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Paris,
00h00,
Omniscient.

Son bonheur, celui des autres.
Quoi de mieux qu'être entouré de ceux que nous aimons?
Amalia pourtant paraissait, en ce soir de décembre, plus qu'embarrassée.
Son corps livide presque blanc se reflétait dans le cristallin de la grande baie vitrée face à elle.
Une certaine atmosphère pesait sur elle;
Atmosphère démoniaque qui prive de joie

Ce soir, Amalia était heureuse en secret, comme un je t'aime en cachette.
Elle n'avait pas le sentiment d'être seule ou quoi que ce soit non, mais celui de devoir s'exprimer devant tous.
Elle voulait qu'ils sachent à quel point elle avait besoin d'eux, bien qu'ils le savaient déjà tous sûrement.
Un grand baiser à son fils,
Un grand je t'aime à son mari,
Un grand merci à ses amis,
Ceux qui avaient été le renouveau de sa vie terne et invisible qu'elle vivait presque avant de les connaître.
C'était grâce à eux qu'elle était celle qu'elle était aujourd'hui;
Ce changement d'âme qui vous remercie

Elle caressa chaque meuble dans son toit, chaque cadre qui habillait les murs blancs, chaque souvenir posé aux quatre coins de la pièce.
Son regard ne s'arrêtait pas, il suivaient le mouvement corporel qu'ordonnait Amalia depuis son cerveau.
Ses amis tous présents la laissaient faire,
C'était son habitude d'errer de façon digne en flânant de moment en moment.
Ils la connaissaient et savaient à quel point elle aimait se rappeler de son vécu;
Voyage d'une vie, souvenir d'une autre.

Amalia: les amis? Je voudrais vous parler s'il vous plaît.

    Amalia se retourna et fit face à tout le monde, comme tout le monde lui fit face.
Elle savait ce qu'elle avait à dire; elle le préparait depuis des heures entières.
En revanche, elle ne savait pas si elle y parviendrait ou pas.

Amalia: bon... vous me connaissez bien maintenant donc je ne suis pas sure de finir mon discours sans trop pleurer.

Elle esquissa un petit sourire.

Amalia: d'abord je voulais m'adresser à vous tous. Pour moi, l'amitié est un trésor qu'il faut savoir savourer, préserver, et entretenir. Elle apporte tant de bonheur dans la vie...
D'ailleurs mon bonheur c'est vous les gars.
Jamais je n'aurais pensé rencontrer des gens aussi différents que moi avec qui je m'entendrais aussi bien. Dans ma bulle avant, il y avait Adonis, Hélène et Aleyiah. Puis maintenant il y a cette autre bulle plus grandes qui vous concerne et qui me fait vivre chaque jour...
En suite toi Ken... Je vais commencer par le commencement je pense hein...
Je tiens à toi et ça, tu le sais très bien je pense.
Tu sais, j'ai mit longtemps à t'oublier. J'ai mit trop de temps à me dire qu'il fallait t'effacer, à me persuader que tu n'existerais plus jamais pour moi. Perte de temps inutile d'ailleurs puisque je savais plus que tout au monde que tu était ce deuxième moi vide, cette personne qui me connaissait au même stade que mon jumeau. Et ça, il faut le faire!
Grâce à toi, je savais petit à petit pourquoi je vivais, je vivais pour te retrouver Ken. J'ai toujours eu besoin de toi et j'aurais toujours besoin de toi parce qu'aujourd'hui je t'aime comme personne ne t'a jamais aimé. Pas d'un sentiment amical ni de celui de l'amour. Je t'aime d'un sentiment indescriptible, je t'aime comme j'aime mon jumeau, et je voulais te le dire pour de vrai.
Évidement toi Idriss. Toi par contre, je t'aime d'un amour inconditionnel. Tu sais très bien que partout où tu iras j'irais parce que refuser à quelque chose ne sera jamais aussi douloureux que te refuser. Il faudrait que je cesse de vivre pour que je cesse de t'aimer Idriss.
Il faudrait que partout sur tout les toits, dans chaque rue et chaque maison il y ait quelqu'un comme toi. Quelqu'un a qui je pense tout le temps. Je pense à toi le matin, quand je marche dans le froid. Des fois je fais même exprès de ralentir le pas juste pour pouvoir penser plus longtemps à toi. Je pense à toi le soir, quand tu me manque lorsque tu es sur scène et quand je me saoule presque pour penser à autre chose qu'à toi, ce qui produit en moi l'effet contraire. Je pense à toi quand tu n'es pas là mais également lorsque je te vois. Je t'ai épousé pour tout la vie mais il me semble que toute une vie n'est pas assez pour t'aimer, alors je pense que tout une éternité est un bon compromis.

Abasourdis, il s'avança vers celle qu'il aimait et l'enlaça de toutes ses forces.
Eux, applaudissaient ce qu'ils venaient d'entendre et Ken se surprit à essuyer une petite larme qui le menaçait de s'échapper.
C'était lui, c'était elle, c'était eux.
C'était l'histoire d'un renouveau,
Nouvelles têtes,
Nouveaux liens,
Nouveaux sentiments.
Ils s'aimaient tous de façon plus ou moins différentes et s'étaient jurés de ne jamais se quitter.

Amalia X Idriss.

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