L'amour m'a changé, en une mauvaise version de moi.
Je suis passé de la gentille petite fille, croquant la vie avec un beau sourire en une adolescente en période totale de rébellion.
Je ne sais pas comment j'en suis arrivé à être cette personne. P...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Le soleil frappe contre mon visage ainsi mes yeux et je me décide enfin à ouvrir ces derniers avant de les refermer rapidement à cause de la trop grande luminosité. Je m'étire lentement tout en émettant de petit bruits.
La radio me réveille d'une façon plus qu'agréable et je souris en entendant un des disques gravés préférés de mon père. Je me retourne vers lui en laissant mes prunelles brunes vagabonder sur sa silhouette.
Une casquette à l'effigie de son groupe de basket sur la tête, il tient d'une main le volant de ce vieux pick-up à la peinture rouillée. Je soupire légèrement et il se retourne vers moi en souriant, laissant voir ses dents quelque peu jaunies par le tabac.
-Salut, mon ange.
-On est bientôt arrivé ? demandais-je d'une voix rauque.
-Oui, encore moins d'une heure de route et nous serons de retour à la maison.
Il se retourne vers la route et je perçois ses yeux se perdent quelques instants dans des moments nostalgiques. Cette manière qu'il a eu de prononcer le mot "maison" signifiait tout pour lui. Mais hélas pour moi, ce mot veut dire tout le contraire.
-Tu as hâte de les revoir ? osais-je demander.
-Bien sûr, ce sont mes enfants et cela fait plus de dix ans que je ne l'ai pas vu. Ils me manquent.
J'hoche simplement la tête tout en me tournant vers la vitre. Le paysage défile sous mes yeux alors que je perçois de grand parcs et d'immense maison coûtant plus cher qu'un loyer de la maison blanche.
-Tu sais, même si je suis heureux de les revoir, tu resteras toujours ma préféré.
-On est pas censé ne pas dire ça à ses enfants ?
-Alors disons que c'est un secret.
Je me mit à sourire et je sais qu'il me voit étant donné qu'il pose une main sur mon genoux dépourvu de tissu.
L'été touche presque à sa fin mais la chaleur est encore assez présente pour se permettre de porter des shorts. Les vacances ont été longues, entre nos problèmes et le déménagement, elles n'ont pas été de tout repos. Moi qui espérait me prélasser encore quelques temps chez moi avant de partir, me voilà bien embêtée.
-Je sais que tu n'es pas heureuse de quitter Detroit pour Seattle mais on a pas le choix mon ange.
-Je sais. dis-je sans lui jeter un regard. Mais on aurait pu essayer de prendre un appartement moins cher.
-Tu sais très bien que notre appartement était déjà parmi les moins chers de la ville. Je suis désolé de devoir t'emmener loin de ta ville mais nous n'avons plus aucune ressources. J'ai été viré et on ne peut plus payer le loyer. On croule sous les dettes.
