chapitre 27

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PARTIE 27

J’avais pleuré ainsi toute la nuit. Il faisait maintenant 6h du matin quand j'entends l'appel du muezzin. Je me dégageai des mains de Karim puis fit mes ablutions pour pouvoir prier. A ce stade de mon mariage, la seule chose qui pouvait vraiment m'aider c’était la prière. Rien ne pouvait apaiser la haine que j’éprouvais à cet instant-là.

Chose faite je me levai et sortit de la chambre pour me diriger dans celui de mon fils. Le seul endroit de la maison ou je me sentais bien. Il dormait profondément dans son petit lit. Je me couchai tout doucement à côté de lui et c’était sans difficulté que j'entrai dans un sommeil profond.
Il était presque plus de 10h quand je fus réveillé par mon fils qui jouait avec mes cheveux. Je le serrai fort dans mes bras avant de lui dire. "Bonjour mon trésors, tu as faim?" Il fait oui de la tête. Je le portai et descendis avec lui à la cuisine. Je lui fais rapidement à manger et comme un grand garçon il mangeait tout seul son pouding. Je pensais encore à l'évènement de cette nuit. Abdou Karim Gueye. Comment il a osé me faire une chose pareille. Comment il peut avoir une liaison après tout ce qu'il m'a dit? Après tout ce qu'il m'a promis? "Je n'aimerai personne d'autre que toi, je ne vivrais avec personne d'autre qu'avec  toi..." Quand ma mère me disait que tous les hommes sont pareils je pensais qu’elle faisait allusion à mon père et que mon mari était l'exception à la règle ; mais apparemment je me suis trompé sur toute la ligne.

Pendant toute cette nuit, je me suis mise à réfléchir à comment me venger de lui de la pire manière qu'il soit. Et j'avais  immédiatement pensée à ma badiene Aïssatou. C'est la demi-sœur de mon père, et la seule femme dans la famille de papa qui m'aime bien.
Après avoir débarbouillé mon fils et donné son bain, je le confie à Sokhna et me réfugie dans ma chambre pour appeler ma tante. Karim était déjà parti au boulot, et comme il ne me disait plus au revoir ces derniers temps je n’étais pas surprise d’avoir trouvé le lit vide.

Après deux sonneries ma tante répondit.

Tata : allo

« : Bonjour badiene Aïssatou comment tu vas je ne t'ai pas réveillé j'espère? »
Tata: oh non ma chérie pas du tout. Comment va ton mari et mon petit fils?

« : Ah badiene si tu savais comme ça ne va pas en ce moment. »

Tata : qu'est ce qui se passe chérie? Tu sais quoi viens chez moi on pourra parler sans être dérangées.

« : Ok c'est mieux j'arrive dans quelques minutes. »

Depuis toute jeune ma badiene était la seule personne à qui je pouvais  parler de tout, je dis bien tous sans gêne. Elle avait toujours su me comprendre et me conseiller. ( badiene est le surnom qu'on donne à la sœur de son père, pour ne pas dire tante)

Si je parlais de ce problème à ma mère, son cœur de mère prendra part et elle ne pourra pas me conseiller comme il se doit, si j'en parle à mes sœurs elles risquent de venir faire sa fête à mon mari et je ne voulais  pas de ce genre de confrontation.

Je pris donc rapidement une douche et me prépare. En moins de cinq minutes je démarre ma voiture en direction de Yoff chez ma tata Aïssatou. Heureusement que Sokhna était toujours partante pour garder mon bébé.

Pendant tout le trajet je repensais encore et encore à la trahison de mon mari. Mes pensées se dérivèrent au jour où il m'avait fait l’amour pour la première fois et que ce jour-là il était tellement content qu'il avait pleuré. De même que le jour de la naissance de son fils. Abdou Karim qui à chaque fois que quelqu'un voulait me faire du mal que ça soit ses parents ou Ndeye, il était le premier à me défendre, c’était  ce même homme  qui aujourd'hui était en train de me poignarder dans le dos sans aucune retenue. Mes larmes allaient couler mais je fis tout pour les retenir.
Quelques minutes plus tard, j'arrivai chez ma tante. Je me garai sans difficulté devant la petite mais très accueillante maison des Niang.  Elle avait deux filles et son mari était mort il y a quelques années déjà. J'entre donc et la trouvai assise sur la véranda en train de lire le journal. Toujours très bruyante elle se leva et me fait la bise.

karim et nanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant