Chapitre 30

181 23 6
                                    


Je place alors mes deux mains de part et d'autre de son visage, mais elle garde les yeux baissés. Son corps est raidi par ce que j'imagine être le stress de la situation.

— J'en ai rien à faire qu'on nous attende en bas. Regarde-moi, Calixte.

Elle lève timidement son regard, jusqu'à ce qu'il soit fixé dans le mien. Plusieurs secondes défilent, dans le silence le plus total. Mais ce silence n'est pas désagréable, il est presque apaisant.

— Je vais t'embrasser Calixte. Je suis au bord de l'implosion.

Comme elle ne réagit pas, je me penche légèrement vers elle sans la quitter des yeux. Je ne distingue pas de mouvement de recul de sa part, alors je finis de combler la faible distance qui nous sépare. Lorsqu'enfin mes lèvres atteignent les siennes, je ne peux m'empêcher de soupirer de soulagement en fermant mes paupières. C'est un baiser très chaste, mais je sens Calixte se détendre instantanément. Elle me rend ce petit baiser et glisse ses mains dans mon dos. Je lâche son visage et la prends dans mes bras en blottissant mon visage contre son épaule alors qu'elle appuie sa joue contre le haut de mon torse quand je me courbe contre elle. Je la serre un moment, comme pour laisser le temps à mon cerveau de réaliser que tout cela est bien en train de se produire. Puis je relève la tête et dès que j'aperçois le sourire qui flotte sur ses lèvres, je prends cela pour une invitation à poursuivre et me jette goulument sur sa bouche. Cette fois, notre baiser n'a rien d'un baiser de collégien et nous nous laissons emporter par la fièvre de l'instant. Nos gestes sont maladroits et précipités mais nous ne sommes que soupirs et gémissements. Même s'il me semble entendre cogner à la porte, je suis incapable de détacher mes lèvres de celles de Calixte. Maintenant que j'y ai goûté, je sais déjà que je ne pourrai plus m'en passer. Les coups redoublent contre la porte et Calixte se dégage immédiatement de moi en essuyant sa bouche du revers de la main. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe qu'elle est déjà à la porte pour l'ouvrir.

— On passe à table, les amoureux.

— OK maman, on arrive. Je me change juste et on descend.

— Ne tarde pas, certains ont déjà attaqué le buffet.

La mère de Calixte referme la porte derrière elle et Calixte se tortille pour tenter d'attraper sa fermeture éclair en se dirigeant vers moi, l'air espiègle.

— J'ai rêvé ou vous m'avez embrassée, jeune homme ?

— Vous avez dû rêver, je ne me rappelle de rien. Il faudrait recommencer pour que je quitte mon amnésie...

Et à ma plus grande surprise, elle s'exécute en attirant cette fois mon visage entre ses mains. Profitant de la situation, je fais glisser sa fermeture jusqu'à ses reins et passe à mon tour mes mains dans son dos, sur sa peau nue. Elle fait mine de vouloir me donner une tape sur la main.

— Hé ! Ne me frappe pas, j'obéis juste à ta maman, je veux pas d'histoire !

J'accompagne mes paroles d'un clin d'œil en levant les mains en signe de bonne foi avant de poursuivre, sans lui laisser le temps de répondre.

— Alors comme ça on ne porte pas de soutien-gorge ?!

Elle rougit légèrement.

— C'est un... un des avantages... si tu vois ce que je veux dire...

Mon cerveau a du mal à capter ce qu'elle semble vouloir me faire comprendre. Elle s'en rend compte, sûrement à mes sourcils froncés, et passe la main devant mon visage en la secouant.

— Allô ?! C'est du silicone ! Ça tient tout seul...

— Ah oui... OK.

Je cache mal mon trouble et sa bonne humeur déserte ses traits. J'ai peur de l'avoir vexée et tente de m'expliquer.

— Pardon, Calixte. Je crois qu'il y a eu un peu trop d'infos pour moi aujourd'hui, j'ai pas tout intégré encore. Viens là.

Je l'attire contre moi et dépose un baiser sur son front alors qu'elle se blottit dans mes bras.

— Pas de souci, je comprends.

Au bout d'un petit moment de silence, alors que nous n'avons pas bougé d'un cil, elle chuchote contre mon torse.

— Par contre, faut vraiment qu'on se dépêche avant que ma mère ne se re-pointe de façon beaucoup moins patiente...

— OK, allez à poil mademoiselle !

Elle me pousse jusqu'à la porte et avant que je comprenne, je me retrouve fermé sur le palier, dans le couloir. Je l'entends rire à travers la cloison, et moins d'une minute plus tard, la serrure se déclavète et Calixte apparait dans sa tenue du matin. Lorsqu'elle me passe devant en feignant m'ignorer, je lui donne une tape sur les fesses.

— T'avais dit que je pouvais rester.

Elle se retourne, tout sourire.

— Pas du tout ! J'ai accepté de me changer dans la chambre et non dans la salle de bains. Tu n'as pas précisé où toi tu te trouverais, c'est tout.

— Vilaine !

Je lui donne une autre tape à deux mains sur ses fesses pour l'obliger à avancer jusqu'aux premières marches. Cette fille aura ma peau...



Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 27, 2019 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

CalixteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant