4. Des marques laissant parler les souvenirs de la veille

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  Je suis reparti me recoucher peu de temps avec le départ du blond, n'ayant plus assez de force pour rester éveillé. Même si les coups ont réveillé en moi l'adrénaline, elle n'a pas été suffisamment puissante pour effacer ma fatigue, définitivement trop forte.

Je savais que je n'allais pas réussir bien longtemps à dormir, mais ma bagarre avec Malefoy m'a pas mal épuisé et m'a permis de pouvoir dormir un peu plus longtemps que mes nuits précédentes.

Le lendemain, dès mon entrée dans la grande salle, les élèves n'ont cessé de me toiser, regardant mon visage avec attention.

Je savais qu'ils regardaient les bleus sur mon visage, ainsi que ma lèvre fendue en deux sur laquelle se trouvait un peu de sang séché. Mais je ne faisais pas attention à eux, encore moins quand je m'approche de ma table pour rejoindre Ron.

Ce dernier commence à me parler avant même d'avoir posé les yeux sur moi.

- Eh Harry, tu as vu Malefoy ce matin, il semblerait que quelqu'un lui a refait son portr...

Ron laisse sa phrase en suspend en levant enfin la tête vers moi. Il lâche sa tartine de surprise, sa bouche formant un O à présent, alors que ses yeux clignent plusieurs fois, ne comprenant pas ce qu'il se passe devant ses yeux.

Je m'installe donc en face de lui, dos à la table des Serpentards, où Malefoy doit être assis, son visage dans le même état que le miens.

C'est quand j'attrape une orange que Ron récupère la capacité de parler.

- Par Merlin, qu'est-ce qui t'est arrivé Harry ?

Au même moment Hermione arrive, un sourire enjoué sur le visage alors qu'elle s'exclame.

- Vous avez vu Malefoy ? Oh Merlin Harry ! Ton visage ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

- C'est ce que je viens de demander.

Ron grogne, reprenant sa tartine pour mordre dedans. Hermione quant à elle se précipite vers moi, sortant sa baguette de la poche de sa cape avant de s'adresser à moi.

- Je peux régler ça si tu veux !

- Non c'est bon Hermione, je vais bien.

- Montre au moins ça à Mme Pomfresh, elle pourrait te soulager. Tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé maintenant ?

Je soupire.

Leur mentir à propos de Malefoy serait stupide, ils savent qu'il est dans le même état que moi, et il ne faut pas être très intelligent pour comprendre que nous sommes liés tous les deux, donc je leur dis la vérité.

- Je me suis battu avec Malefoy.

- J'en étais sûre ! Il t'a attaqué c'est ça ? Il faut le dire au Professeur Dumbledore, il pourra peut-être le renvoyer de l'école.

- S'il le renvoie, je le serai aussi.

Ron fronce les sourcils, ne comprenant pas en quoi je pourrai être expulsé de l'école, surtout sur ordre de Dumbledore.

Je bois une gorgée de jus de citrouille, grimaçant à cause de ma lèvre, puis je m'explique.

- Je l'ai provoqué.

- Pourquoi tu as fait ça Harry ? Tu sais très bien qu'il est du côté de Tu-Sais-Qui. Il pourrait essayer de te tuer.

Hermione est inquiète pour moi, c'est normal. Mais comment lui dire que de me battre avec Malefoy m'a fait revivre un peu, que je me suis senti un peu plus vivant et pas seulement un pion important dans une grande guerre. Avec lui je me suis retrouvé comme un simple étudiant, avec des dérapages naturels pour mon âge.

Je pose ma main sur la brune et lui accorde un sourire qui se veut réconfortant.

- Ne t'en fais pas, je vais bien.

Elle lève les yeux au ciel devant mon inconscience, puis finalement elle répond à mon sourire, levant sa baguette devant mes yeux.

- Laisse-moi au moins réparer tes lunettes. Elles sont fêlées.

Je hoche la tête, lui donnant l'autorisation de faire ça pour moi.

Puis nous continuons de petit déjeuner, malgré les coups d'œil curieux des autres élèves.

Alors que la journée touche à sa fin, Ron, Hermione et moi marchons en direction de notre salle commune. Ron ne cesse de dire à quel point Lavande est attachée à lui, qu'elle le couvre de baiser à chaque fois qu'ils se voient. Puis de l'autre côté, Hermione ne cesse de grogner et de critiquer la copine de Ron. Pour ma part je les écoute que d'une oreille distraite, angoissant à propos d'une séance d'occlumancie avec Rogue dans une heure.

Je sais que c'est pour sortir le Mage Noir de ma tête, mais cela signifie avoir Severus s'introduire dans mon esprit, se moquant de mes souvenirs agréables, et me torturant en utilisant mes faiblesses.

Ron s'arrête soudainement de parler, et je reviens parmi eux pour voir la raison de son arrêt soudain dans l'éloge envers Lavande. Et c'est là que j'aperçois trois Serpentards adossés contre le mur. Pansy est la première à nous voir, et elle se précipite pour donner un coup de coude à Blaise Zabini, pour indiquer notre présence.

Malefoy est là aussi, mais il ne porte guère attention à nous, comme plongé dans ses pensées.

Je vois son visage. Le siens est aussi tâché de bleus, sa pommette étant légèrement enflée. Et je m'aperçois qu'il est tout de même moins amoché que moi. Ce qui pourrait laisser penser que j'ai été celui qui a perdu cette bagarre. Même si je ne pense pas qu'il y ait eu de vainqueur ni même de perdant.

- Tiens Potter et sa bande. Alors comme ça Drago t'a refait le portrait ?

- Si tu la fermais Zabini ?

- Oh le roux se rebelle. Dis-moi où est passé la seule fille qui s'intéressera à toi de toute ta vie ?

- Et toi Pansy, tu n'en as pas assez de lécher les bottes de Malefoy ?

- La ferme sang de bourbe !

Les Gryffondors affrontent les Serpentards.

Mais pour ma part je ne prends pas part à cette dispute, je me contente de m'avancer vers Malefoy, ce dernier s'étant enfin aperçu de notre présence.

Le blond me fixe du regard sans ciller, et ne bouge pas quand j'arrive vers lui.

Je ne suis plus qu'à quelques mètres de lui quand je m'adresse enfin à lui, un ton de défi dans la voix.

- Tu ne parles pas Malefoy ?

Sans que je ne m'y attende le blond me saute dessus, me collant rapidement contre le mur en pierre, le choc contre mon dos me faisant grimacer.

Les autres se sont tout d'un coup tus. Je vois du coin de l'œil qu'ils se précipitent vers nous pour nous s'éparer.

Mais avant que Zabini n'ait éloigné Malefoy de moi, je l'ai entendu murmure quelque chose.

- A une heure, à la tour d'Astronomie.

Puis il disparait, emmené par ses amis.

Je ne sais pas ce que cela voulait dire, s'il voulait qu'on se batte une nouvelle fois, s'il voulait me tendre un piège et donc m'attendre avec plusieurs Serpentards pour s'acharner sur moi, ou si simplement, il voulait qu'on ait des explications.

La dernière option étant la moins plausible des trois. Le piège étant le plus fiable. Mais le fait de se battre de nouveau me tentant d'avantage.

C'est donc avec le soutien de mes amis que je me suis dirigé vers ma salle commune, afin de passer le peu de temps qui me restait là-bas, en attendant l'heure de me diriger vers le bureau de Rogue la boule au ventre.


AudreyPh18

Je te sauverai, Potter.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant