Je te sauverai, Potter.

30. Happily ever after ?

PDV Harry

           

Je me réveille en hurlant, le corps recouvert d'une pellicule de sueur.

  Mon regard balaye la pièce plongée dans l'obscurité, et je me sens perdu tout à coup. Je ne sais pas où je suis, et j'oublie durant quelques secondes qui je suis.

  C'est alors que je sens deux bras puissants m'envelopper doucement, puis ils me serrent assez fort alors que ma respiration est saccadée et irrégulière. Puis une voix s'élève derrière moi, un souffle chaud caressant ma peau.

-          Ce n'est qu'un cauchemar Harry, tout va bien, je suis là.

  Bordel, cette guerre m'a totalement détruit.

  Je n'ai jamais réussis à me remettre de la guerre et malgré notre victoire, je ne peux oublier tous ceux qui ont succombé, qui sont morts pour que nous puissions vivre en paix, sans menace au-dessus de notre tête.

  Mais pourtant cette menace ne me quitte pas, elle est toujours là. Surtout depuis ma mort, je sais qu'une partie de moi s'est échappée, celle que Voldemort avait créée le jour où il a tué mes parents. Cependant je me sens différent, cette partie étant remplacée par la peine et l'horreur que je vis chaque nuit dans mes cauchemars.

  Je vois les visages de chaque personne que j'ai aimée et qui ont perdu la vie. Je les vois me dire que c'est de ma faute s'ils ne sont plus là aujourd'hui, si Ted n'a plus de parents pour s'occuper de lui. Et chaque fois je dépéris.

  Et ce n'est que quand j'ouvre les yeux, que je comprends que c'est faux, que c'est mon esprit qui me torture, la culpabilité de ne pas avoir réussis à tous les sauver me bouffant de l'intérieur.

  Puis il me prend dans ses bras et je redeviens celui que je suis.

  Je me tourne et croise son regard gris, totalement inquiet, posé sur moi. Puis je souris, car je suis heureux, je suis comblé avec cet homme à mes côtés et je remercie le ciel tous les jours que cette guerre n'ait pas réussi à nous séparer.

  Ses lèvres se posent sur mon front alors qu'il chuchote doucement.

-          Harry, tu devrais oublier cette peine. Tu sais que je peux t'enlever les souvenirs qui te font souffrir.

-          Non, je ne veux pas les oublier.

  La peine me fait revivre la guerre, mais elle me forge en quelque sorte. Et je ne sais pas qui je serais sans elle.

  Drago soupire, puis il passe sa main dans mes cheveux en continuant de sa voix douce, bien que teintée d'une tristesse.

-          Ça me brise de te voir souffrir toutes les nuits.

-          Je sais, mais avec toi c'est plus facile. La peine est moins forte et j'arrive à me rendormir paisiblement.

  Il acquiesce puis je m'allonge de nouveau, ses bras toujours autour de moi.

  Et alors que je pose ma tête sur sa poitrine, j'entends son cœur battre et ce son m'apaise presque immédiatement.

  Les bras de Morphée m'enveloppent à leur tour et je finis par m'endormir de nouveau, pour un sommeil sans cauchemar je l'espère.

PDV Drago

  Je reste immobile, la respiration d'Harry semblant plus calme tout à coup. Je comprends qu'il s'est endormi.

  Mais alors que cette pensée devrait me soulager, elle m'angoisse. Je sais que ses cauchemars ne sont jamais loin, et à chaque fois qu'il se réveille en hurlant ou qu'il cesse de respirer alors que ses yeux sont toujours fermés, je me sens mourir.

  Cela fait deux ans que la guerre est finie, pourtant elle est toujours autant présente chez le brun.

  J'ai l'impression de le revoir durant les premières semaines où nous passions nos nuits ensemble. Nous étions si fatigués, lui a cause de ses cauchemars et l'intrusion de Voldemort dans sa tête et moi à cause du poids de ma mission, celle de tuer Albus Dumbledore.

  Ce n'est qu'en la présence du brun que je réussissais à dormir, à enfin me reposer. Puis finalement je suis tombé amoureux de lui, et ça a été la plus belle chose qui me soit jamais arrivé.

  Il m'a tiré de l'ombre qu'était ma vie, il m'a fait croire en quelque chose de beau et grâce à lui je n'ai pas sombré.

  Alors je ne peux pas le laisser sombrer à son tour.

  Je sais pertinemment qu'il ne veut pas oublier la guerre, qu'il ne veut pas oublier toutes les victimes ni même la peine qu'il ressent à cause d'eux. Je sais qu'il a peur de ne plus être le même après ça. Mais moi je ne peux le laisser continuer de vivre ainsi, car je sais qu'à un moment ou un autre, qu'il le veuille ou non, je finirai par le perdre, définitivement.

  Donc je me dois d'agir.

  Ma vie n'a qu'un sens, celui de le sauver. Depuis le début ça n'a été que ça, j'ai voulu le sauver et même si je l'ignorais, c'était mon devoir. Alors je prends une décision.

  Ma main s'étire jusqu'à la table de chevet alors que mes doigts entourent ma baguette.

  J'inspire profondément et pose le bout de ma baguette contre la tempe du brun, priant pour qu'il ne découvre jamais ce que j'ai fait, car il ne me pardonnerait jamais.

  Puis je me concentre, tirant doucement alors qu'un fil lumineux s'échappe de sa tête, regroupant ses cauchemars, ses voix dans sa tête qui le torturent qui lui hurlent que tout est de sa faute. Et finalement, je prends l'once de malheur et je lui fais oublier sa peine.

  Je ne sais pas si je retrouverai le Harry que j'aime à son réveil, si notre vie sera toujours la même et même s'il m'aimera toujours. Mais il faut que je prenne le risque, pour lui, pour lui sauver la vie.

  Alors j'enferme ses souvenirs dans une fiole, que je range dans mon tiroir. Et je sais que demain matin, cette fiole disparaitra, je ferai en sorte pour qu'il ne la trouve plus jamais.

  Je me rallonge à ses côtés, embrassant son front alors que je scrute son visage.

  Harry parait paisible, et je comprends que ça a marché, qu'il n'aura plus jamais à vivre ses cauchemars.

  Je le serre contre moi, mon cœur battant plus fort à chaque fois que mon corps se colle au sien. Puis je ressens ses frissons qui signifie à quel point je l'aime, à quel point je pourrai donner ma vie pour lui.

  Et finalement je m'endors, un sourire aux lèvres, car j'ai réussi, je l'ai sauvé, et je compte bien le sauver jusqu'à la fin de ma vie.

FIN

Voilà c'est fini ! La fin est un peu déprimante je vous l'avoue, mais je n'avais pas envie de faire quelque chose de trop beau du genre 'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants' parce que je n'aime pas les fin trop heureuses, j'aime quand il reste un peu de douleur *sourire diabolique*. ENFIN voilà, j'espère que cette Drarry vous a plu, c'était la première et sûrement la dernière. Cette idée m'est venue tout à coup et je suis heureuse d'avoir pu la mener à terme.

En tout cas merci de votre lecture, et de vos commentaires !

AudreyPh18