Chapitre 15

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Flavio n'est pas venu m'amener Enzo ce matin. Mon petit déjeuné est sur mon bureau mais la porte de ma chambre est ouverte. N'ayant toujours pas très faim, je grignote à peine mon repas.

Marco vient récupérer le plateau, il fronce les sourcils mais ne fait aucun commentaire. Il ne ferme toujours pas ma porte. Méfiante, je préfère rester tranquille dans ma chambre. Un peu avant midi, la tentation devient trop forte, après tout c'est de la maison que je n'ai pas le droit de sortir.

Poussant doucement la porte, je tente un œil dehors. Personne, je sors dans le couloir et fait quelques pas, attentive à tous les bruits. Je marche sans bruit dans le couloir, essayant de me familiariser à mon nouvel environnement.

Bizarrement je ne croise personne, comme si la maison était vide. Je ne me fie pas aux apparences, ils ont surement un moyen de me surveiller alors je préfère ne pas prendre de risques. Pas après ce que j'ai vu hier soir.

Cette maison est luxueuse, moderne et très épurée. Pas de photos ni de décorations. C'est très impersonnel. Je passe devant un grand salon avec un écran plasma et des canapés en cuir. Je finis par arriver dans une cuisine moderne, bien équipée.

- Je peux t'aider ?

Je sursaute, je ne l'ai pas entendue arriver. Je me retourne doucement pour faire face à une femme d'une cinquantaine d'années. Elle a un visage doux, qui ne reflète aucune animosité à mon égard. Je lui souris avant de lui répondre.

- Je visitais simplement, je m'ennuyais.

Elle me regarde calmement et me propose de l'aider à cuisiner. Ravie d'avoir trouvé une occupation et une personne à qui parler j'accepte.

Elle m'explique s'appeler Maria et travailler ici depuis plus d'une trentaine d'années. Elle a toujours été bien traitée et protégée. Je n'ai pas besoin de me présenter, elle sait qui je suis.

Tout en faisant un appétissant gâteau au chocolat, nous discutons de notre passé. Je lui parle un peu de ma vie avant le décès de mes parents et elle me raconte sa vie dans les favelas avant que le père de Giovanni ne la sauve.

Maria a réussi à me faire manger un peu plus ce midi. Nous ne voyons pas le temps passer et du bruit nous interrompt. Le repas de ce soir est prêt et Maria ne semble pas s'inquiéter. Moi je me tends un peu, je ne sais pas si j'ai le droit d'être ici.

Trois hommes que je ne connais pas entrent pour saluer Maria. Ils se figent en se rendant compte de ma présence. Ne sachant pas trop quoi faire, je ne bouge pas, le temps est comme suspendu dans la pièce.

L'un des hommes semble décider que je n'ai rien à faire ici et s'avance pour me saisir le bras. Je ne me débats pas, à trois contre un je n'ai aucune chance. Je vois Maria qui voudrait m'aider, je secoue la tête pour lui dire de ne pas intervenir. Elle n'a pas à payer pour moi. Elle semble comprendre mais ne m'écoute pas.

- Laissez là ! Elle n'a rien fait de mal.

Un autre homme s'approche dangereusement de Maria.

- C'est toi qui lui as ouvert la bonniche ? Reste à ta place !

Et il lui colle une gifle magistrale. Je me dégage de la prise du molosse pour venir en aide à Maria. Sans que j'y réfléchisse, mon poing part en direction du visage de l'homme qui frappe Maria alors qu'elle est au sol.

Le troisième homme qui n'avait pas bougé jusque-là me tord les bras dans le dos. Et l'homme se venge d'un coup de poing dans mon ventre, au moins il laisse Maria tranquille. Un coup d'œil me permet de voir du sang par terre et Maria qui ne bouge plus.

Je m'agite dans les bras de l'homme et crie. L'un d'eux met sa main sur la bouche, je le mords aussi sec. Une voix attire leur attention.


Kidnappée par erreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant