Karim était un homme vraiment extraordinaire. Il était parvenu à me faire oublier le stress qu'avait généré notre mariage et donc, j'ai pu me détendre. Cela faisait maintenant une semaine qui nous étions dans cette maison et l'incident de la dernière fois ne s'était cependant plus reproduit. Je considérais cela comme un moment de faiblesse de notre part à tous les deux.
Il était ainsi très respectueux envers moi, se souciant de tout ce que je faisais et en même temps, très attentionné. Même avec cela, il émanait de lui une certaine retenue et depuis la dernière fois, on n'avait plus joué au tennis de table. De toutes les façons j'étais nulle dans ce jeu, pensais j'en souriant.
Il m'avait fait visiter la maison, et à chaque fois, je m'émerveillais devant tant de luxe. J'avoue que c'était bien la première fois que j'entrais dans une maison comme ça, et tous les jours donc, je découvrais quelque chose de nouveau.
Il avait appelé maman pour lui dire qu'il était satisfait de sa femme. Et que dès que possible il donnera le pagne traditionnel à Badiene Aïssatou. Maman était tellement heureuse et fière que je m'étais sentie mal. Mais bon, ils l'ont bien cherché pensais je, et d'un côté je ne me plaignais pas, car comme le disait Karim, à partir de maintenant, tout ce qu'on fera ou pas ne leur concernait plus...
C'était en quelque sorte la nouvelle résolution qu'on avait prise. Il m'avait donc acheté un nouveau telephone vu que celui que j'avais n'était pas en bon état. Quand j'avais voulu refuser, il avait insisté en me disant que c'était la récompense pour avoir réussi haut la main mon bac. J'avais fini par accepter et depuis, je ne m'ennuyais jamais. J'avais accès à toutes les applications dont Fatou nous saoulait tout le temps et je pouvais ainsi discuter avec Marième pendant toute la journée...
Cependant, malgré mon insouciance, quelque chose me tracassais : mon comportement envers mactar. Je ne lui avait même pas dis que je m'étais marié, laissant Marième s'en charger pour moi. En réalité, j'avais été une vrai conne sur ce côté, car j'aurais au moins pu lui faire part de notre marché avec Karim, pour qu'il comprenne que je vais bientôt lui revenir. Mais au fond de moi, je savais que je ne voulais plus être avec lui. Car bien avant tous ces problèmes de mariage, je ne me sentais plus à l'aise avec ses propos déplacés... j'ose espérer qu'il allait trouver quelqu'un de meilleur que moi.
Selon Marième, il était vraiment en colère, mais Fatou se chargerait de le rassurer.
« Eh bien, elle a le champs libre à présent... »Murmurai je, toujours dans mon lit alors que le soleil était bien haut dans le ciel.
Si c'était chez moi, c'est mon père qui allait se charger de me réveiller... juste parce qu'une fille ne dort jamais tard selon lui....
Je me levai donc de très bonne humeur car papa n'étais pas là et je me sentais plus libre que jamais. J'en profitai pour prendre une douche joyeuse, et après avoir fini, je me dirigeai vers le jardin pour appeler Matar, profitant du fait que Karim devait dormir encore...
Après deux à trois sonneries, il décrocha...
Mactar : allo
J'avais le cœur qui battait la chamade mais je pris sur moi avant de répondre : salut c'est nana.
Il était aussitôt sur la défensive : Nana ??? Pourquoi tu m'appelles ? N'est-ce pas que tu as déjà envoyé ta copine pour me parler non ?
Moi : je t'ai appelé pour te présenter mes excuses. Je devais te le dire moi-même mais je n'ai pas eu le temps tout est arrivé très rapidement et contre mon gré...
Mactar : oui c'est ça !
« : Mactar ni moi ni mon mari ne voulions de ce mariage... »
Il se mit à rire au téléphone avant de répondre : tu l'appelles déjà mon mari et tu me dis que vous ne vous aimez pas... arrête nana, ne me prend pas pour un idiot.