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Paris,
17h02,
Adonis.

Je la vois arriver dans le café avec sa simple longue robe rouge et ses longs cheveux bruns. Elle n'est pas maquillée aujourd'hui mais son sourire suffit pour rayonner dans toute la pièce.
Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu! Émilie aussi est ravie de la revoir, elle et ma soeur ne s'étaient pas croisées depuis à peu près deux bons mois. Il faut dire que ma copine n'est pas souvent en France. Elle travaille dans une société placée un peu partout de la monde et elle se charge de passer de bâtiment en bâtiment pour voir si tout se passe toujours relativement bien, ce qui l'oblige à être plus que souvent en déplacement.
Amalia nous rejoint et me fait la bise tandis qu'elle prend Émilie dans ses bras. Je m'estime très chanceux d'avoir une copine qui s'entend aussi bien avec ma soeur.
Cette dernière s'assied puis nous commandons quelque chose à boire. Pendant que nos boissons chaudes arrivent, nous discutons un petit peu de tout. Amalia s'interroge beaucoup sur le travail d'Emilie et Émilie réclame énormément de détails sur les nombreux voyages de ma soeur.

Amalia: mon plus beau voyage? Mh... Je dirais l'île de Pâques, c'est magnifique la bas!
Émilie: je n'y suis jamais allée... On y ira hein? Dis moi qu'on y ira s'il te plaît!

    J'hoche positivement la tête avec un faux sourire même si je n'écoute qu'à moitié leur conversation. En réalité je sais très bien qu'Amalia a préféré l'île de Pâques à n'importe quel autre voyage simplement car ce dernier s'est déroulé en compagnie d'Idriss.
Ça me fait mal au coeur car en y repensant, plus les jours passent plus ma soeur est distante avec tout le monde.
Elle a repris contact avec Marine mais n'a pas adressé un seul mot au groupe depuis son retour de Grèce. Elle me parle souvent de Nikola, ce qui était bien rare il y'a quelques semaines de ça.

Moi: j'ai appris que la soirée organisée par Deen ne t'intéressait pas?
Amalia: exact.
Moi: on y sera nous.
Amalia: eh bien j'espère que vous vous amuserez bien!
Moi: tu nous manque à tous tu sais...

    Ma soeur leva les yeux au ciel et s'enfonça un peu plus dans son siège. Elle joua avec sa paille qui sortait de la chantilly de sa boisson chaude. Sa jambe droite se mit à se déhancher de tous les sens, signe qu'Amalia était nerveuse.

Amalia: et alors?
Moi: 2zer a sortit un clip hier soir. Je suppose que tu ne l'as pas vu?
Amalia: tu suppose très bien.

    Elle baissa sa tête en fixant le sol et ses joues s'enflammèrent un peu, trace qu'elle était entrain de mentir.
Un petit sourire se greffa sur mon visage; elle venait clairement de me montrer que rien n'était encore totalement perdu.
Tandis qu'Emilie chantonna le son sortit hier, je pris la main de ma petite sœur qui avait l'air bien gênée.

Moi: je sais que tu as envie de chanter avec elle. Je sais que le son de 2zer tu l'as écouté plus d'une fois hier. Je sais que tu as faillit pleurer en voyant les garçons mais que tu t'es retenue. Je sais qu'en suite tu t'es sûrement allongée dans ton lit, enfermée dans ta chambre avec un pot de glace. Je dirais chocolat blanc mais j'en suis qu'à moitié sure. J'imagine qu'Aleyiah a baissé les bras quand elle a vu que tu n'y ouvrais pas la porte alors que c'est ce qu'elle te suppliait de faire pendant au moins cinq... non. La connaissant pendant au moins dix bonnes minutes. Je sais que tu as mal dormit et que tu es venue ici parce que tu voulais te rassurer et te dire que tout ça n'est pas fini, que si tu arrive à me voir moi et côtoyer tous les jours Aleyiah, c'est qu'un jour tu réussiras à revenir vers les garçons. Alors pourquoi tu fais ça Amalia? Pourquoi tu te force a paraître celle que tu n'es pas, une fille bornée qui n'a pas besoin d'être entourée alors que la solitude est ta plus grande crainte hein?

Les yeux de ma soeur se mirent à briller.
Une fois de plus, ce que je disais était juste.
J'avais vraiment de la chance de pouvoir lire en ma soeur comme dans un livre.
Ce qu'elle ressentait je l'avais déjà ressentis donc je savais exactement poser les bons mots sur les bonnes choses.

Moi: et ils vivent exactement la même chose que toi. Ils se lèvent sans trop réfléchir et passent une bonne journée. Le soir ils se retrouvent chez un des gars et ils ne parlent pas. Ils se demandent ce que tu fais et avec qui. Ils dorment mal. Et ça, tous autant qu'ils sont.

Amalia se leva, fit la bise à Émilie et essuya d'un coup de manche ses yeux.
Elle me prit dans ses bras et me chuchota
J'en ai marre tu sais.
Avant de quitter le café, sûrement pour rentrer chez elle.
Émilie me regarda, perdue.
Je pris alors l'initiative de me lever à mon tour en direction du comptoir et payais le serveur.
En suite je priais Émilie de rentrer chez nous, ce que nous fîmes convenablement.