Chapitre 39 : Un goût d'inattendu

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Trois mois plus tard,


Encore un peu somnolente, j'ai du mal à mettre un pied devant l'autre dans ma chambre. Je ne passe pas de très bonnes nuits depuis deux semaines, beaucoup de choses cogitent dans mon esprit et le tri se fait avec difficulté. Je ne mange rien pour ainsi dire et le peu que je mange, je le digère difficilement.


— Tu te lève déjà ?, me demanda une voix masculine.

— Oui je n'arrive pas à dormir, lui murmurai-je. Puis c'est bientôt l'heure de se rendre au travail !


Je sors de la chambre et me dirige vers la salle de bain où je me regarde dans le miroir. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Ma vie sera toujours faite d'imprévu ou sera-t-elle normale un jour ?

Je dors tellement mal que des poches se sont formées sous mes yeux et les cheveux en pagailles n'arrange pas mon visage et mon teint blafard. On a l'impression que cela fait des nuits que je n'ai pas eu un bon sommeil. Je fais couler l'eau de la douche afin qu'elle soit à bonne température une fois que je serais à l'intérieure. Je me déshabille et attache mes cheveux afin de ne pas les mouiller sous la douche, il manquerait plus que je sois malade pour couronner le tout. L'eau chaude détend mes muscles et mon esprit, ça me rappelle le bain que j'avais pris avant que mon frère ne le perturbe en pensant que je voulais me noyer dans la baignoire. Après une bonne dizaine de minutes sous l'eau — désolé pour les écologistes — je m'enroule dans une serviette et détache ma longue chevelure brune de son élastique. Je devrais peut-être aller chez le coiffeur vu les fourches que je peux apercevoir sur mes pointes. Une vraie bonne coupe de cheveux !

Je termine de me sécher avant de retourner dans la chambre afin de m'habiller sans doute sous le regard envieux et inquisiteur de mon copain, mais en ce moment je ne suis pas d'humeur à avoir autre chose que des rapports platoniques avec lui en ce moment. Quand j'arrive, je remarque que les volets sont ouverts mais plus personne est à l'intérieur. Je m'habille rapidement et attache négligemment mes cheveux avant de me parfumer. Je n'ai même pas la tête à me maquiller.

Je devine au bruit qui provient de la cuisine que Leandro est là-bas. Je m'y dirige et remarque qu'il est déjà habillé.


— Tu es deja habillé ?

— Oui, il faut que je rentre chez moi même si ce n'est pas très loin de chez toi ! Puis ce n'est pas comme si ça allait bien entre nous...


Je le regarde complètement surprise car je ne pensais pas qu'il s'était rendu compte de quelque chose, je pensais réellement me comporter comme d'habitude. Je ne suis allée que deux ou trois fois chez lui, il préfère venir chez moi et je peux comprendre car mon appartement est plus grand que le sien et il ne regorge pas de souvenirs.


— Pourquoi tu dis de pareil chose ?


Il roule les yeux avant de soupirer, visiblement je l'agace ou je l'inquiète.


— Eh bien depuis deux semaines tu es distantes ce qui ne te ressembles vraiment pas ! Tu m'as habitué à être plus câline, entreprenante et je dois t'avouer que je commence à m'inquiéter, me dit-il tristement avant d'embrasser le sommet de mon front.

— Je t'assure que tout va bien, chéri ! Je suis juste un peu fatiguée en ce moment.

— Cela n'explique pas la distance qu'il y a entre nous ! Les week-ends tu les passes à Rome et la semaine tu trouves toujours un moyen pour éviter que l'on se voit, sans oublier les matinées ou les après-midi que tu rates au travail et dont tu ne me dis rien depuis trois semaines, soupira Leandro.

CHIARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant