Une semaine passa, toujours sur le ton de la légèreté. L'entente au sein du groupe était au beau fixe ; aucune dispute ne venait entacher la belle cohésion formée. Finalement, après un moment, nous avions obtenu ce que désirait Kitty plus que tout. Une union. Atlan, dans la semaine, était passé deux fois prendre le petit déjeuner. Il parlait peu, mais j'étais heureux de le voir parmi nous. De plus, nous nous retrouvions presque tous les soirs sur notre banc. Il me proposait toujours des cigarettes que je refusais un coup sur deux, mais ce rituel faisait maintenant part entière de nos habitudes.
Jack, fidèle à lui-même, s'était découvert une passion pour embêter Mary ; mais Yukie veillait au grain et le rembarrait régulièrement. Jean, malgré sa paranoïa, sortait un peu plus de sa chambre. Charlie demeurait un peu plus bavard, du moins, ses marionnettes parlaient plus que d'habitude. De ce que j'avais pu entendre, Charlotte semblait être douce et altruiste, tandis que Charles représentait un côté plus sadique et moqueur. En voilà un qui s'entendait bien avec le blondinet...
Emi et Leeloo étaient décidément devenues des amies très proches ; elles ne se quittaient jamais, passant la plupart de leurs journées à la piscine ou à la salle de musculation. La rouquine s'était entichée de Rufus ; ils semblaient entretenir une relation, mais personne ne les avait jamais vus s'embrasser. Cela semblait déranger Leeloo, mais la jeune fille laissait couler pour le moment.
Bianca menait toujours Thomas à la baguette. C'était à se demander si le jeune homme demeurait aveugle et sourd. La blonde lui hurlait dessus à longueur de journée, tandis qu'il exécutait le moindre de ses désirs. Il espérait visiblement la séduire ainsi, mais il se faisait toujours totalement exploiter. J'avais un peu de peine pour lui ; Bianca pouvait se montrer très crue dans ses insultes, et les « gros connard de puceau » fusaient régulièrement.
Quant à Ben... il tenait toujours d'attirer l'attention de Capucine, en vain. L'autre jour, je l'avais rassuré sur le fait que la jeune fille ne lui préférait pas Atlan, mais j'aurais peut-être dû modérer mes propos. Capucine n'avait eu d'yeux que pour le brun, lorsqu'il était venu manger avec nous, au grand dam de Ben. Pourtant, il n'abandonnait pas, et cherchait toujours mille et unes idées et scénarios catastrophe pour séduire la belle brune. Il me faisait part chaque jour de son avancée avec Capucine, et je dois dire que c'était souvent hilarant. En l'espace de quelques jours, Ben et moi étions devenus beaucoup plus proches ; je le considérais comme un véritable ami.
Nous avions l'impression de vivre une vie normale, en oubliant évidemment la zone, et nous composions avec les défauts de chacun pour former un groupe, uni et heureux.
Ce matin, je me réveillai sans mal, une demi-heure avant que Ben ne vienne me chercher pour le petit déjeuner. J'arrivais à dormir sans problèmes, maintenant. Atlan, l'autre soir, avait collé sa main sur mon front et déclaré « c'est bien ce que je pensais, tu as de la fièvre ». J'avais ri. Atlan ne riait jamais, mais je le voyais de plus en plus sourire, et de moins en moins me lancer un regard glacial. Ça lui arrivait, évidemment, de temps en temps, mais beaucoup moins qu'au début.
Je n'ouvris pas les yeux directement, et m'étirai avant de bouger les paupières. La vision qui s'offrait à moi m'arracha un cri de surprise. Hologramme se tenait assis sur le rebord de mon lit, tout sourire. Je me levai en trombe et reculai jusqu'à ce que le mur m'empêche d'aller plus loin.
- Coucou ! me lança-t-il joyeusement. Alors comme ça, tout le monde est heureux ? Personne ne pense à la tuerie ? Quel dommage, franchement...
Il prit un air embêté, puis posa son menton dans sa paume pour réfléchir. Je gardai le silence, sachant pertinemment que je ne pouvais ni m'enfuir ni l'attaquer. Au fond de moi, même si je ne voulais pas m'y résoudre, je savais pertinemment pourquoi Hologramme venait de si bon matin.
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MURDER PARTY (terminée)
Misterio / Suspenso« Si vous voulez sortir d'ici, il vous suffit simplement de commettre un meurtre. » Telles furent les paroles d'Hologramme, le terrifiant maître du jeu. Caleb ne se souvient de rien. Lorsqu'il se réveille dans un endroit inconnu, il met un moment à...