Chapitre 21

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La voiture arrive près d'un haut portail de fer, entouré de murs de pierre surélevés grâce à des barbelés. Aucune chance de s'évader par là. Je ne préfère pas tenter le diable ce soir de toute façon. Pour ma survie je pense rester tranquille.

Marco se gare près de l'entrée d'un manoir tape à l'œil. Giovanni sort et me tend sa main pour m'aider à sortir. Flavio se poste aussi à mes côtés pour m'encadrer. Nous pénétrons à l'intérieur, la plupart des hommes adressent des signes de tête respectueux à Giovanni.

Je repère quelques hommes à l'air hostiles et note mentalement de les éviter à tout prix. Je suis docilement Giovanni, Flavio nous a lâchés il y a peu pour partir je ne sais où.

Je garde une oreille attentive à la discussion de Giovanni tout en observant les alentours. La salle est immense, les tables ont étés dressés sobrement, sans froufrous ni chichis. Il y a peu de femmes et je remarque que je suis la seule habillée tout en noir.

Giovanni m'entraîne à sa suite vers les tables. Il me fait signe de m'assoir et commence une discussion avec un homme assez corpulent et pas très grand. Ils se mettent à parler en espagnol, je saisis une bonne partie de la conversation et comprend qu'ils parlent « affaires ».

Le repas se déroule sans accroc, je m'ennuie comme pas possible. Je ne peux pas parler ni bouger, je me contente de manger ce qu'on me sert. Un souffle chaud dans mon cou me ramène à la réalité. Je ne panique pas en sentant le parfum boisé de Flavio et en sachant que Giovanni est à côté. Il s'assoit de l'autre côté et me pose la question à laquelle je cherche la réponse depuis un moment.

- Tu te demandes pourquoi tu es la seule en noir n'est-ce pas princessa ?

Ne sachant pas si j'ai le droit de parler j'hoche la tête positivement et j'attends la réponse. Enfin, si il a l'intention de me la donner. Il ouvre la bouche.

- C'est parce que tu appartiens à Giovanni, le noir c'est sa couleur. Tout le monde sait que tu es à lui et personne ne t'approchera.

En un sens c'est rassurant mais je déteste être considéré comme un objet. Si ça peut m'éviter une mauvaise rencontre je lui en suis toutefois reconnaissante. Une fois le dessert fini, Giovanni m'envoie me promener dans la maison.

Je ne me fais pas prier et pars en quête de toilettes. Je ne mets pas longtemps à en trouver, au premier étage. J'en ressort en me demandant ce que je pourrais faire quand je sens qu'on tire sur le bas de ma robe.

Une petite fille de trois-quatre ans me regarde, les yeux brillants. Je me baisse à sa hauteur pour lui demander ce qu'elle veut.

- Comment-tu t'appelle ?

- Nina

Elle me répond d'une petite voix. Je me demande ce qu'une petite fille de cet âge fait seule dans ce manoir. Je décide de rester avec elle. Nina me prend la main pour m'emmener dans sa chambre.

Une chambre de petite fille, violette avec des jouets éparpillés un peu partout. Elle s'assoit sur son lit et je me mets par terre face à elle.

Nina me demande de lui lire une histoire, elle sort le livre de la belle au bois dormant. Ravie de pouvoir m'occuper, je lui lis doucement. Elle est presque endormie à la fin de l'histoire alors elle s'allonge dans le lit.

Elle me demande de rester avec elle le temps qu'elle s'endorme, j'accepte avec plaisir. Je me dirige vers sa fenêtre et je suis surprise de découvrir un balcon. Techniquement, le balcon c'est toujours dans la maison, non ?

Tant pis, j'ouvre la porte et vais m'assoir sur le balcon pour regarder le ciel étoilé. Il est certainement près de minuit. Je ne dois pas rester trop longtemps ici, sous risque d'avoir des problèmes.

Quand je tourne la tête, je constate que Nina s'est endormie. Je soupire avant de me relever et sortir de la chambre en silence.

Je m'apprête à redescendre pour retrouver Giovanni ou Flavio quand un homme me barre le passage. Je lève les yeux étonnée et je me retrouve face à un de ceux que je m'étais promis d'éviter à tout prix.

Kidnappée par erreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant