CHIARA

Chapitre 27 : La réalité

Le lendemain,

Une partie de moi est très anxieuse à l'idée de voir Leandro au travail aujourd'hui. Nous n'avons pas eu le temps et je crois que nous n'avons pas pris non plus le temps pour discuter de notre baiser. J'étais saoule et ceci est un très bon argument sur le fait que j'ai fait n'importe quoi.

- Tu es bien songeuse depuis que tu es arrivée tout à l'heure ?, souligna Mia.

Je suis arrivée depuis vingt minutes et depuis tout ce temps je mordille le capuchon de mon stylo. Je suis trop nerveuse à un tel point que j'ai mal à l'estomac.

- Non c'est rien. J'ai juste dû mal à me remettre de la soirée d'hier.

Ceci est la vérité, enfin à moitié. Pour être tout à fait honnête, je ne me remets pas d'avoir embrassé Leandro. Qu'est-ce qui m'a pris de cédé comme ça, comme une midinette avec son crush ? Je fulmine et fini par rompre le capuchon avec mes dents.

- Ça va vraiment pas, s'inquiéta-t-elle.

- Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit et on est parti assez tard quand même !

Le pire dans l'histoire c'est que je ne regrette pas et je pourrais même récidiver sans aucun remord. Je crois que c'est cela que j'ai dû mal à encaisser. Il dégage quelque chose qui m'attire et ne pas savoir quoi va probablement finir par me rendre complètement dingue.

- Allô Chiara, je te parle !, s'exclama Mia.

- Hein ? Quoi ?

Je la regarde complètement hébété avant de me mordre nerveusement la lèvre inférieur.

- Je suis désolé !

- Je sais pas où tu étais partie mais cela devait être drôle car tu souriais !

Je ne sais pas si l'avoir embrassé est censé être drôle. Je ne crois pas en réalité.

- Et au faite vous avez fait quoi hier soir ? Vous avez pris du temps à revenir !, constata Mia.

Elle a vraiment le don pour appuyer exactement sur le point sensible. Elle est aussi douée que Leandro pour tomber dans le mil. Je lui fais un sourire fébrile, ne sachant pas quoi répondre. Après tout on a juste marché... et on s'est embrassé aussi. Plus je me le dis et moins j'y crois.

- Rien on a juste parlé et on s'est perdu dans la ville. En même temps on n'était pas très frais, lui expliquai-je.

Elle me regarde de la tête au pied, un peu dubitative. Pourvu qu'elle ne perce pas mon secret !

- Tu étais un peu bizarre quand tu es revenue avec lui. Enfin je ne sais pas un peu comme là !

- Rien j'ai juste des choses qui me tracassent mais rien de professionnel, la rassurai-je.

Elle finit par me sourire et se remettre au travail. Je souffle un bon coup, je suis sauvée pour cette fois. J'essaie vainement de me mettre dans l'écriture de mon papier mais j'en suis totalement incapable.

- Mia !, s'exclama une voix que je ne connais que trop bien maintenant.

Mon cœur s'accélère sans que je ne lui demande quoique ce soit. Il va lâcher si ça continue. Puis cette chaleur qui me rends tellement mal à l'aise.

- Quand on parle du loup, me chuchota Mia. Pas besoin que je te dise la suite.

Elle éclate de rire alors que Leandro s'approche de nous, enfin de son bureau. Je lève les yeux au ciel, cette fille est épuisante. Il me regarde un bref instant avant que je ne finisse par plonger littéralement ma tête sur mon écran d'ordinateur : c'est une réaction totalement puérile, je le reconnais !