D E S T I N É E

•CHAPITRE 3• CORRIGÉ

Maman a été enterrée le lendemain de son décès. J'avais tellement pleuré que maintenant j'ai plus de larmes. Dorénavant, je peux dire que j'suis orpheline. J'ai perdu mes deux mères et j'ai plus envie de vivre, je veux les rejoindre.

Depuis l'enterrement, le vide me submerge et heureusement, Baba et Tati Bintou m'ont fichu la paix...enfin pour le moment.
***
J'étais dans ma chambre avec Imran, je lui caressait les cheveux. Ce petit, je l'aime d'un amour inconditionnel. Il est la seule personne qui me relie encore à cette famille de monstres.

...: Sawda ?

Tati Bintou venait de rentrer dans la pièce avec un sourire satisfait sur les lèvres.

Elle: Enfin Allah a entendu mes prières !

Comme si elle priait...

Elle: Fait tes valises. Ton mari vient te chercher. Tu vas enfin foutre le camps de ma maison...

Quoi ?? Elle a dit " Ton mari " ? Non...non...dites moi que Baba n'a pas osé me marier sans même me demander.

Moi: Non...c'est faux...Baba n'aurait jamais donné ma main sans mon avis...

Elle: Mais tu te prends pour qui ? Lève-toi et range tes affaires...ton mari vient te chercher après la prière d'Asr.

Ce n'était pas un rêve vu qu' après la prière, un homme s'est présenté comme étant mon mari. Il avait trente-sept ans alors que moi je n'ai que seize ans. Vingt-un ans de différence. C'est trop ! Il avait le visage menaçant.

J'étais triste, impuissante, choquée mais je ne pleurais pas. Je me suis promise de ne plus jamais pleurer devant quelqu'un. Jamais...

En plus j'ai appris que j'étais la troisième femme de Karim, mon soit disant mari. La malchance me colle aux fesses, y'a pas d'autre explication possible.

Moi: Baba, est-ce que j'peux  emmener Imran avec moi Min fadlik Baba...je m'occuperai bien de lui, je ferais tout mon possible pour qu'il ne manque de rien...

Lui: Demande à ton mari, c'est lui qui va le nourrir. En ce qui me concerne, j'accepte...

Je me suis retournée pour faire face à mon " mari ". J'avais la tête baissée et j'priais pour qu'il accepte.

Lui : C'est bon, il peux venir.

Pour la première fois, depuis des jours, je souriai et pris mon petit prince dans mes bras. Lui aussi il était content de venir avec moi. Nous sommes partis ranger ses affaires et après la prière de Maghreb, on s'est mis en route pour Khalam, un village voisin du mien. J'étais bien consciente que je quittais un enfer pour aller dans un autre enfer.
***

..: SAWDA ? VIENS ICI TOUT DE SUITE !!

Allah sauve-moi...

Ça fait tout juste une heure que nous sommes arrivés à Khalam. Imran dormait avec deux autres petits garçons qui étaient les enfants de Karim.