Instagram//Framal

30

17h52,
Paris,
Idriss.

Ce soir, Ken a organisé une petite soirée chez lui pour fêter la sortie de son film Tout Nous Sépare.
Sur la liste, tous les membres de l'entourage, Les filles, Amalia évidement... Et d'autres amis à lui.
Il est tellement fier de son projet!
Et j'avoue être moi même très heureux pour lui, il mérite vraiment de réussir.

Ken: bon du coup voilà, la table est mise, enfin la bouff et tout, euh les boissons... Qui a les boissons??
Moi: je les ai mises sur la table bg, zen!

Soulagé, il vient s'avachir à côté de moi sur le canapé, bière à la main.
Très vite, les autres membres du groupe nous rejoignent chez lui, il ne manque plus qu'Amalia, Aleyiah et Adonis. Hélène était déjà arrivée et s'était installée entre moi et Sneazzy.
Depuis plus de cinq minutes elle tâte son verre en plastique rouge en me regardant de haut en bas sans s'arrêter.

Moi: bon... Quoi?

Elle sourie d'abord, comme si elle était nerveuse puis se décale légèrement de mon ami pour s'approcher de moi.
Je sens que ces instants avec elle vont être longs...

Hélène: Il faut qu'on parle Malfra.
Moi: et de quoi même?
Hélène: de...

La porte de l'appartement s'ouvrit et laissa paraître les filles manquantes.
Elles étaient toutes belles, bien habillées et bien maquillées, comme à leur habitude.

Hélène: d'elle.

Son menton se leva et pointa Amalia.
Exténué par la situation actuelle, je préférais me lever et partir en direction de la cuisine.
Malgré tout, Hélène me suivi jusqu'à la même pièce que moi, elle n'allait pas s'arrêter là.

Hélène: pourquoi tu esquive?

Je me servis un grande verre d'eau et l'agitais devant elle afin d'y demander si elle en voulait sans devoir prononcer un seul mot.
Elle refusa, je m'adossais au poste de travail pendant qu'elle, faisait de même au niveau de l'îlot central.

Hélène: t'as perdu l'usage de la parole?

Je respire un long moment.

Hélène: alors?
Moi: j'en sais rien moi! J'ai jamais été comme ça d'habitude mais là j'en sais rien ça m'a énervé quoi pourquoi elle s'affiche comme ça?
Hélène: mhhhh... Peut être parce qu'elle est libre de faire ce qu'elle veut?
Moi: ouais bah pas comme ça.

Je m'apprêtais à quitter la pièce mais elle reprit la parole.
Par politesse, je ne bougeais plus et l'écoutais.

Hélène: c'est quoi pour toi hein? Ma copine la, elle est quoi pour toi? Tu la connais depuis combien de temps? Quelques mois même pas, et tu te comporte comme si vous étiez mariés, parents de trois gosses alors que... Bah pas du tout Idriss! Vous êtes juste des potes, et vu comme c'est parti, vous ne serez jamais plus que ça. Pas parce que vous vous détestez, mais parce que vous vous aimez beaucoup trop. Vous vous cherchez à longueur de journée alors qu'il suffirait de discuter pour arranger les trucs. Vous savez quoi? Vous cassez les couilles tous les deux. Voilà, vous cassez les couilles.
Moi: tu saoule Hélène, la vie de moi t'es chiante.

06h38,
Paris,
Framal.

Adossé à la barrière du balcon, le vent frais du matin me soulage.
Face à ce levé du jour, je suis soulagé, apaisé, comme si un nouveau moi venait m'habiter.
La baie vitrée s'ouvrit, une présence s'installa à côté de moi.

Elle: tu me manque.

Elle posa sa tête sur mon épaule et ne bougea pas.

Elle: pour de vrai même. Et je suis désolée si je t'ai fais du mal, mais tu me manque la.

Je la pris dans mes bras puis nous nous remettons dans notre position initiale, fixant maintenant tous les deux le soleil se lever.