Chapitre 5 : Une première journée compliquée

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Une semaine plus tard,

Aujourd'hui c'est mon premier jour de travail au Nazione et rien que l'idée de devoir me faire à un nouvel environnement me noue l'estomac, me faisant perdre tout envie de manger.

- Tu ne manges pas ma chérie ?, s'inquiéta ma mère.

Il est vrai que cela fait déjà au moins dix minutes que je remue mes céréales dans le bol à l'aide de la cuiller.

- Non je n'ai pas très faim, lui avouai-je.

- Pourtant il est essentiel que tu manges. Aujourd'hui c'est une grande journée pour toi !, s'enthousiasma-t-elle.

- Oui mais je n'ai pas faim, lui dis-je en repoussant mon bol sur la table.

Elle me fait une moue désapprobatrice avant que je ne me lève de la chaise. Il faut que j'aille me préparer si je ne veux pas être en retard. Il me paraît évident voire essentielle de faire bonne impression auprès de ses futurs collègues et patron. Mon frère dit toujours qu'il ne faut pas penser aux jugements des autres mais c'est difficile de ne pas le faire dans cette société où règne l'apparence. On se plaît à mettre des étiquettes sur les personnes et ceux qui n'ont pas la chance de faire partie d'une catégorie sont mis au banc de la société. Alors oui comment ne pas se comparer aux autres quand c'est notre seul moyen de savoir si on correspond aux attentes de la société ?
J'ai beau essayé de faire comme mon frère et ne pas me soucier des autres, la peur d'être jugée est plus forte que tout le reste.

Je me regarde un bref instant dans le miroir de ma chambre et constate que j'ai vraiment une tête horrible. Mes yeux sont marqués par mon insomnie, mon chignon est parti en cacahuète et pour arranger le tout mes cheveux sont ternes. Voyant que de toute manière ça ne sera pas non plus aujourd'hui que je me trouverais jolie, je prends mes habits et part dans la salle de bain afin de me préparer.

Environs trente minutes plus tard, je boucle ma préparation et retourne dans ma chambre pour chercher mes chaussures. J'enfile ma paire de talons rapidement et repositionne correctement mes cheveux qui sont d'humeur rebelle aujourd'hui à mon grand damn.

- Tu es resplendissante ma chérie !, s'exclama émerveillée maman.

Je lève les yeux au ciel. Ma mère a vraiment le don pour exagérer les choses. Si être en jean et en t-shirt avec un chignon décoiffé c'est être resplendissante alors où va le monde !

- Je suis normale maman ! Arrête de me voir comme la 8e merveille du monde, lui souris-je.

- Mais c'est vrai que tu es toute jolie, me dit-elle sérieusement.

- Maman, désapprouvai-je. Bon allez j'y vais sinon je vais être en retard.

- D'accord.

Elle m'embrasse rapidement et me conseille d'être prudente sur la route. C'est toujours la même chose quand je prends la route ou que je vais quelque part, il faut que je sois prudente. Ma mère est la définition parfaite de la mère louve.

- Promis maman, je ferais attention ! A ce soir, lui dis-je en refermant la porte derrière moi.

Il n'est que 8h30 et l'air est déjà étouffant. Je monte dans la voiture et m'attache avant de mettre le contact. Le trajet s'est fait rapidement et sans encombre, je ne suis pas une folle du volant comme Lorenzo.

Arrivée devant l'édifice où siège le Nazione, je respire un bon coup. De toute manière que peut-il bien m'arriver ? Ils ne vont pas me manger, me rassurai-je.
Le hall me paraît aussi immense que la première fois où j'y ai mis les pieds. Un agent de sécurité me bloque le passage, je le regarde avec étonnement.

CHIARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant