chapitre 25

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PARTIE 25

Je ne disais rien, je n'avais aucune réaction. Sokhna avait aussi entendu ce qu'elles avaient.

Je ne leur laisserai jamais croire que mon mari ne m’avait rien dit. Même si je savais au fond de moi que je devais très vite régler ces soucis avec lui.

On m'avait dit que vivre avec  ma belle-famille serait l'expérience la plus difficile qu'il soit mais je n’aurais jamais imaginé que ça le serait à ce point. Quand j'en parlais à ma mère, elle me répétait toujours que je n’avais encore rien vu et que je devais muong (résister), l’éternel Mourne africain.

C’est vrai elle avait tellement souffert chez mon père à l'époque ou ma grand-mère vivait encore. Je me rappelais qu'un jour alors qu'on était tous assis pour le déjeuner, mon père et ma mère se disputaient dans leur chambre. Papa criait sur elle et ma mère aussi répondait. Quand elle sortit et trouva ma grand-mère assise avec nous, elle lui dit ce que mon père avait fait. Mamie lui avait répondu d'un ton désinvolte "si ce que tu dis est vrai, ce que je doute d'ailleurs, il faudra le régler toi-même. Khalil est mon fils et je ne mettrai pas sa parole contre la sienne." ce jour la maman avait tellement pleuré que cela m’avait choqué pendant plusieurs semaines.

C’est ainsi que mon affection envers ma mère a doublé voire même triplé. Je ne voulais pas qu'elle ait mal donc à chaque fois qu'elle se disputait avec mon père je me levais et allait dans sa chambre pour la tenir compagnie. Depuis ces temps la maman et moi avions donc une certaine complicité. Elle m’avait beaucoup appris et grâce à elle j’avais un sang-froid inexplicable face à certaines situations comme celle que je vivais aujourd'hui.

La journée se passait ainsi toujours avec cette boule dans la gorge. Je m’occupais de la chambre de mon fils tout en rangeant ses affaires histoire de ne penser à rien. Junior me faisait tout oublier, quand je le regardais j’avais l’impression d’être dans un autre monde. Il grandissait  tellement vite et il ressemblait de plus en plus à son père. Depuis qu'il avait fait ses premiers pas il n’arrêtait plus de faire des vas et bien. Je suis très fière de lui et je sais qu'un jour il sera un grand homme.

«  Junior viens voir maman. »

Il marchait maintenant très bien et vint à moi,  puis monta sur mes  genoux. Il me prit le visage et collait son nez au mien. Je lui  appris à faire ça.

«  Fais-moi un câlin »

Il lève ses petits bras et me serra fort. Très musclé pour son rire. On resta sur cette position pendant de longues minutes. Il finit par dormir et moi aussi.

Je fus réveillé par mon mari qui apparemment venait d'arriver. Je regardai ma montre et je vis qu'il faisait presque 19h. Bizarrement Karim était rentré plus tard que d'habitude. Je me levai tout doucement, le saluant à peine et coucha mon fils dans son lit.

Quelques instants plus tard, je me recouchai dans mon lit. J’étais très fatigué et comme Karim m’avait dit qu'il avait déjà mangé je m’étais de m'allonger un peu avant le diner. Je n’avais pas envie de parler avec lui et je voulais d’abord savoir comment aborder le sujet avec lui avant toute chose.

Il s’allongea derrière moi et me serra un peu…

Karim : qu'est-ce que tu as?

« : Rien »

Karim : ok retourne-toi. Il faut que je te parle.

Je me retournai  pour écouter ce qu'il avait à me dire, le visage toujours fermé.

Karim : ma mère veut retourner en France pour continuer son traitement. Elle peut bien le continuer ici puisqu'il n'y a pas de danger mais elle veut aller à paris. Je n'ai pas pu la retenir donc elle part dans quelques jours.

karim et nanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant