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Paris,
13h12,
Framal.

    Cela fait maintenant près d'une semaine que je ne parle toujours pas à Amalia.
A vrai dire, nous avons pris l'habitude de s'ignorer totalement, ce n'est pas la première fois.
Au début ça paraît difficile de s'imaginer sans une personne qui nous est chère puis petit à petit, les souvenirs que nous avions écrit avec notre second nous disparaît et laisse place à l'oubli total.
Pourtant avec Amalia c'est différent.
Tous les souvenirs que nous avions tissés sont toujours présents et ne risquent pas de me quitter de si tôt.
C'est pour ça que je l'ai convié dans ce restaurant, certes assez cher mais cette fille en vaut clairement la peine.
Je pensais qu'elle n'allait pas venir pourtant elle est là, en face de moi, toujours aussi belle.
Sa main qui se balade dans ses cheveux me fait signe qu'elle est déstabilisée, elle ne me regarde pas une seule fois dans les yeux et dès que son regard passe en revue mon visage elle se mort légèrement sa lèvre rosée, signe que je l'intimide toujours autant.
Flatterie, sentiment de victoire.

Je devais me jeter à l'eau même si j'appréhendais encore la nage, je devais me plonger dans l'obscurité en redoutant le manque de lumière.

Moi: Amalia... Merci d'être venue.
Amalia: tu pensais que je n'allais pas venir n'est ce pas?

    Ma tête se baissa et fixa le centre de mon assiette.
Elle sentit qu'elle disait juste et se mit à rire nerveusement.

Amalia: tu me pensais sérieusement capable de ça? Alors que je ne veux que toi dans ma vie Idriss? T'es si con...
Moi: eh...
Amalia: depuis une semaine j'attends que tu vienne. Ça fait une semaine que je guette à ma fenêtre chaque nuit en espérant apercevoir ta silhouette, une semaine que tous les midis je passe devant la Tour Eiffel pour me rappeler combien tu déteste cet endroit et combien de fois tu y es allé rien que pour moi. Ça fait une putain de semaine que tout le temps je pense à toi. Et toi tu me dis quoi? Que tu doutais encore de ma ve...

    Je ne la laissais pas finir son monologue, jugeant qu'il était préférable de la couper maintenant qu'attendre que ça dégénère.

Moi: vis avec moi Amalia.
Amalia: quoi?
Moi: t'as bien compris.
Amalia: mais...
Moi: ensemble on se déchire, éloignés on se détruit. Quoi qu'il arrive on s'inflige du mal alors autant le faire dans un même lieu. Autant apprendre à cesser de se briser et tenter quelque chose de propre. Ou laissons nous construire quelque chose d'instable qui nous ressemble, du moment ou je peux voir ton sourire chaque jour. J'ai bien réfléchis et je ne te demande pas ça comme ça, je te le demande parce que je le veux vraiment Amalia. J'ai déjà cherché quelque appartements ou même des petites maisons si tu veux, j'en sais rien et peu m'importe tant que je t'ai toi mais s'il te plaît, viens vivre avec moi.

    Elle essuya d'un bref revers de manche son œil gauche qui s'apprêtait à lâcher une petite larme.
J'aurais aimé qu'à cet instant précis elle comprenne à quel point elle me possédait. Jamais une fille ne m'avait fait ça.
Sentiment de crainte, coeur volé.

Amalia: Idriss je...

    Je ne la laissais une fois de plus pas parler et me précipitais sur ses lèvres douces qui m'avaient tellement manqué.
Elle répondit à mon geste en posant sa main sur la mienne qui s'était calée le long de sa joue froide.
Réussite, moment de fierté.

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