Chapitre 28: La peine de mort

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Le mois de janvier passa, l’école était remplie d’élèves comme d’habitude, les vacances étaient finies et les rumeurs sur l’examen pullulaient.
Quant au pressentiment d’Anna, il s’avérait vrai car la photo de son baiser peu glorieux fut imprimé sur des parchemins, des badges et des faux journaux.

“Le couple Anna Lacrasseuse Servillus le Vomito s’embrassent à minuit en espérant devenir beaux” le titre était hilarant pour certains mais pas pour la dite “Crasseuse”.

Anna remonta à la source et vit le golden trio du fan club de Potter distribuer les marchandises contre de l’argent et des friandises.
La jeune fille n’alla pas par quatre chemins et jeta un sort d’immobilisation aux acolytes de James qui se fit sauter dessus et finit tabassé sous la rage d’Anna.
Le résultat fut une confiscation de baguette pour Anna ainsi que des points en moins.

James lui finit à l’infirmerie en mille morceaux et fut sanctionné d’heures de colle jusqu’à nouvel ordre ainsi que la tâche d’enlever et récupérer tout ses produits dérivés et rembourser les acheteurs lors des intercours.

Anna était capable maintenant de se transformer en serpent et d’être elle même dans ce corp d’ophidien pendant une demie heure.
Le professeur Mcgonagall réprimanda Anna pour ses actes violents et lui prévint que les révisions des examens commenceront en mars.

Pendant le souper, beaucoup d’élèves reçurent des lettres et la gazette du sorcier était distribuée gratuitement à qui voulait le lire.
Ce soir, Anna eut une très grande surprise, Edwin lui envoya une lettre.

“Anna, ne lit pas la gazette du sorciers pour le moment et concentre toi sur tes examens, je t’expliques ça quand tu rentrera à la maison.”
Aucune formule de politesse, des ratures et des fautes, Edwin était pressé quand il l’a écrit.

Étant dans le flou Anna pris aussi vite qu’elle put un journal.
En première page “Le jugement d’une mangemorts remis en cause ! La peine capitale ?”

La jeune fille s’empressa de lire l’article en entier, il parle d’Edwin, du jugement et du témoignage d’Anna.
Quel témoignage ?

La sorcière se souvint de s’être confiée à Edwin pendant leurs retrouvailles, elle lui avait demandé de ne rien dire mais se dit ensuite que son excuse de la voir souffrir en prison était plus amplement mérité que de la tuer tout de suite était erronée.

Anna aimait sa mère malgré toute la souffrance engendrée, elle voulait qu’elle apprenne de son erreur en prison.
Une enfant allait perdre sa mère peu importe le crime et la jeune fille ne pouvait rien faire car le jugement aura lieu en juin et les cours se terminent le 30 juin.
Impossible de fuir, de bouger, elle ne pouvait qu’attendre dans l’angoisse qu’il se produise l’irréparable.
Mais après tout ces meurtres sa mère méritait-elle vraiment de la clémence de la part du ministère ?

Anna était tiraillée entre son amour bancal pour sa mère toxique et la logique humaine.
La jeune fille sortit de table et n’alla pas à sa colle préférant rester à l'extérieur du château pour s’assoir sous un arbre où elle arrivait à s’encastrer parfaitement pour réfléchir,pleurer et rester dans son monde de réflexion, la gazette à la main.

Le professeur Mcgonagall transformé en chat la vit pendant sa ronde autour du château.

-Mademoiselle je vous cherchais partout, nous aurions dû avoir cours il y a déjà deux heures ! Avez-vous une excuse ?

La jeune fille en pleurs lui tendit la gazette, le professeur était abasourdi par la nouvelle et ignorait que dire ou que faire.

-On va suspendre les heures de colles un peu plus tôt pour vous aider à étudier, je suis vraiment désolé.
De la tristesse se lisait dans le visage de la directrice de gryffondor.

Anna se retrouva de nouveau seule ne voulant écouter personne s’isolant avec des larmes toujours aussi douloureuse les unes que les autres coulant sur ses joues contractée par le chagrin.

La boule à la gorge ne s’en allait pas, la tristesse était encrée comme de l’encre sur du papier car avant la haine et le ressentiment il y avait cet amour inavouable et honteux qu’Anna gardait pour une meurtrière lui ayant donné la vie.
La nuit tomba avant que la sorcière ne se décide à bouger de son tronc pour s’enterrer dans sa couette sans dire bonne nuit à Sensei qui tapait à la vitre de son terrarium avec frénésie en entrain.

-Heeeey Annaaaaa! Tu as oublié de me dire bonne nuiiiiiiiit ! Anna je veux ssssssortir!
Qui t’as fait du mal que je lui explosssse le nez ?
Annnnnnnnnnaaaaaaaaaaaaaaa !

Aucun geste, aucune réponse.

Sensei se mit au fond de son terrarium et se jeta de toute ses forces tel un ressort sur l’autre face.

Le terrarium bougea à peine.

-Tu vassss voir!!

Sensei se remit au fond et recommença plusieurs fois en s’explosant le museau toujours plus fort contre la vitre.

-Fais taire ton serpent ! Il est minuit passé !

Dit une fille voisine de lit à Anna qui sortit de sa cachette sans se soucier de ses cheveux en pétard, elle prit Sensei dans ses mains pour parler avec dans la salle commune où il faisait plus chaud et désert.

- La prochaine fois je te jure que…

-Ferme ton clapet à souris et écoute moi, j’ai un code MSLPDM une mère sur le point de mourir, laisse moi faire mon deuil merci de me rappeler après le baisé du detraqueur.

- Je vais t’en mettre des baisés du détracteur moi ! C’est pas tellement dramatique, ça va te faire plus de bien que de mal ! Ta mère n’a jamais rien fait de bon ni pour toi ni pour moi ! Tu penseras à elle quand tu te regarderas dans le miroir et que tu verras la trace de son “amour”.

Sensei a toujours été violente dans ses propos, sans gants, sans tacte ou précaution mais sa qualité était l’honnêteté.

-Tu as peut-être raison mais ça reste quand même ma mère. Elle n’a pas toujours été aussi méchante. Une partie de moi veut qu’elle reste en vie et une autre voudrait la voir en prison et la voir souffrir.
Dans tous les cas je ne peux qu’attendre le jugement. Et maintenant je vais aller te remettre dans ton terrarium et on va dormir.

“Je me demande si je dois en vouloir à Edwin, n’a-t’il pas juste rendu justice en faisant son travail en me mentant et en révélant mon secret que j’ai si facilement légué ?”

Anna et le secret de SalazardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant