PARTIE 37
" Arrête toi aussi tu as assez pleuré. Tout ça tu le mérite"
Karim n’arrêtait pas de me chuchoter ces mots dans l’oreille, me caressant devant tout le monde… en réalité, j’étais trop emue.Quelques heures plus tard la cérémonie battait son plein. Selon les coutumes sénégalaises, quand une femme met au monde un enfant, elle est obligée de donner des cadeaux à sa belle-famille et le terme s’appelle « teeral ». Mais mon mari m’avait complètement interdit cette pratique et n’avait pas tenu en compte les protestations de sa mère. En réalité, il n’avait pas arrêté de leur dire que c’était moi qui méritait des cadeaux et non le contraire. Car j’étais la seule qui avait souffert pour la mettre au monde.
De temps en temps, il m’interpellait pour me présenter à quelques membres de sa famille que je n'avais pas encore rencontrée.
Ma belle-mère de son côté faisait son grand sourire d'hypocrite. Elle aussi me présentait de temps à autres à des cousins ou oncles éloignés de mon mari.
Quand arrive enfin le grand face à face, je tombais de sommeil. J’avais vu ma mère et sa délégation et je redoutais la réaction de Karim. Quand il avait vu la scène, je m’étais approché de lui pour le supplier de ne rien faire . Et que je n’avais pas eu le temps de prévenir maman. En fait c’était la tradition et je n’y pouvais pas grand-chose. Je n’étais même pas au courant de ce que maman préparait et donc, c’est avec surprise que je la vis avec sa grande délégation accompagnée de notre griotte noyage Mbaye et de mes sœurs. J'étais obligée d'assister au moins un peu à ce rituel laissant mon mari seul avec deux de ses cousines a qui je ne faisais pas du tout confiance.
Mais bon je n’avais pas le choix. À présent j’étais assise à côté de ma mère mes sœurs et quelques cousines. J'étais habillée d'une robe getzner jaune avec des dessins multicolores. Ma belle-mère était assise en face de nous avec sa délégation également.
Notre griotte commence "Salam tout le monde. On ne va pas trainer car nous sommes dans une cité résidentielle. Et donc, bissimila. Charlotte donne à la belle-mère 12 bazins riche vip 14 tissus de Dubaï de l'encens venu express de la Mecque et 300000f en complément. Charlotte donne aussi 8 tissus pour homme à Karim et 300000 f pour les coudre. Elle donne 4 getzner à la badiene et 150 000f pour la couture aussi."
Et ce même charabia continuait encore et encore et trainait en longueur. J’avais écarquillé les yeux et n'en revenait toujours pas. Ma mère qui était contre le gaspillage se mettait aujourd'hui à dilapider une fortune à quelqu'un qui ne le méritait même pas.Je ne finis pas de me choquer que noyage continua. "Et maintenant une parure en or que soukeye même doit aller mettre au coup de sa belle-mère. J’obéis comme une automate. Je n’en revenais toujours pas. J'espère que mon mari était loin de cette folie car s'il voyait cela de ses propres yeux il risquerait de m'en vouloir toute sa vie. En plus de cela, maman ne m’avait rien dit de tout cela, car je sentais qu’elle l’avait bien préparé.
Maintenant c’était autour de ma belle-famille de faire des remerciement et leur griotte prit les paroles pour chanter leur louange.
Et ainsi, le même rituel qui dura plusieurs minutes accompagné de tambours et de trompettes, avant qu’elle ne prenne la parole : tout d'abord je tiens à vous remercier tous d'être venu. Soukeyna est une belle fille formidable. Elle a soutenu mon fils contre tout et envers tous. Elle a tout supporté alliant des études son fils son travail son mari et son rôle de maitresse de maison. Je suis la seule qui doit dire du bien d'elle car elle le mérite. On passerait la nuit ici si je devais dire toutes ses qualités. Une chose est sûre je suis entièrement satisfaite d'elle. Et merci à toi sa mère de lui avoir donné une telle éducation…