Je te sauverai, Potter.

16. Ses cicatrices

  C'était la première fois, avec un homme. Je n'avais jamais rien ressenti de comparable, mon corps ne m'appartenait plus, ne faisant qu'un avec le blond.

Je me laissais faire, je fermais les yeux pour ressentir avec plus d'intensité ses baisers, ses caresses et entendre ses mots si envoutants avec une telle passion. J'étais totalement vulnérable à ce qu'il me faisait, j'étais perdu sous son aura séductrice et si dévastatrice. Mais j'avais confiance.

Coucher avec lui était incroyable, une des meilleures expériences de ma vie. Et je ne le regrette pas.

Je sens ses lèvres sur ma peau, alors que je m'allonge contre le matelas, exténué, totalement vidé de mes forces alors que mes émotions prennent le dessus. Des frissons me caressent encore la peau alors que mon cœur bat la chamade.

Le blond, lui aussi, s'allonge sur le lit, son souffle saccadé, l'obscurité de la pièce nous enveloppant doucement.

J'ai envie de sourire, mon corps entier à envie de sourire. Une sensation de légèreté prend de plus en plus de place dans mon estomac et je sais que je suis pleinement satisfait, nos actes tournant en boucle dans ma tête.

C'est alors que j'ouvre la bouche, pour y laisser s'échapper un mot, résumant parfaitement ce que je ressens.

- Bordel.

Le doux rire du blond s'élève, et je voudrais entendre ce son jusqu'au dernier jour de ma vie. Il est une autre personne, totalement différente, il est quelqu'un dont je suis tombé amoureux et dont je n'aurais jamais pensé l'être.

Je ris doucement à mon tour, puis décide d'enfiler un T-shirt, la fraicheur de la cabane se faisant ressentir peu à peu. J'attrape alors ma baguette, ne voyant pas le sol, puis je lance un sort pour mieux voir.

- Lumos.

Mais tout à coup la voix du blond s'exclame, en un son désespéré et urgent.

- Non !

Mais c'est trop tard, la lumière s'échappe de ma baguette et nous éclair. Je me tourne alors vers lui, ne comprenant pas pourquoi il ne voulait pas de lumière, et c'est alors que je vois. Je vois son torse d'une blancheur surprenante, imberbe et si bien dessiné.

Cependant ma vue se concentre sur autre chose, des traits qui viennent briser l'harmonie de sa peau.

Des cicatrices ornent son torse, certaines plus anciennes que d'autres, blanches ou alors encore rouges et en pleine cicatrisation. Elles vont dans tous les sens, déposées sur son ventre comme sur ses côtes ou bien sa poitrine.

Je reste bouche-bée, totalement ahuri par le tableau qui se dresse devant moi, ainsi que les conclusions qui s'imposent.

Mes yeux rencontrent ceux-du blond, et je lis la peur dans son regard, ainsi qu'une certaine colère.

- Drago...

Il secoue la tête puis attrape la couverture, recouvrant son corps avec honte alors qu'il me coupe la parole.

- Ne dis rien. Je ne veux pas en parler.

- Mais tu devrais en parler, c'est horrible. Qui t'a fait ça ?

Il baisse les yeux et je comprends qu'il ne me le dira pas. Or il prend tout de même la parole, sa voix devenant tout à coup froide et pleine d'une rage indescriptible, me mettant face à une vérité que je ne voulais voir s'accomplir.

- Ses cicatrices vont de paires avec ça.

C'est alors qu'il me montre son avant-bras, et mon esprit se perd un instant.