38~ Chuter encore et encore....

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Scènes de contenus mature dans ce chapitre. Je suis responsable de ce que j'écris pas de ce que vous lisez.


Jennifer

La peur est un sentiment qui est banal pour la plupart de la population. Or, j'ai été élevée, dressée, entraînée pour ne jamais en ressentir. Pour ne jamais rien ressentir. La peur, l'amertume, la rancune, la vengeance, le simple plaisir de sentir les rayons du soleil sur sa peau, le simple plaisir d'être aimée, ou d'aimer quelqu'un. S'attacher, pleurer, crier, souffrir, rigoler, sourire, embrasser... Je n'ai jamais connu ça. Je n'ai jamais connu la sincérité.

On m'a dressé tel un animal pour être une machine sans émotions, capable d'effectuer n'importe quelle mission sans une hésitation. Capable de tuer, torturer, quitter, sans aucun impact émotionnel. Sans moufter.

Mais ils ont fini par oublier que j'étais humaine. Et que si mon cortex émotionnel ne se manifeste plus, ce n'est pas qu'il n'existe pas.

Il a accumulé chacune de mes émotions et sentiments depuis qu'il s'est éteint dans un coin de mon cerveau.

Les silhouettes autour de moi sont floues, et pourtant j'ai l'impression de mieux voir que jamais. Du bruit bourdonne à mes oreilles, tel un bruit insupportable, mais je n'ai jamais aussi bien entendu.

Je sens des mains sur moi. Je sens l'odeur d'Antoine qui m'entoure. Il me tient contre lui. Je le sais. Je le sens. Je suis dans ses bras, et je me sens bien.

La voiture va vite. Très vite. Le vent fouette mes cheveux. Mes yeux sont sûrement explosés de sang.

Il paraît que les yeux sont le reflet de l'âme, c'est sûrement pour ça.

Il y a des sirènes au loin. Je vois du bleu, du rouge. La police. Le rire d'Antoine parvient à mes oreilles. Il est si beau.

Un liquide coule dans ma trachée et je me laisse faire sans difficultés. C'est si bon.

L'adrénaline monte dans mon cerveau, je sens une main empoigner mon sein, et je renverse ma tête en arrière en gémissant.

Je n'ai jamais ressenti ça.

J'aurais dû lâcher prise plus tôt.

Mon esprit s'est embrouillé depuis un bon moment déjà.

La mission ? Qu'est-ce que je peux bien en avoir à faire. Ils ont déjà gagné. Ce n'est qu'une question de formalité. Mais au moins... Je ne me ferais pas tuer.

Ma vue se fait plus net. Nous sommes sur une autoroute. Vide. Entièrement vide. L'aube pointe son bout du nez au loin.

Je suis ivre, bourré, drogué, mais je ne me suis jamais sentie aussi bien.

Le magnifique visage d'Antoine apparaît à quelques millimètres du mien. Je posa ma main sur sa joue rugueuse avec douceur. Sa barbe repoussait légèrement. Il était tellement beau. Tellement sexy.

Je mordis ma lèvre sans le vouloir. Réflexe.

Le vent fouettait mes cheveux, les ramenant sur le visage d'Antoine. Ses mains vinrent chatouiller mes hanches et je basculais ma tête en arrière en riant.

Un rire sincère. Mon premier.

Je me redressais et lui adressais un sourire rayonnant. Ses mains se perdirent à nouveau contre ma poitrine et mon visage se déforma de plaisir.

Let's Play Together-DOUBLE JEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant