39~Jusqu'à toucher le fond

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(Je vous conseille d'écouter la chanson en média, elle va bien avec le chapitre et vous plongera dans l'ambiance)


Je clignais des yeux. Des visages inconnus se dessinaient devant mes yeux. Des hommes.

J'étais sur les genoux d'Antoine. Un joint à la main. Une bouteille de l'autre. Il jouait au poker. Je m'étais changée. Je portais un mini short, des talons aiguilles, une chemise retenu dans un nœud au-dessus de mon nombril, avec un décolleté plongeant. Il disait que cela lui portait chance.

Je voulais bien le croire. De toute façon j'étais toute à lui. Il me dominait. Me possédait.

L'homme en face de moi était âgé de trente-cinq ans, pas moins. Il matait mes seins sans discrétion. Antoine m'avait dit de le laisser faire. Alors ça ne me dérangeai pas.

Une épaisse fumée habitait les lieux. C'était agréable.

J'étais affalée sur Antoine, alors que le milliardaire mettait des millions sur la table et en raflait trois fois la mise. Il y avait quelques cris, et hurlements. Un gars était attaché en croix, juste en face de la table de poker. On lui donnait un coup à chaque fois qu'une personne sur la table bluffait. Il suffisait juste de savoir qui. Il y avait aussi des filles. Des putes.

Quand elles étaient arrivées, dans leurs tenues qui ne cachaient rien, certaine avait un sourire enjôleur. D'autres étaient froides. D'autres pleuraient en silence. Quelques une se débattaient et criait, tentant de s'enfuir. Un des hommes en noir, qui gardait la salle, les avait tabassées.

Des chaînes pendaient aux pieds de celles qui se débattaient, et de celles qui pleuraient mais se laisser faire. Les autres avaient toutes un numéro tatoué sur l'épaule avec l'insigne de la mafia Piratando. Pas celui que les O portent avec fierté. Non. La marque d'appartenance. Ces filles étaient la propriété de la mafia. Ses objets.

J'ignorai l'heure qu'il était. J'avais perdu la notion du temps depuis qu'Antoine m'avait plaquée sur ce matelas, il y a des heures de cela.

Il rafla la mise, une nouvelle fois, quand les portes s'ouvrirent. Un mec entra, se dirigea vers l'homme qui présidait le jeu, assis à notre droite, et lui chuchota quelque chose.

L'homme souffla, leva les yeux au ciel, et sortis son flingue qu'il posa chargé, sans la sécurité, sur la table de jeu. Tous les autres hommes l'imitèrent avec un sourire mesquin. Antoine me retendit une de ces pilules qui me détendent. Je l'avalais volontiers alors que l'homme à ma droite faisait un signe à ces hommes. Une porte derrière nous que je n'avais pas remarqué jusqu'alors, s'ouvrit brusquement, et un enfant d'une dizaine d'années et une femme mature, environ cinquante, au regard vide, entrèrent dans la pièce. La femme nous observa tous, et rapprocha celui que je supposais être son fils d'elle.

Les bras d'Antoine se resserrèrent sur mes hanches, comme pour m'intimer de ne rien faire, mais je n'en avais aucunement l'intention.

Un homme, plutôt chic, mais au regard désespéré, rentra dans la salle, accompagné par des gardes.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

Un léger trémolo agita sa voix. Il avait peur. Non. Il était terrifié et tentait désespérément de ne pas le montrer. En vain, évidemment.

L'un des hommes sortit un dossier assez mince de je ne sais où, l'ouvrit, et le jeta sur la table de jeu, étalant les paquets de cartes que l'hôtesse venait de refaire, de sorte que tout le monde autour de la table puisse le voir.

Let's Play Together-DOUBLE JEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant