chapitre 14

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PARTIE 14

La douleur que je ressentais en ce moment était tellement forte que je n’arrivais même plus à pleurer. Je criais. Karim m’avait littéralement soulevé pour descendre les escaliers. Il ne voulait pas que je tombe. Je criais toute la famille était réveillée.

Il avait fait en sorte que je puisse entrer rapidement dans la voiture. Je voulais être forte et ne pas crier, mais c’était plus fort que moi. La  douleur était incommensurable.

Karim : ma chérie calme toi on va vite arriver. Respire fort.

Je lui criai dessus, même si je savais qu’il n’en était pour rien : comment veux-tu que je me calme J’AI MAL BON SANG

Karim : je sais je sais.

Je sentais qu’il était aussi stressé que moi. Et je ne comprenais pas pourquoi il avait demandé à sa mere et astou de rester à la maison. Mais quand je le vis accélèrer très fort sur l’autoroute, je compris.

La douleur s’apaisait de temps en temps mais avant même que je ne reprenais mon souffle, elles revenaient, encore plus fortes et plus douloureux. Je savais que Karim n’en pouvait plus de me voir crier, mais il faisait tout pour ne pas me le montrer.

On arriva donc à l’hôpital en un temps record. Je soufflais de soulagement quand je vis un groupe d’infirmière se diriger vers moi. En quelques secondes déjà, j’étais en salle d’accouchement, mais à ma plus grande surprise, elles n’avaient pas laissé mon mari y entrer.

Je me sentais horriblement seule, car ils m’avaient dit que Karim pourrait assister à l’accouchement…
C’est au même moment que je vis le médecin s’approcher de moi, le sourire aux lèvres : madame Gueye, qu’est ce qui a pu déclencher l’accouchement ? Pas ce que je pense j’espère ???

J’avais envie de rire et de pleurer en même temps, car le docteur faisait comme si ce que je vivais était normal, anodin, elle se permettait même de sourire cette folle.

« Docteur s’il vous plait faites vite je vais mourir… »

Elle sourit de plus belle puis se mit à me consulter : c’est parfait, nous allons commencer. Vous voulez que j’appelle votre mari ?

Je fis  oui de la tête. Je ne pouvais plus faire aucun geste car les contractions doublaient ou même triplaient. Le docteur regardait encore l’état de mon col pour la énième fois et enfin me fit  une piqure qui bizarrement me fit me sentir moins mal.

Karim était  entré dans la sale en trombe. Le docteur lui fis signe de se tenir à côté de moi et de ne surtout pas s’évanouir. C’était rare de voir un mari Sénégal assister à l’accouchement de sa femme ; Mais mon mari n’était pas un homme normal, il n’était pas semblable à ces maris sénégalais qui ne ressentaient rien de la douleur que pouvait ressentir leur femme dans ce genre de moment ; Il était inquiet, il avait peur, mais cela ne m’avait pas empêché de crier. 
Il me serrait la main à chaque fois que le docteur me demandait de pousser. Cela m’encourageait à ne pas arrêter ;

Cependant, quelques minutes plus tard, toujours pas l’ombre du bébé. J’étais fatiguée, j’avais mal partout, et surtout, j’avais le regard flou. Je pensais que j’allais mourir et je n’entendais plus le bruit autour de moi, excepté le souffle saccadé de mon mari qui me manifestait sa présence.

N’ayant donc plus d’issue, je me réappelai des mots de ma mère quand je lui avais annoncé ma grossesse. Et donc je me mis à prier.
Karim me regardait étonné. Surement, il se demandait comment une personne qui était dans cet état pouvait avoir le réflexe de prier.
J’avais donc plus de force et je ne savais pas ce qu’ils disaient. Mais tout ce que je savais c’était que j’avais hâte que cela se termine enfin. Je fermais automatiquement les yeux, et allait sombrer quand j’entendis des cris et la voix tremblante de mon mari : ma chérie, il est là, tu as réussis…

karim et nanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant