Je te sauverai, Potter.

17. Notre petit jardin secret

  Voilà plusieurs semaines déjà que Drago et moi vivons dans notre petite bulle à l'écart des autres, plongés dans un secret si délicieux à partager tous les deux.

Depuis notre première nuit ensemble, nous avons retenté l'expérience, la deuxième ayant été meilleure que la première, nos mains connaissant le corps de l'autre, avec une facilité plus évidente, et surtout une assurance grandissant tout doucement.

Chaque fois que je me retrouve nu, devant lui, je suis toujours un peu gêné, mais ses sourires assurés et son regard si envoutant m'aide à oublier ce que je ressens pour me plonger dans ses bras.

Puis vient le moment d'après l'amour, où il reste allongé près de moi, ses cicatrices visibles, me donnant envie de les embrasser les unes après les autres pour leur enlever la douleur qu'elles provoquent chez le blond. Mais je m'abstiens, et je reste à les observer, laissant parfois un doigt léger les frôler. Il ne dit rien, se contentant de fermer les yeux.

Chaque jour je me sens mieux, malgré les rendez-vous avec Dumbledore, me rappelant la dure réalité. J'oublie tout ça dès que je rentre dans la salle sur demande et cela devient sans importance quand le blond me sourit franchement.

Je garde tout de même en tête qu'il est un Mangemort, qu'il est mon ennemi et que bientôt viendra le moment où nous devrons nous battre. Bien que je ne sais si je pourrais lever un jour ma baguette sur lui, mes sentiments devenant de plus en plus forts chaque jour qui passe. Même si je garde ce secret pour moi, ne voulant pas voir le blond s'enfuir devant une telle révélation.

Je me tais, mais je me sens bien. Nous sommes coupés du monde, dans notre univers et je me laisse prendre aux sentiments si puissants qui émanent de moi quand je pose les yeux sur lui.

Mais il y a des conséquences.

Mes disparitions sont de plus en plus suspectées par Ron, je l'ai vu me suivre en pleine nuit à plusieurs reprises, et chaque fois j'ai fini par le semer. Cependant esquiver ses questions devient de plus en plus difficile, ajouté à cela aux interrogations de Hermione, qui se font plus intrusives que celles du roux.

Alors j'esquive, leur mentant sans arrêt, voulant garder secret ce que je vis chaque nuit. Je sais qu'ils ne comprendraient pas, et c'est normal. Mais je ne veux pas arrêter pour autant, je me sens vivre et reposé comme jamais je n'ai pu l'être depuis que ma relation avec le Serpentard a commencé.

Donc je fais de mon mieux pour les garder à l'écart.

Or, alors que Ron, Hermione et moi mangeons dans la grande salle, l'heure du midi étant finalement arrivée, je sens la main de la brune se poser sur la mienne, puis cette dernière prendre la parole en chuchotant doucement.

- Harry, regarde discrètement la table des Serpentards. Malefoy n'arrête pas de te regarder.

Mon cœur rate un battement à l'évocation, puis il commence à battre plus vite et plus fort. Et en effet je m'aperçois qu'il me regarde intensément quand mon regard croise son regard gris braqué sur moi.

Il garde son visage impassible quand notre contact visuel est établi, et je viens rompre assez rapidement, sentant mes joues devenir rouges.

Puis je réponds à mon amie, d'un ton détaché.

- Oui peut-être.

- Quoi ?

Mon amie s'est écriée, attirant l'attention de plusieurs membres de notre maison, ainsi que certains de la table proche de la nôtre. Elle s'empourpre et reprend d'une voix un peu plus calme cette fois-ci.