Chapitre 16

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Il approcha ses lèvres contre mon oreille.

- Tu ne t'échappera pas P'tit Coeur.

Je frissonnai. J'appréhendais la suite.

- Assis-toi sur le lavabo.

Il prit le coton dans ses mains en attendant ma réaction. Qui ne vint pas.

Il souffla avant de reposer le coton et me prit par les hanches pour me déposer sur le lavabo. Il m'avait porté ! J'étais choqué. Et bah...ses muscles c'était pas du carton...

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*Rappel*

Il reprit le coton et m'essuya d'abord le visage avec. J'essayais de contenir mes nerfs. Franchement ce gars il était tellement bipolaire. 

Il baissa ma tête vers l'arrière puis il prit une pommade et me l'appliqua sur le cou. Où la marque des main de Akif, mon frère m'avait...étranglé.

- C'est quoi cette marque ?

- C'est rien...

Il fronça les sourcils.

- Tourne-toi il faut que je te fasse le dos.

Je remonte mon visage vers le sien. J'appréhendais vraiment. Il l'a vu dans mes yeux.

Je tourna doucement de l'autre sens. Je tremblotais. Mon coeur accéléra quand il souleva mon t-shirt précautionneusement. Il avait juste laissé le col sur mon cou. J'avais tellement peur que je fermai les yeux.

- Chhhhhh, calme-toi, je suis pas Belin moi.

Je ressentis tout d'un coup un froid dans mon dos, c'était la pommade. Même si j'avais mal quand il était sur une plaie, ça me faisait du bien par ce que il me massait bien. Après avoir finit le dos il partit sur mes bras comme un arbre et ses branches. Je frissonnai. 

- Il s'est passé quoi ?

J'avais pas envie d'en parler. Déjà que j'étais gênée d'être comme ça devant lui. Et puis je détestais parler des moments quand j'étais frappée. J'en parlais à personne.

Il me tourna devant lui. Je mis directement mes mains sur mon soutien-gorge. 

- Regarde pas !

Il se tourna pour que je puisse remettre mon t-shirt.

- Si tu me le dis pas, je le saurais quand même un jour ou l'autre.

Ou pas, si je m'échappe, me dis-je à moi même.

À la vue du t-shirt il dit :

- Il faut que je fasse ton ventre aussi.

- Non !

J'avais crié et je crois qu'il n'a pas beaucoup aimé par ce qu'il me lança un regard qui faisait froid dans le dos. 

Mes cheveux cachaient mon visage.J'avais peur qu'il me tape. 

je sentis un souffle chaud sur ma tête. Il replaça mes cheveux vers l'arrière.

- Pourquoi tu as aussi peur de moi ?

Ça voix me fit mal au coeur. Sa voix était comme celle d'un petit enfant triste. Mais je ne devais parler à personne de ma famille, autrement ils seront peut-être en danger et j'aimerais pas que ça se sache pour mon frère.Je voulais pas qu'on sache que j'étais à chaque fois frappée. La honte...

- ...

Il se redressa pour partir.

- Merci...

Il se retourna vers moi.

- De m'avoir soigné.

Je cru apercevoir un fin sourire sur son visage avant qu'il parte.

Je resta encore un petit moment dans la salle de bain pour reprendre mes esprits.

Maintenant je pouvais mettre mon plan en marche. Je sortit de la salle de bain et regarda qui il y avait en bas. Ils étaient tous en trains de regarder la télé avec des biscuits sur la table. Parfait ! J'allai dans ma chambre, pris un sac et mis dedans tout le nécessaire. T-shirt, pantalon, chaussettes, sous-vêtement, etc... 

Par contre j'avais oublié un détail. J'avais pas d'argent. Je réfléchi un moment quand une idée me vint. J'allai dans le couloir et j'étais à présent devant la porte de la chambre de Malick. J'ouvrai doucement la porte et la refermai derrière moi. Je soufflai, c'était pas si simple de ne pas se faire remarquer, ils étaient juste en bas. 

Je cherchai sous le lit, sous ses coussins, dans ses tiroirs, dans sa commode, dans son canapé. Mais rien. Pas d'argent. Où était caché son argent bordel ! Je devais pas perdre de temps. C'était le moment propice. Je regardai l'armoire et commençai à la fouiller. Je trouvai des clopes, des cartons cachés avec du scotch dessus et une enveloppe. Je pris direct l'enveloppe qui était bien remplie apparement. Vu le poids de l'enveloppe je pouvais tenir longtemps seule dehors. Je l'ai pleine et sortit doucement pour ne pas les alerter de mon expédition. Je rentrai dans ma chambre et mis l'enveloppe dans mon sac. C'était un sac de sport orange fluo et noir. J'avais trouvé que ce sac qui était convenable. 

J'avais tout. De l'argent pour m'acheter de la nourriture ou autre et des vêtements de rechange. Je pris une brosse à cheveux aussi et une crème pour le corps. Je vais pas me gêner quand même, ils m'ont kidnappé. Je me mis vite de la crème sur le corps, m'habillai tout en noir et m'attachai les cheveux en une queue de cheval haute. C'est parti !

J'allai partir descendre les escaliers mais j'avais oublier un truc. Ils étaient au salon et si je passais à côté d'eux avec un sac et vêtue tout en noir ça allait éveiller des soupçons. Merde ! Réfléchis Hayat, réfléchis ! Je m'approchai de la fenêtre et regardai dans la cours. C'était haut mais je n'avais pas d'autres choix. Je mis le sac sur mon épaule et ouvrit la fenêtre. J'avais le vertige mais temps pis. Si je voulais partir c'était maintenant ou jamais. Je m'accrochai au rebord de la fenêtre et avançai vers la gauche. Il y avait le toit du garage. Je sautai dessus. J'avais l'impression d'être 007. 

Mon nom est Aydın, Hayat Aydın. Je rigolai de ma blague nulle en sautant par la suite dans l'herbe. Je courrai en évitant les fenêtres pour ne pas qu'on me voie. J'allai dans la dense forêt pour me camoufler. Encore à la lisière de la forêt, je tendit mon doigt vers la maison. Bande de connards. Lui qui disait que je devais pas m'enfuir, bah je m'en fou, je suis pas sa soumise.

Je courrai le plus possible pour mettre de plus en plus de l'espace entre la maison et moi. De temps en temps mes blessures me faisaient mal, mais j'avais retrouvé ma liberté. J'étais enfin libre ! 

Deux cœurs troués - HayatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant