L'amour m'a changé, en une mauvaise version de moi.
Je suis passé de la gentille petite fille, croquant la vie avec un beau sourire en une adolescente en période totale de rébellion.
Je ne sais pas comment j'en suis arrivé à être cette personne. P...
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Je retiens toutes les larmes qui menacent de dégringoler sur mes joues alors que Betty fait humidifier un mouchoir à elle avant de se tourner vers moi pour tapoter mon haut et essayer d'enlever le plus de nourriture possible.
-On peut demander à quelqu'un de te prêter un vêtement. Les cheerleaders ont toujours des tenues de rechange.
-Les cheerleaders sont contre moi, comme tous les populaires de cette école et même si par hasard, l'une d'entre elle n'avait aucune haine envers moi, elle utilisera son haut pour se changer après la bataille.
Betty ne répond pas et refait face au lavabo mais je la vois tout de même fermer les yeux grâce au miroir en face de nous.
Je fais pitié et je le sais, je me sens faible mais je lui suis. Ce n'est pas une simple vision. Crystal m'avait pourtant dit d'ignorer les autres mais ça ne sert à rien, car les ignorer ne fait que les énerver un peu plus.
Je ne sais pas quoi faire. Je sais seulement que je ne pourrais pas tenir longtemps en étant la cible de tout le monde. Je ne peux pas me faire insulter ou me faire recouvrir de nourriture chaque jour. Mais alors, que dois-je faire ? En parler aux professeurs ? Au proviseur ? Tout ce que cela provoquera sera les foudres de mes camarades de classe.
La porte des toilettes s'ouvrent soudainement et je renifle un bon coup pour essayer de ne pas montrer mon état de tristesse intense. Mais lorsque le visage de Crystal apparaît, je me sens tout de suite soulagée, car je sais qu'elle ne me jugera pas.
Elle se contente de sourire comme elle peut avant d'avancer vers les lavabos.
-Quelle journée, hein ?
J'aimerais pouvoir dire la même chose mais je ne suis pas sûr que cela aurait une connotation positive. Au contraire, je ne souhaite que rentrer chez moi et m'endormir en oubliant ce qu'il vient de se passer.
-Tu l'as dit. répond finalement Betty.
Crys astique avec brutalité son jean ce qui étale plus la tâche qu'autre chose mais elle semble indifférente au résultat. Elle se tourne vers moi sûrement à cause du regard trop insistant qui pèse sur elle et m'interroge en levant un sourcil.
-Merci.
-De rien. Ça a été une vrai libération de pouvoir enfoncer ma main pleine de mousse au chocolat dans la face de Steve et encore plus marrant lorsqu'il s'est mit à éternuer du chocolat.
Je souris doucement en imaginant la scène mais mon sourire retombe aussitôt en pensant que maintenant, Crystal est dans sa ligne de tir.
