Chapitre 27

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Nous étions assis dans un bar, miteux pour ainsi dire, mais bondé. Je le regardais, une tasse entre les mains. Il gardait la tête baissée et je ne pouvais voir que le haut de la capuche qu'il avait rabattu sur sa tête.

Quand je l'avais retrouvée, je lui avait passé un savon sur le fait de ne pas se balader dans les rues sans quelque chose cachant un minimum le visage. Nous étions quand même recherchés dans tout le pays.

Je ne savais pas quoi dire. J'étais heureuse de le retrouver mais très en colère qu'il m'ait laissé sur le perron de l'auberge.

Je le fixais toujours. Il releva enfin la tête en sortant de l'intérieur de son manteau, deux enveloppes cachetées. Il me sourit tristement et me glissa sur la table l'une des deux enveloppes sur laquelle était écrit élégamment mon prénom. Je la pris entre mes mains et affichais une mine confuse.

- Elles viennent de mère.

Mes yeux s'écarquillèrent d'eux-mêmes et je relâchais l'enveloppe sur la table comme si elle m'avait brûlée les doigts. Je finis par la ranger dans mon manteau après mettre longuement demandée ce que je devais en faire. Nous sortîmes du bar et nous reprîmes nos montures pour rentrer à l'auberge.

- Nina !

Je ralentis la cadence pour le laisser remonter à ma hauteur.

- Je m'excuse pour ce que j'ai fait ce matin. J'ai été lâche. Mais je voulais tends te protéger.

Mon visage se décrispa. La colère diminua et je ne savais même plus à quoi servait d'être en colère contre lui.

- Ce n'est pas grave. Je te comprends.

Nous arrivâmes une bonne heure plus tard. Quand Alice me vit elle souffla, la main sur la poitrine et les yeux fermés. Elle me prit dans ses bras avant que nous rentrâmes dans l'auberge. Je trouvais mon fils dans les bras d'Alexandre en compagnie de Benjamin, Marie et Pierre. Pierre nous raconta l'immense stresse dont Alice à fait preuve. Il riait de bon cœur, et nous l'avons tous suivit. La bonne humeur revint entre nous. Jusqu'à ce qu'Alice remette l'histoire du royaume sur le tapis. Maxime nous exposa son plan.

- Dans trois jours nous rejoindrons la secte du cercle de Sang à la capitale et lancerons une offensive. Nous allons entrer dans la ville le plus discrètement possible et en petit groupe. Nous nous rejoindrons autour du château et nous attaquerons.

Il se tourna vers Marie.

- Tu resteras à l'orée de la ville jusqu'à la fin. Nous te confirons Elian.

Il se tourna vers moi.

- Je pense qu'il est inutile que je te demande de rester avec Marie ?

Je croisais les bras, défiante. Il sourit malicieusement puis se tourna vers les autres.

- Vous êtes partant ?

Les autres le jaugèrent presque jusqu'au fond de l'âme. Ils finirent par se regarder dans le blanc des yeux, les uns après les autres.

- Je suis avec toi. Sans vous, je serais encore au fin fond de ma campagne à me demander si je reverrais Alice.

Elle lui sourit et se logea dans ses bras.

- Je viens aussi. Nina est mon amie, je ne la laisserais pas tomber.

Benjamin et Alexandre se regardèrent et acquiescèrent à leur tour. Je les regardais moi aussi tour à tour. J'étais confiante et stressée à la fois. J'avais peur de ce qui pouvait arriver. J'avais peur de perdre chacune des personnes auxquelles je tenais.

Le lendemain, Pierre, Maxime et Alice partirent faire des provisions. Je restais à l'auberge, au chaud devant la cheminée, pendant que des cordes se déversaient sur le pays. La lumière était tellement sombre qu'on se serait crue en pleine nuit. Je regardais les flammes se mouvoir et la chaleur m'enivra. Je me levais du fauteuil et reposais le coussin que j'avais dans les bras sur celui-ci. Je quittais des yeux le feu ardent et commençais à monter les marches grinçantes de l'escalier en bois. Je m'arrêtais sur la dernière marche à la vu d'Alexandre. Il me présenta sa main. Je la saisie et il m'emmena jusqu'à ma chambre. Le couloir était simplement éclairé par des torches en feu. Il s'arrêta et regarda ma main, puis mon ventre, ma poitrine (sérieusement ?) et enfin mon visage. Il me plaqua doucement contre le mur, près de la porte. Je tournais la tête vers la porte en essayant de me défaire de son emprise. Il glissa ses mains sur mes hanches pour me remettre droite contre le mur, en face de lui. Il garda l'une de ses mains sur ma hanche et l'autre contre le mur près de ma tête. Je me pris à le détailler. Sa musculature s'était développée, il semblait bien plus grand et bien plus athlétique. Il s'était rasé, ce qui le rendait plus jeune et soulignait parfaitement son visage. Ses yeux semblaient bien plus brillants et bien plus bleus que la dernière fois.

Le Prince D'AgrestiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant