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22h12,
Italie,
Ken.

    La soirée était parfaite.
Enfait, depuis notre arrivée en Italie tout était parfait. Tout le monde rigolait avec tout le monde, Amalia s'entendait à nouveau bien avec les filles, son histoire avec Idriss avait l'air de l'épanouir, tout était parfait.
Ce soir nous avions tous fait un effort vestimentaire même si d'habitude nous nous habillions tous correctement.
Les filles étaient toutes en robe et nous nous avions quitté nos joggings pour de beaux pantalons.
Doums avait fait connaissance avec un petit groupe d'Allemands venus visiter l'Italie alors nous les avions convié à notre petite soirée.

Hélène: tu t'amuse Samaras?
Moi: ça s'passe et toi?
Hélène: c'est incroyable comme tu ment! On voit clairement que tu t'ennuie la!
Moi: assez pour remarquer que madame n'est pas dans les plumes de Sneazzy West en tout cas.
Hélène: pfffff m'en parle pas...

    Elle m'indiqua le comptoir pour aller se resservir. Je la suivis en faisant de même, puis nous retournons tous les deux nous asseoir sur le canapé qui collait l'angle de la salle réservée.

Hélène: tu vois...

    Elle passa sa paille entre ses lèvres et aspira le liquide dans son verre avant de poursuivre.

Hélène: il et gentil et tout. Ça c'est pas un problème hein. Et on n'est pas en couple donc techniquement on ne se doit rien tu vois mais j'sais pas... c'est compliqué quoi.
Moi: unhun.

    Je fis mine d'être intéressé par son histoire même si j'étais bien plus concentré à suivre du regard Amalia qui venait de rentrer du jardin.

Hélène: genre... quand on est en vacances et tout tout se passe bien hein. Tu vois en Grèce c'était grave bien, et quand Amalia était pas là et qu'on devait tous subir son absence, il était grave bien, ici il est grave bien aussi. Mais je sais pas sur les réseaux et à Paris on est froid, quand on veut se voir y'en a toujours un qui a quelque chose à faire et tout ça. C'est chiant.
Moi: tu pense pas qu'il faudrait lui dire?
Hélène: tu crois?
Moi: bah je pense moi. Déjà parce que ça vous fera qu'avancer et en suite parce que j'vais te laisser la.
Hélène: tu vas où?

    Je me levais du canapé en lui lançant un simple parle lui! au loin.

Moi: Malia! Amalia! Faut que j'te parle viens.
Amalia: euh ouais... ouais je te suis...

    Je n'avais aucune idée de où aller mais il fallait que j'y parle. Je me dirigeais alors avec elle dans le jardin.

Amalia: c'est une habitude de L'entourage de toujours vouloir parler dehors ou quoi?

    Suite à sa remarque je décidais de plutôt rester à l'intérieur. Nous nous retrouvions donc dans une salle d'eau que j'avais pris soin de fermer correctement à clef afin d'être le plus tranquille possible.
Ses yeux brillaient à cause de l'alcool qu'elle avait ingurgité durant les deux dernières heures. Les miens devaient sûrement être rouges suite aux nombreux joints que j'avais pu fumer avant de la convier ici.
Ses bras croisés me laissaient comprendre qu'elle attendait que je parle en premier.

Moi: j'arrive pas...
Amalia: c'est une blague? Tu veux me parler mais t'arrive pas à parler?

    Elle se leva pour sortir mais je la retiens rapidement en y faisant comprendre que ce n'était pas de ça que je voulais parler.

Moi: non. Je n'arrive pas à faire semblant. Pas avec toi Amalia.
Amalia: quoi?
Moi: depuis tellement longtemps j'attendais le jour où tu allais revenir. Chaque fois je me disais que c'était impossible mais tout le temps je restais convaincu que si, tu reviendrais.
Amalia: parfait bah je suis ici là.

    Elle m'énervait à ne comprendre qu'à moitié ce que j'y disais. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, moi aussi je passais pas mal de soirées complètement arraché, à ne rien comprendre de ce qu'on m'expliquait.

Moi: t'as jamais trouvé ça bizarre le fait que lorsqu'on s'embrouille c'est parce que t'es proche de Framal? Que j'esquive ton regard pour ne pas apercevoir le bonheur dans tes yeux quand tu me parle de lui? Que dès que vous êtes ensemble je m'éloigne en vous évitant le plus possible?
Amalia: bah franchement j'y ai jamais pensé moi.
Moi: pour toi c'est normal de réagir comme ça?
Amalia: bah non mais bon... chacun agit comme il veut.
Moi: mais putain nan Amalia! Nan! T'as pas le droit de me sortir ça comme si ça ne te perturbait pas ne serait ce qu'un minimum! Tu sais bien ce que je te dis là! Mais comme d'habitude tu fais comme si rien ne t'éteignait. Putain mais réagis! Réagis quand je te dis que je t'aime! Dis moi que c'est impossible parce que t'aime mon pote et laisse moi seul! Pourquoi tu fais ça putain?!
Amalia: mais j'peux pas te dire tout ça Ken.

    Ma patience commença à se dissiper de plus en plus. Elle avait décroisé ses bras et s'était dangereusement approchée de moi comme si elle cherchait à me détruire un peu plus.

Amalia: j'peux pas.
Moi: t'es vraiment quelqu'un d'horrible. T'es beaucoup trop pétée pour te rendre compte de ce que je te dis et c'est ça qui me rend le plus ouf bordel.
Amalia: J'peux pas parce que j't'aime aussi.

    Mon coeur loupa un battement.
Nous n'étions tous les deux plus maîtres de notre corps à cause de ce que nous avions fait depuis le début de la soirée, pourtant je sentais cette boule de feu dans mon estomac, celle qui explosait à l'annonce d'une satisfaction.
Sur le moment c'était ça, Amalia était ma satisfaction et je n'espérait qu'être la sienne.
Alors que nous n'étions qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, mes lèvres vinrent bientôt s'accoupler aux siennes et laisser naître une sensation encore meilleure que la satisfaction; la totale plénitude de la découverte. Je découvrais à nouveau Amalia comme j'aurais du la découvrir il y a bien longtemps.

    Soudain, la poignée de la salle d'eau s'abaissa, signe que quelqu'un voulait entrer.

...: les gars ouvrez putain y'en zer2 qui doit vomir la cassez pas les couilles!

    Toujours aussi chaleureux Mekra.
Ce que nous avions bâti en quelques minutes Amalia et moi venait de tout se détruire. C'était une nouvelle bâtisse qui s'effondrait en poussière.
Je ne savais pas ce que nous allions devenir elle et moi, jusqu'à ce qu'elle m'enfonça un nouveau couteau dans le thorax en me chuchotant une seule chose avant de disparaître de la pièce.

Amalia: restons amis.

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