CHIARA

Chapitre 32 : Voyage (Partie II)

Le lendemain matin,

En me réveillant, je me sens un peu perdue. Il me faut quelques secondes pour me rappeler où j'étais et avec qui j'étais. Je baille et m'assois au bord du lit, laissant mon corps se faire à la position verticale. Je me frotte les yeux avant de bailler une nouvel fois en me levant.

J'ouvre les volets en fermant les yeux, le peu de clarté me brûle déjà la rétine. Pourtant je ne peux pas dire que le soleil est haut et chaud. Je referme la fenêtre et remets correctement le rideau. C'est en me retournant que je manque de tomber, satané valise ! Je l'enjambe et me dirige vers la porte de la chambre que j'occupe. La même que j'occupais, il y a encore un an. La pièce n'a pas subi de modification d'ailleurs, seule pièce étant restée dans son jus.

Je pars dans la cuisine où je me remémore la dernière fois que j'ai pris mon petit-déjeuner ici et où je suis tombée nez à nez avec le coup d'un soir d'Olivia. Je constate qu'Olivia est déjà réveillé ce qui m'étonne beaucoup.

- Déjà debout ?

Elle me sourit tout en se retournant vers moi, sa tasse de café dans les mains. Elle souffle sur sa tasse sans me répondre.

- Remarque avec ton travail, tu as moins le temps de faire la grasse matinée, plaisantai-je.

- Tu sais qu'il est déjà 11h00 ?

Elle se met à rire devant mon air ahuris. Depuis quand je dors autant ? Normalement je me réveille toujours aux alentours de huit heures ou neuf heures.

- Eh oui une vraie marmotte ! Je ne voulais pas te réveiller après tout ce n'est pas mon rôle et puis tu es autant en vacances que moi, me sourit elle.

Je me verse du café chaud dans ma tasse et m'adosse au plan de travail.

- Merci alors, lui dis-je.

Elle me regarde avant de sourire.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je ne sais pas. Je trouve que tu as changé. Tu n'es plus celle que j'ai quitté à la gare de Rome il y a un an.

- Pourquoi tu dis ça ? Je suis exactement la même !

Je bois une gorgée de mon café avant de faire une grimace de dégoût. J'ai oublié qu'elle le faisait serré et que sans sucre c'était indigeste.

- Ah non tu es épanouie et tu sembles étrangement heureuse. Enfin je t'ai rarement si ce n'est peut-être jamais vu comme ça.

- Tu te fais des films, ris-je.

- Crois-moi que non ! Déjà l'ancienne Chiara n'aurait pas répondu à notre étreinte d'hier, elle n'aurait pas accepté d'aller boire des verres dans un bar et elle ne se serait jamais baladé avec un simple t-shirt sur elle en se levant.

Je lui souris, elle n'a peut-être pas tort dans son discours.

- J'ai peut-être un peu changé mais j'ai pris un an dans les dents quand même, plaisantai-je.

- C'est vrai mais moi aussi !

Je regarde le café dans ma tasse en pensant à Leandro et à ma relation avec lui. Peut-être que c'est lui qui me change un peu ou peut-être bien que je parviens à prendre du recul sur mon passé.

- Bon sinon comment ça se passe ton boulot ?

Je la regarde avant d'hausser les épaules.

- Bien ça va...

- Et avec ton patron, vos rapports sont un peu mieux ?

Si seulement elle savait à quel point ils sont mieux, elle en serait elle-même très étonnée.