Chapitre 23: Un coeur léger.

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En début de soirée les compagnons étaient dans une salle pour dîner, Annamenel discutait joyeusement avec Eowyn, avoir une présence féminine à ses côtés lui faisait du bien, passer du temps avec des hommes c'est amusant mais au bout d'un moment c'est fatiguant et ça ne sent pas très bon. Gandalf, ainsi que le roi venaient d'arriver dans la salle en compagnie de deux enfants ayant l'air effrayés et abattus. Anna et Eowyn leur ont donné à manger et tentaient de savoir ce qu'il s'était passé et pourquoi deux enfants étaient venus seuls jusqu'ici.

- Ils ont été surpris, ils étaient désarmés. Les sauvages traversent l'Ouestfolde en brûlant tout sur leur passage, les arbres, le foins, paillasse. Disait Eowyn.

-Elle est où maman ? Demandait la petite alors que l'elleth tentait de la rassurée.

- Ce n'est qu'un avant-goût que la terreur de Saroumane apportera. Chevauchez et attaquez le de front. Vous devez combattre ! Gandalf essayait de convaincre le roi de repousser les ennemis.

Aragorn informait le roi qu'Eomer était au nord avec des soldats et que celui-ci reviendra pour soutenir son pays et son roi. Le roi ne  voulait pas entrer en guerre, perdre des hommes de son peuple. Celui-ci avait l'air déterminé pour ne pas combattre.

- Elle est pourtant déclarée, que vous le vouliez ou non. Affirmait Aragorn.

- Le roi semble énervé.. chuchotait Anna à Gimli et Legolas.

- Aux dernières nouvelles, c'était Theonden et non pas Aragorn le roi du Rohan !

Gimli laissait échapper un hoquet de sa bouche à cause de la bière. 

- Non mais vous êtes fou de faire ça dans un moment pareil ?! Murmurait Legolas énervé et paniqué à cause de la tension dans l'air alors que la princesse se retenait de ne pas rire. Et vous ne faites pas l'enfant ! Vous allez déclarer une nouvelle guerre des races tous les deux ! Vous êtes intenables

Voir l'elfe ainsi énervé faisait mourir de rire Anna et elle tentait difficilement de ne pas exploser mais c'était une affaire difficile.

- Quelle est la décision du roi ? Interrogeait le magicien.

- Demain, nous évacuerons vers le gouffre de Helm. La décision était prise et rien ne pourra faire changer le roi d'avis.

Gimli, Legolas et Anna se baladaient dans le château, ce soir ils allaient pouvoir dormir en paix et dans un lit.

- Je ne sais pas si la décision du roi est juste. Disait l'elfe.

- C'est une décision difficile, nous ne savons pas quand les troupes de Saroumane arriveront, leur nombre, leurs moyens pour se battre, est-ce qu'il est possible de s'échapper d'eux. D'un autre côté, le peuple a été dans une longue peine et fatigue avec le roi et le contrôle de Saroumane, le peuple avait l'air épuisé et est-ce que les remettre dans une bataille serait bon ? Mais les troupes arrivent et il faut combattre. Celui-ci doit être dans un dilemme et aucune solution ne sera juste à mon avis. Réfléchissait Anna.

- Et bien ma chère, votre tête chauffe ce soir, une bière ça vous dit pour vous refroidir ? Proposait Gimli.

Annamenel riait.

- Je suis désolée maître nain mais pas ce soir, je suis exténuée et je ne tiens pas très bien l'alcool, nous le savons tous les deux que vous comptez pas avoir qu'une seule bière. Elle lui fait un clin d'oeil puis riait une nouvelle fois alors que Legolas souriait.

- Et vous Legolas ? 

- Je suis désolé mais je ne pense qu'à une seule chose, c'est dormir.

- Et bien tous les deux, vous ne savez pas ce que vous manquez ! Tant pis, au moins ça en fera plus pour moi ! Bonne nuit ! Le nain partait.

Les deux elfes le regardaient partir, puis se regardaient, souriaient et se remettaient à marcher. Une marche tranquille, sans gêne, simple. Ils arrivaient dehors dans un jardin et s'arrêtaient pour regarder les plaines qui s'étendaient au loin. L'air était bon, le vent soufflait légèrement et les bruits de la nature se mélangeaient. Les coeurs des deux elfes étaient paisibles.

- Legolas, commençait Annamenel. Celui-ci détournait son regard du paysage pour la regarder. Je suis désolée de vous avoir traiter de personne hautaine et prétentieuse. Les yeux de Legolas étaient ronds, ne pensant absolument qu'elle pouvait lui dire quelque chose comme ça d'un coup comme elle venait de le faire et sans contexte particulier. Elle le regardait dans les yeux. Je suis désolée. Les deux détournaient leur regard. J'ai agit comme si je savais tout alors que ce n'était pas le cas, désolée. Vous savez, mes parents sont décédés quand j'étais jeune lors d'une attaque, mon plus vieux frère m'en a toujours voulu disant que c'était de ma faute car ils sont morts pour me protéger. Attention je ne dis pas ça pour savoir qu ide nous deux est le plus misérable, c'est juste que, le dire à haute voix, ça me soulage tellement, la pression est moins lourde. Avec le lien qui nous unit, j'ai éclairci mes erreurs envers vous, je ressens votre peine et solitude

Tous les deux se regardaient dans les yeux, Legolas détournait le regard et commençait à marcher, Annamenel le suivait.

- Mon père n'a jamais été le même depuis que ma mère est morte, il est devenu glacial envers notre peuple, envers moi. Il a eu des exigences plus grandes et plus dangereuses. Son coeur s'est noirci avec la douleur. Je ne peux rien faire pour l'aider et cette peine se ressent à travers ses actions et ses paroles. Avouait Le prince.

Tous les deux s'arrêtaient à nouveau.

- Il y a quelque chose que j'ai appris avec vous, c'est que même si vous ne parlez pas beaucoup, dans ces moments de silence, vous transmettez quand même des paroles, à votre manière. Je viens de le réaliser. Quand vous êtes distant, froid, que parfois quand je parle vous m'ignorez en ne me répondant pas, je m'énerve un peu en me disant "que vient-il de se passer encore ?" ou bien "n'a-t-il plus la capacité de parler". Mais maintenant je réalise que vous envoyez tout de même des messages, vous me dites de partir ou bien de ne plus vous adresser la parole alors qu'en réalité vous ressentez un manque et voulez de la compagnie, des rires, des conversations, une aide ou tout simplement pouvoir pleurer pour relâcher votre tristesse. Legolas la regardait, ses yeux commençaient à être brouillés. Elle détournait elle aussi son regard. C'est pourquoi quand vous êtes silencieux, ou en retrait, comme maintenant, je veux vous réconforter. Une larme coulait sur la joue de l'elfe. Je veux pouvoir enlever ce poids qui est sur votre coeur. Annamenel s'approchait de Legolas puis l'étreignait.  Des larmes s'échappaient. Pleurez et ne vous inquiétez pas, tout ira bien maintenant. Quelqu'un comprenait enfin la douleur de l'elfe, pendant tant d'années celui-ci vivait dans une souffrance et une solitude et tout cela venait de se terminer. Enfin il avait trouver quelqu'un pour l'aider et qui comprenait réellement ce qu'il ressentait. 

Qui l'eût cru que cette personne allait être une elfe du sud.

Pour L'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant