Chapitre 43 : Se parler

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Le matin,


A mon réveil, je vois que Leandro a le regard plongé sur son écran de portable.


— Bonjour, lui chuchotai-je encore un peu endormi.

— Bonjour, dit-il en tournant sa tête vers moi.


Il allume la lampe de chevet, plongeant ainsi la pièce dans la clarté. Je ronchonne légèrement, la lumière brulant mes yeux.


— Désolé...


J'enfouie mon visage dans l'oreiller afin de frotter mes yeux, puis je le regarde. Leandro semble concentrer sur ce qu'il lit, je me demande bien ce que c'est.


— Tu lis quoi ?

— Rien d'important, répondit-il froidement.


Son ton glacial et sec me laisse sans voix. Je ne m'attendais pas à un réveil de la sorte, je m'assois sur le lit et le fixe avec attention. Il a des petits yeux signe que la nuit a été courte pour lui.


— Tu as mal dormi ?

— Honnêtement, oui. Je n'ai pas réussi à me rendormir après ton cauchemar.

— Je suis sincèrement désolé chéri.


Il soupire avant de tendre ses bras vers moi, je baisse mes yeux avant de venir me caler entre ses jambes. Je m'en veux terriblement de lui causer autant de tracas entre ma grossesse et mon cauchemar permanent. Je me rends compte que cela devient invivable.


— Ce n'est pas ta faute...

— Si, je te cause beaucoup de soucis !

— Ne dis pas n'importe quoi ! J'aimerais simplement t'aider mais je ne sais pas comment faire...


Je prends sa main dans la mienne et entrelace nos doigts entre eux. Egoïstement, je ne pensais pas que tout ce qui me concernait l'affectait aussi.


— J'ai vu dans des articles que parfois on se met en position de spectateur de notre propre vécu. Ils disent aussi que les cauchemars ou les rêves qui se répètent son signe d'un profond mal être ou d'un vécu traumatisant. Alors j'en suis venu à me demander si la fille que tu entends appeler de l'aide n'est pas toi...

— C'est ça que tu lisais ?

— Oui... J'ai essayé de comprendre pourquoi ça t'ait arrivé d'un coup et ce qui pouvait causer ça.

— D'où le fait que tu n'as pas dormi après mon cauchemar cette nuit, soufflai-je.

— J'avais besoin de comprendre mais on ne peut pas dire que j'ai compris puisqu'il me manque la réalité...


Un silence de mort se fait entre nous.


— J'aimerais simplement que tu puisses bien vivre ta grossesse sans que tu ne fasses des cauchemars sur ton passé. Je m'en moque que tu me réveilles la nuit ou que tu aies besoin de ma protection mais je ne m'en moque pas de te voir pleurer dans ton sommeil et te débattre comme si ta propre vie en dépendait. Je sais que tu n'es pas prête à me dévoiler ton passé mais sache que de mon côté je suis prêt à tout entendre.

CHIARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant