Deux cœurs troués - Hayat

Chapitre 52

Je sortis la farine de l'armoire et la déposai sur la table de travail. Maman n'arrêtait pas de parler. Ça fait peut-être un mois que je ne l'ai pas vu. C'est énorme pour moi. J'ai tellement envie de tout lui raconter ce qui s'est passé pendant tout ce temps mais il ne s'est rien passé. La seule chose à dire était la façon dont j'ai été kidnappée. Je ne lui dirais pas lorsque ses ennemis à lui m'ont capturés, ça lui ferait trop de mal. Pas besoin de plus l'inquiéter.

Elle finissait de parler de son anecdote par rapport à notre voisine turque, aussi. Ma mère est très proche d'elle, souvent les soirs elle restait des heures chez elle.

Il y eût un petit silence. C'était pas très apaisant. Je le sentais, elle allait parler de quelque chose qui ne me plaira pas trop. Elle tourna son regard sur moi.

Anne (Maman) - Hayat, je ne veux pas que vous vous disputiez.

Pas besoin de réfléchir, c'était très clair de qui elle parlait.

Anne - C'est ton frère, t'es sa soeur, je suis votre mère et tant que vous êtes sous mon toît je ne veux pas de bagarres.

Elle avait presque crié mais s'était un peu retenue.

Hayat - Oui...

Anne - Je sais ce que je te demande mais je le demanderais aussi à Akif.

Hayat - Mmmh.

Nouveau silence.

Anne - Tu sais il a une copine maintenant. Il ne me l'a pas encore présenté mais ça se voit qu'il est amoureux. Il est souvent dehors. Alors je pense qu'il va venir un jour avec elle.. et je veux...

Hayat - Mmmh.

Anne - Hayat !

Hayat - Quoi ?

Elle me regarda, arrêtant son action qui est de faire la pâte à pişi (plat turc). Elle fronça les sourcils, agacée.

Hayat - Tamam, tamam. (D'accord, d'accord.)

On entendit la sonnerie de son téléphone annonçant un nouveau message. Elle essuya ses mains sur un torchon puis alla prendre son téléphone portable.

Anne - C'est Akif.

Mon cœur battait vite, j'appréhendais le moment de sa venue.

Hayat - Il vient quand ?

Anne - Il doit venir à dix-huit heure trente normalement. Là il me demande où je suis.

Il me reste vingt cinq minutes à peu près.

Elle reçu un nouveau message.

Anne - Ahh, bah il vient de m'écrire qu'il vient plus tard. Mais il ne sait pas à quel heure.

Offf ça me stresse.

Anne - Je lui parlerais bien quand il reviendra celui-là.

Anne- Bon...

On se remit au travail tout en discutant. Fin plutôt elle puisque je lui répondais seulement. Ma mère, une vraie pipelette, pire que moi.

[...]

On était finalement allée dormir après un gros câlinou et m'être couchée dans mon ancien lit.

On avait un peu attendu de manger pour voir si on pouvait manger avec lui mais il n'avait pas répondu aux messages d'anne. Ça va barder demain. Déjà, il n'était toujours pas venu et en plus il ne lui avait pas répondu.
Il était vingt et une heure quarante et quelques et toujours aucuns signes de lui. D'un côté j'étais soulagée car je n'ai pas dû l'affronter aujourd'hui, mais je ne pourrais pas le fuir plus longtemps, il faudra bien qu'il revienne. C'est-à-dire demain, normalement.

Je fis une prière en pensant fort à tous ceux que j'aime puis me tourna sur le côté droit. Le fait d'avoir retrouver ma mère m'avait vraiment libéré d'un poids que je n'avais pas vraiment pris conscience depuis tout ce temps. Savoir que j'avais toujours et encore ma mère avec moi était une récompense infinie.
Même si elle ne remplacera jamais le manque que je ressens envers mon père.

Ça faisait déjà un bon moment que j'étais dans cette position mais je n'arrivais pas à dormir. C'était comme si je devais d'abord penser à quelque chose pour que mes pensées me laissent tranquille pour dormir.
Et bien évidemment, la chose à laquelle je n'ai pas pensé de toute la soirée devait venir me saouler maintenant. Avant de dormir.

Malick

Enfin en février pinaise ! Je trouve que le mois de janvier passe très lentement après le nouvel an. Faites attention à vous avec ce grand froid et les maladies qui se baladent par-ci par-là. À bientôt !
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