Je me réveillais en sursaut. Je cherchais Maxime dans le lit mais ne le trouvais pas. J'entendais le vent et la pluie frapper contre les vitres et la toiture. J'enfilais des pantoufles et attrapait une couverture. Je descendis les nombreux escaliers jusqu'à la porte principale. Tous les chevaliers étaient là. Maxime et le roi étaient au milieu de la cohue. Je courus jusqu'à Maxime et prit sa taille dans mes bras. Il fut surprit mais me rendit mon étreinte. Je sentais mes larmes couler. Je relevais la tête et vis Maxime fixant le roi. Il m'embrassa en me collant contre lui. A cet instant je m'en foutais du roi, je ne voulais que Maxime. Il se détacha de moi. Je me raccrochais aussitôt à son torse en pleurant.
- Non, ne pars pas !
- Nina, cesse ces enfantillages ! Tu n'es plus une enfant et tu nous fais honte !
Maxime ne me prenait pas dans ses bras mes ses larmes s'écrasaient sur mon front. Maxime prit mes bras et me recula. Il pleurait et son visage était complètement déformé par la tristesse.
- Je suis désolé, Nina... je ne peux rien faire...
Sa voix était sanglotante. Il me lâcha et mit son chapeau. Il se retourna vers le roi et ils sortirent à l'extérieur. Je m'écroulais sur le perron et pleurais toutes les larmes de mon corps. Des bras m'entourèrent par derrière mais je ne regardais que Maxime entrain de monter sur son cheval. Il eu un dernier regard pour moi avant de suivre le roi au galop laissant ses larmes s'envoler dans le vent, rejoindre la pluie. Je hurlais dans le vide, sans avoir de réponse. Marie m'ordonna de me lever mais je ne voulais pas. Même si il pleuvait, si la nuit était fraîche, si le froid des pavés et de la neige me glaçaient les jambes. Marie essayait de me lever mais je ne la laissais pas faire. Je ne voulais pas me retrouver toute seule.
Elian avait déjà un mois. J'avais l'impression qu'il avait beaucoup grandit. Je le regardais alors qu'il jouait encore et toujours à attraper ses pieds. Quelques petits cheveux avaient recouvert son petit crâne. Ils étaient châtain comme Maxime et moi. Maxime... j'avais reçu qu'une lettre deux semaines après leur départ où il me disait que tout allait bien pour lui, que je lui manquais et qu'il était pressé de rentrée. Je pleurais tous les soirs et je ne dormais jamais. Je dormais dans ses draps en ayant l'espoir de sombrer mais cela n'arrivait pas. Il me manquait terriblement et j'avais du mal à regarder mon fils sans pleurer. Il me regardait souvent comme si il était inquiet. Je passais mes journées à lire pour penser à autre chose. J'avais le sentiment que tout le monde s'inquiétait pour moi, mais personne ne le montrait explicitement. Alice vint se poster à côté de moi et regarda Elian. Elle n'était pas rentrée chez elle. Nous nous étions beaucoup rapprochés car elle m'avait avoué qu'elle aimait un homme dans son pays. Elle était venue me voir deux jours après le départ de Maxime :
- Vous allez bien, Nina ?
- Comme quelqu'un qui vient de perdre l'amour de sa vie.
Je relevais le nez de mon livre pour lui jeter un coup d'œil. Elle portait Elian dans ses bras. Je posais mon livre et pris mon fils.
- Je suis désolée pour le départ du prince.
Je la regardais dans les yeux avec un sourire sincère.
- Ce n'est pas de votre faute.
- Je comprends votre situation actuelle.
- Vraiment ?
- Oui, je... Je suis amoureuse d'un homme. Mais mon père ne veut pas de lui.
- Pourquoi ça ?
- C'est un... paysan.
- Je vois. Quand j'ai rencontré Maxime, après notre perte de mémoire, il était mon valet. Je suis tombée amoureuse de lui et nous avons organisé un voyage pour retrouver nos origines mais aussi pour être seuls ensemble. Quel choque quand nous avons appris que nous étions frère et sœur. Et vous voyez où l'on en est.
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Le Prince D'Agrestia
RomanceVous êtes vous déjà dit, un jour, que sur terre chacun de nous est lié à une autre personne. Comme si le destin était tracé et que nous étions destinés à finir avec une seule et même personne. Vous êtes vous déjà dit que le nombre d'âme, ce qui fai...