30~Mafia, avec un grand M (partie 2)

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Des bruits de pas cadencés retentirent au loin dans la salle et je les sentis se rapprocher et se disperser autour de la table avant de s'immobiliser. Je sentis une présence derrière moi, quand une main gantée de noir posa un plat en face de nous, dans le même mouvement que tous les autres serveurs sur la longueur de la table.

Dès qu'ils furent repartis, j'entendis toutes les personnes se lever mais Antoine se pencha contre moi un bref instant.

- Ne bouge pas.

Je hochais silencieusement la tête quand soudain, tous les membres présents mirent leur main sur le cœur et un violon joua quelques notes. Et d'un seul coup, tous les invités se mirent à chanter. Un chant macabre et funeste qui semblait louer un culte à la mort, à l'honneur, à la famille, et à la mafia.

Jamais, je n'avais autant ressenti cette espèce de patriotisme entre les O. Ils étaient tous coordonnés, et semblaient saluer un dieu. Quelques bougies tremblaient et devant ces voix puissantes, je me mis à frissonner, quand enfin le chant se tut, laissant place à un silence vide.

Ils revinrent tous assis, et les serveurs, enfin, des mains gantées, soulevèrent les cloches qui recouvraient les plats et s'en allèrent. Dès qu'ils furent sortis, toute la table sembla parcouru d'un souffle de vie et les membres commencèrent à parler et à s'extasier alors que le lustre s'allumait, de façon à ce que toute la table soit éclairée, tout en laissant les bords de la salle dans l'ombre.

Je me tournais vers Amber, sidérée.

- C'était quoi ça ?

Elle me considéra quelques secondes avant de tirer Arthur par la manche pour attirer son attention et en me désignant du regard en lui chuchotant quelque chose.

Celui-ci me regarda et se gratta la gorge.

- Notre symbole est notre drapeau, notre hymne est le chant de nos sacrifices, les balles que nous tirons font le même bruit que nos cœurs qui résonnent dans nos poitrines. Nos armes sont nos jambes, et notre tatouage notre peau. Notre Mafia est notre sang, notre vie, notre oxygène, et je lui donne mes larmes, mes morts et mes souffrances jusqu'à ce que résonne en moi le cliquetis de la fin.

J'ouvris la bouche, abasourdie, alors qu'Antoine me servait.

- Mais vous êtes flippants avec vos ambiances là !

- Ce n'est pas le but d'une Mafia ? s'amusa Amber.

Je grognais.

- Oui mais ce n'est pas une raison ! N'importe qui vous aurez fait interner !

Elle rigola et engouffra une pomme de terre en gémissant de bonheur.

- J'ai tellement faim...

- Tu manges pour deux maintenant, attention tu vas devenir grosse ! riais-je.

Elle leva les yeux au ciel au moment où Antoine et Arthur posait leurs mains sur nos cuisses dans un mouvement respectifs.

Amber me fit des gros yeux et me désigna Antoine avant qu'elle ne réfugie sa tête dans le cou d'Arthur.

Le milliardaire me piqua une pomme de terre et je lui tapais la main en croisant les bras, mécontente, quand il en profita pour me prendre dans ses bras. Je remarquais alors qu'un autre couple avait fait la même chose.

Déclaration d'appartenance.

Antoine déposa un baiser dans mon cou, et j'avais beau savoir que c'était uniquement pour ma protection, je ne pus empêcher des frissons de dévaler ma colonne vertébrale.

Let's Play Together-DOUBLE JEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant