Chapitre 16

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- Qu'est-ce qu'il se passe ici !

Giovanni fait son entrée dans la pièce, mécontent.

- Elle a essayé de s'enfuir chef, et elle l'a aidé !

Giovanni passe de mécontent à furieux. Il me regarde droit dans les yeux avant de les baisser sur le corps de Maria. Ses poings se serrent, il cherche à se maîtriser pour ne pas exploser.

- Lâche-la.

Son ton est froid, l'homme s'exécute aussitôt et relâche mes bras. Je baisse les yeux ne voulant pas croiser son regard. Je reste étrangement calme devant cette situation. Maria pousse une faible plainte, j'aimerais bien lui venir en aide mais la présence de Giovanni me dissuade de bouger.

- Vous trois, dans mon bureau. Kelia, amène Maria dans sa chambre et occupe-toi d'elle. La première porte à gauche dans le couloir. Ensuite viens me rejoindre dans mon bureau.

Les hommes se retiennent de protester et s'exécutent. Doucement j'aide Maria à se relever et la conduit jusqu'à sa chambre. Je lui passe un peu d'eau sur le visage et sur ses bleus. Je fouille dans sa salle de bain pour trouver un pansement que je mets sur sa joue. En tombant elle s'est tapée la tête contre un meuble.

Je la soigne du mieux que je peux mais il faut qu'elle voie un médecin. Une fois sûre qu'elle est bien installée je prends mon courage à deux mains pour me diriger vers le bureau de Giovanni. Je ne dois pas faire un pas de travers et lui obéir au doigt et à l'œil.

Je frappe à la porte et attend son signal pour entrer. Je baisse la tête et me dirige vers lui en faisant abstraction des autres hommes. Je me mets rapidement à genoux dans la bonne position près de lui.

Il laisse planer un silence avant de me relever le menton pour me parler.

- Comment va Maria ?

- Elle a l'air d'aller bien mais il faudrait qu'elle voit un médecin, sa tête à tapé contre un meuble quand elle est tombée, monsieur.

Il grogne et appelle quelqu'un pour ordonner qu'on lui envoie un médecin. Il reporte son attention sur les hommes et les questionnent sur ce qu'il s'est passé. Ils se soutiennent, maintenant leur version. Selon eux j'essayais de m'enfuir avec l'aide de Maria.

Giovanni les congédie et reporte son attention sur moi. Je me tortille mal à l'aise, il ne va quand même pas les croire ? Nerveuse, j'attends son verdict.

- Il semblerait que ce qui s'est passé hier n'ai pas servi de leçon à quelqu'un. Reste à savoir à qui.

On dirait qu'il se parle à lui-même, il se tourne vers moi, pensif. Il m'observe un moment en silence. Brutalement, il me saisit à la gorge et me relève pour me plaquer contre le mur.

- As-tu, oui ou non essayé de t'enfuir ?

- Non !

Sa main se resserre, pendant que l'autre attrape soudainement mon entrejambe. Gênée, j'essaie inconsciemment de me défaire de sa prise.

- Je ne me répèterais pas Kelia, as-tu essayé de t'enfuir ?

- Non, monsieur.

L'air me manque et je tente de relâcher mes muscles pour me détendre. Sa main se desserre et je tombe à terre pour retrouver mon souffle.

Il se rassoit pour réfléchir et Flavio entre sans frapper dans la pièce. Il me jette un regard indifférent et s'adresse à Giovanni.

- Maria m'a dit ce qu'il s'était passé.

Giovanni le coupe.

- Comment va-t-elle ?

- Bien, un peu de repos et elle sera sur pieds.

- Tant mieux, qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

- Qu'elle et Kelia étaient tranquilles dans la cuisine quand les gars sont arrivés. L'un d'eux a attrapé Kelia qui soit dit en passant n'a pas cherché à se débattre. Maria a voulu intervenir mais ils l'ont insulté et frappée.

Flavio marque une pause le temps que Giovanni grogne de frustration. Il n'est pas content, je préfère ne pas bouger de ma place.

- Kelia s'est dégagée et a frappé l'homme qui s'en prenait à Maria. Mais elle a été rattrapée aussitôt. Elle a crié et mordu celui qui a voulu la faire taire et tu connais la suite.

- Je me disais bien qu'elle n'aurait rien fait d'aussi stupide, pas après hier.

- A ce propos, Marco est venu me voir.

Giovanni me surveille du coin de l'œil et soupir. Il fait signe à Flavio de continuer.

- Mademoiselle fait une grève de la faim.

Ils se retournent tous les deux vers moi.

- Kelia ! Gronde Giovanni.

Je me disais bien que Marco allait aller rapporter. Je prends le risque de répondre.

- J'ai mangé, ce midi, dans la cuisine, avec Maria.

Je chuchote presque. Ils ne parlent plus et je n'ose pas relever la tête pour voir ce qu'ils font.

- Je vais laisser passer pour cette fois, parce que tu as été sage. Mais ne saute plus aucun repas.

- Oui monsieur.

Il me renvoie dans ma chambre sans plus d'information.


Kidnappée par erreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant