L'amour m'a changé, en une mauvaise version de moi.
Je suis passé de la gentille petite fille, croquant la vie avec un beau sourire en une adolescente en période totale de rébellion.
Je ne sais pas comment j'en suis arrivé à être cette personne. P...
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Je me réveille en entendant des voix venir du rez de chaussée. Je regarde autour de moi en jurant, aveuglé par le peu de lumière qui arrive jusqu'à moi. Mes yeux me font un mal de chien alors que je me force à les laisser ouverts.
Je me lève finalement et avance vers les escaliers où je reconnais trois voix. Je fronce les sourcils en descendant les marches et chaque fois que j'en descend une, je me souviens un peu de ce qu'il s'est passé avant que je ne m'endorme.
Je me souviens de l'alcool, de mon énième rechute puis d'avoir appelé Jonathan pour qu'il vienne m'aider et la dernière chose donc que je me remémore est sa suggestion que j'aille dans un centre de cure.
Je m'arrête donc dans les escaliers en retenant mes sanglots, je ne veux pas partir non, c'est au dessus de mes forces, je ne peux pas faire ça. Je m'assois sur une des marches et me contente de tendre l'oreille.
-[...] ne voient que l'alcoolique misérable que nous sommes. entendis-je de la voix de Jonathan. Dans le cas de Crystal, lorsque sa meilleure amie est partie, elle pensait n'avoir plus personne et cela lui semblant insurmontable mais quand on est bourrée, tout paraît possible.
Je ferme les yeux, faisant couler des larmes sur mes joues déjà bien roses. Je ramène mes jambes contre moi, essayant de m'apporter un peu de chaleur. Mes lèvres goûtent soudainement quelque chose de salé et je devine qu'il s'agit de mes incessant sanglots qui perdurent.
-Même si vous pensez lui apportez tout le soutien nécessaire, à ce moment là de sa vie, vous ne pouvez rien pour elle, je sais que c'est dur de l'accepter mais c'est la vérité.
Mes sanglots redoublent d'intensité. J'ai toujours voulu éviter le passage au centre de désintoxication, tout simplement parce que je ne veux pas être considéré comme un de ces animaux en cage que l'on regardera avec pitié lorsque je ferais avec difficultés mon sevrage. Je ne le supporterais pas. Mais Jonathan a raison, je suis malade et repousser l'inévitable ne fait qu'avancer la date de ma prochaine hospitalisation ou ma mort.
-Je ne peux pas faire ça à ma fille.
Je décide finalement de me relever, je ne peux pas rester cacher dans l'ombre alors qu'ils sont en train de décider de ma vie, je dois faire ce qui est juste pour moi, même si cela me coupera les ailes. Je descends les dernières marches des escaliers et arrivent dans la cuisine où je découvre les trois hommes discutant.
-Mais tu le dois. intervins-je finalement en me tournant vers mon père.
Les têtes me font soudainement face et je les vois tous m'analyser, passant de la fatigue sur mon visage, à mes tremblements sur mes mains.
-Jonathan a raison, j'ai besoin de personnes qualifiées pour m'aider.
Mike s'avance soudainement vers moi et me prends brusquement dans ses bras, comme peureux que je disparaisse d'une minute à l'autre. Je souris tout en soufflant, resserrant sa prise contre moi. Il se sépare finalement de moi alors que je presse son épaule pour lui dire que tout va bien.
