Chapitre 12

5.6K 270 8
                                    

Elle courut pendant un certain temps avec son sac plastique contre sa poitrine. Les passants, des garçons bien étranges, l'observèrent courir jusqu'à ce qu'elle fonce dans quelque chose qui la fit tomber à terre. Après un examen détaillé ce n'était pas quelque chose mais plutôt quelqu'un : un grand garçon vacillant. Il paraissait complétement épuisé et il avait les allures d'un homme sous l'influence de l'alcool. Le jeune homme tomba à terre lui aussi après quelques secondes : Emeline se précipita pour le rattraper. Son corps était froid comme s'il allait mourir frigorifier. Elle s'agenouilla près de lui puis l'observa de plus près : auparavant il paraissait avoir quatorze, peut-être quinze ans, mais maintenant il semblait plus âgé. Ses longs cheveux noirs luisants, qu'Emeline avait tant regarder en cours, étaient habituellement retenus par un élastique au niveau de la nuque : avaient disparus. Sa peau brun-roux était belle et soyeuse; ses yeux sombres étaient profondément enfoncés au-dessus des méplats prononcés de ses joues. Il avait de lourdes cernes. Ses quelques traces de rondeur enfantine qui s'attardaient autour de son menton avaient elles aussi : disparus. Il paraissait grandi et beaucoup plus musclé. Jacob avait complétement changé. Emeline le reconnut à peine. Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir à pourquoi il avait changé, il fallait qu'elle le sorte de cette situation.

Emeline regarda autour d'elle afin de vérifier que personne ne la voit transporter un jeune homme pensant au moins 23 kg de plus qu'elle : c'est-à-dire 80 kg de muscle. Elle le prit par le bras et appuya l'épaule de Jacob atour de son cou. Inquiète, elle lui chuchota quelques mots à l'oreille « aller Jacob aide moi s'il te plait, je ne vais pas y arriver toute seule.. Il faut que tu m'aides à marcher... ». Sa prière se fit entendre et il l'aida tant bien que mal à avancer : la jeune adolescente lui susurrait des mots d'encouragement à l'oreille « aller plus que 5 minutes de marche, on y est presque » ou bien « résiste à l'envie de tomber, voilà t'es le meilleur ». Bien évidemment Emeline pensait fortement toutes ses paroles en vue des sentiments qu'elle éprouvait pour lui.

Une fois de retour dans la rue centrale, Emeline fit assoir Jacob sur un banc en bois prêt d'un magasin Sephora. La foule ne prêtait pas attention au jeune garçon allongé sur le banc. Son premier réflexe fut d'appeler sa tutrice :

« -Euh Nicky ?? tu es où ? j'ai besoin de toi tout de suite, enfin dans l'urgence. Dit Emeline si précipitamment sous le coup de la panique, qu'aucun de ses mots fut compréhensible à sa mère

-Quoi ? Emeline calme toi et parle plus lentement. Tu as l'air paniqué, qu'est ce qui ne va pas ?

-Viens me chercher maman...

-C'est la première fois que tu m'appelles comme ça, c'est que ce doit être bien grave... Où es-tu ?!

-Je ne sais pas... Répondit Emeline submergé par ses émotions

- Calme toi Emeline, rappelle-toi des exercices que nous avons faits, inspire (Nicky inspira, puis expira lentement) et expire. Fait comme moi (Emeline se calma). Bien maintenant décris moi où tu te situes, je te retrouverai ne t'en fais pas pour ça. Dit sa tutrice d'une voix douce et apaisante

-Il y a un Sephora et un magasin de jouet de l'autre côté de la rue avec des lumière bleues et blanches.

-C'est bon, je sais où tu es : ne bouge surtout pas, j'arrive ! »

Emeline n'attendit pas longtemps car Nicky débarqua dans les minutes qui suivirent.

« -Maman ... Euh ... Il vient avec nous hum... Dit Emeline gênée

-D'accord fait le monter à l'arrière, il a l'air blessé : donne-moi ta veste pour qu'il ne tâche pas ta nouvelle voiture. » Emeline lui tendit son gilet déjà bien sale puis déposa son sac plein de livre à l'avant à ses pieds au siège passager car elle ne se sentait pas de conduire dans cet état. L'atmosphère dans la voiture était lourde. Emeline avait du mal à rester calme et Nicky ne cessait de jeter des coups d'œil inquiet.

« -Alors c'est ton ... Enfin celui dont tu me parles depuis toujours ? lança Nicky amusée

-Tais-toi maman ! chuchota Emeline stressée à l'idée que Jacob entende.

-ça me touche que tu m'appelles maman... Dit Nicky en détournant le regard car des larmes venaient d'apparaitre sur ses yeux gris

-Tu es tout comme, et tu le sais. » Ce fut les derniers mots que qu'elles prononcèrent dans la voiture. Le souffle lent de Jacob rassurait légèrement Emeline.

Twilight - AttractionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant