14. Ne me laisse pas

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  La tête du blond monte et descend au rythme de ma respiration, ma main passant doucement dans ses cheveux alors que je reste pensif.

Cette nuit a été étrange. C'est la première fois que je dormais avec lui, dans le même lit, et je me suis senti entier. Je n'étais plus seul pendant quelques heures, sentir un corps chaud contre le mien me faisait un bien fou. Et ça avait l'air de le calmer aussi, car il ne s'est plus du tout réveillé de la nuit.

C'est assez naturellement qu'il a posé sa tête sur mon torse, s'agrippant à moi comme si sa vie en dépendait. Mais je ne l'ai pas repoussé, au contraire, j'ai fermé les yeux pour apprécier d'autant plus son contact.

Et c'est une des raisons qui fait que je ne bouge pas, même si la matinée se déroule doucement, je ne veux pas qu'il s'en aille, qu'il se réveille pour ensuite réaliser notre proximité pour finalement s'enfuir. Il s'est déjà enfuit la dernière fois, je n'ai pas envie que cela recommence.

Alors je ferme de nouveau les yeux en ce samedi matin, puis je continue de caresser doucement ses cheveux, voulant le laisser dans un sommeil agréable.

Mais soudainement sa voix s'élève, semblant un peu hésitante.

- Hum, désolé pour hier soir.

Ma main s'arrête durant une fraction de seconde, n'étant pas sûr s'il apprécie ou non mes gestes. Mais pourtant je reprends, d'une main plus légère cette fois, comme si je m'attendais à ce qu'il se dégage tout à coup.

Or ce n'est pas le cas. Il reste dans la même position, sa tête toujours posée sur moi.

J'inspire doucement puis prends à mon tour la parole.

- Ce n'est rien, tu n'as pas à t'excuser. Moi aussi j'ai ma dose de cauchemar.

Il ne me répond pas, mais il ne bouge toujours pas, restant collé contre moi, sa respiration paraissant assez calme, alors que mon cœur commence à battre plus fort dans ma poitrine et que mes joues rougissent quand je finis par ouvrir la bouche.

- Hier, enfin, après la soirée de Slughorn, j'étais venu pour te parler.

- De quoi ?

Sa vox est douce, comme s'il était apaisé, totalement calme. Alors j'ai peur tout à coup de tout gâcher, de rendre la situation plus étrange qu'elle ne l'est déjà.

Mais je me lance, voulant réellement mettre les choses au clair.

- Je voulais te parler de... enfin de notre... rapprochement.

- Du fait que nous nous soyons embrassé tu veux dire ?

Quoi ?

Je suis surpris de son ton direct, contrastant avec mon hésitation à prononcer ces mots à voix hautes, ne pouvant à peine y croire dans mon esprit, qu'ils seraient trop invraisemblables de les entendre.

Mais pourtant j'aime ce qu'ils provoquent chez moi, ce sourire un peu béat qui avait disparu de ma vie depuis quelques temps. Et surtout la sensation de mon ventre qui se contracte tout à coup. Je ne pourrais jamais me lasser de cet état un peu euphorique qui court dans mes veines alors que je repense à ses lèvres sur les miennes.

En définitive, je lui réponds d'une voix faible, timide.

- Oui, c'est de ça que je voulais te parler.

Je le sens bouger contre moi, et il vient prendre appuie sur un de ses bras pour finalement poser ses yeux sur moi, son regard bleu-gris contrastant brutalement avec la couleur ombrageuse de ses yeux la veille.

Je te sauverai, Potter.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant