Juste Une Dernière Fois

Chapitre 79.

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Couchée sur le lit dans l'obscurité de la pièce, j'écoutais le silence de ma solitude les yeux clos. Je m'ennuyais tellement que j'étais en train de déprimer. Qui aurait cru que je regretterai cette longue réunion de ce matin. Elle me paraissait si distrayante à présent...

A soupirer une énième fois, je me mis sur le flan et remontai mes genoux. Je cherchai une position idéale pour plonger plus rapidement dans un sommeil libérateur. Car seul le sommeil pouvait me délivrer de cet ennui mortel.

Alors que ma respiration se faisait plus lente et que mon esprit semblait s'endormir. Un bruit à la porte réveilla tous mes instincts. Mais avant même que je ne puisse me mettre sur mes gardes, le parfum qui vint titiller mes narines me révéla l'identité de l'intru.

D'une sombre rancœur, je me recouchai silencieusement. Les lumières s'allumèrent et je grognai de mécontentement. Je l'entendis se mouvoir dans la pièce mais je n'osai lui porter un regard ne voulant lui accorder ne serait-ce qu'un brin d'attention.

Les yeux encore clos, j'entendis sa voix rauque s'élever dans la pièce.

- As-tu diné ? Me questionna-t-il.

Si je ne me savais pas faible, je lui aurais lancé un regard meurtrier. Mais me connaissant je savais que mon regard se saurait fait plus tendre. Alors, j'usai de l'arme que je savais manier à la perfection ; le silence.

Car oui, le silence est la plus douloureuse des réponses...

Se raclant la gorge à plusieurs reprises, il espérait ainsi m'intimider à répondre. Me calant plus confortablement dans le lit, il soupira puis se dirigea dans une autre pièce. J'entendis l'eau couler quelques secondes plus tard et je compris qu'il était dans la salle de bain.

Fermant les yeux durement dans l'espoir de m'endormir avant qu'il ne vienne dans le lit, triste fut de constater qu'il avait chassé mon sommeil avec les effluves de son parfum. Je voulus pleurer, crier la faiblesse de mon cœur... pourquoi n'arrivai-je pas à lui en vouloir ?

Alors que je changeai une fois de plus de position, James sortit à ce moment de la salle de bain. Nos regards se croisèrent avant que je changeasse une fois de plus de position. Je l'entendis bouger dans mon dos et je sus qu'il se dirigeait cette fois dans le dressing.

- Est-ce là une tactique que tu as trouvée pour éviter que je te punisse ? Me questionna James en sortant du dressing.

Je grognai dans mon fort intérieur tout en gardant le silence. Je sentis le lit s'affaisser et je sus qu'il y était. Je me refrognai davantage sur moi et garder mes yeux clos. Son souffle se posa sur mon visage et ses lèvres frissonnaient ma peau par de douces caresses. A la hauteur de mon oreille, il me souffla :

- Boudeuse ou non mon amour, je te punirai ce soir... Me promit-il avant de quitter la pièce.

Les sourcils froncés, je me redressai dans le lit. De quelle punition parlait-il, cette histoire commençait à m'intriguer.

Il revint quelques minutes plus tard un pot de glace en main.

- Tu m'avais dit aimer la glace au chocolat, si je ne montre ?

Un sourcil surélevé, je le regardai méfiante sans prendre la peine de lui répondre. D'une démarche dangereuse, il s'approcha du lit le regard fiévreux à mon égard.

- Tu me fais confiance ? Me demanda-t-il sans baisser l'intensité de son regard.

- Non. Sortis-je sur le coup.

Nullement blessé par ma réponse, il esquissa un sourire ravageur au bout des lèvres.

- Ce n'est pas grave, on va reformuler la question. Tu m'aimes ?

Je pris plus de temps à répondre cette fois, sachant qu'il était en train de me tendre un piège. Alors, qu'il était monté sur le lit, je me refrognai davantage dans les draps pour m'éloigner de lui.

- Réponds-moi mon amour, est-ce que tu m'aimes autant que je t'aime ? Me demanda-t-il d'une voix sensuelle.

Je déglutis. Je savais que si je lui répondais oui, je signais ma perte. Il fallait que je détourne l'attention...

- Je t'en veux, James. Dis-je dans un soupir en retirant sa main qui venait de se poser sur ma joue.

Le regard rieur, il s'éloigna de quelques centimètres.

- Et pourquoi donc ? Fit-il l'air innocent.

- Tu m'as abandonné...

- Tu m'as défié. Répondit-il au tac.

Je ne sus quoi répondre, ma distraction partait en fumée.

- Je ne t'ai pas promis d'être un prince parfait, je t'ai promis de faire des efforts et crois-moi j'en fais... mais on ne peut pas changer du jour au lendemain et j'ai ce mauvais caractère d'aimer quand les choses se font à ma manière, d'aimer diriger et dominer...

- Mais...

D'une caresse de son pouce sur mes lèvres, je perdis la voix.

- ... s'il te plait bébé, laisse-moi te punir...

Je fermai les yeux quand ses lèvres se posèrent sur les miennes. Qu'allait-il me faire ?

- Comment comptes-tu me punir ? Lui demandai-je néanmoins sur les gardes.

- Fais-moi confiance, je ne pourrai jamais te faire de mal même en le voulant. Me répondit-il.

Il prit le pot de glace se servit une cuillère avant de me l'offrir.

- Ouvre la bouche mon amour...

- Tu comptes me faire manger tout le pot que je devienne obèse d'ici un mois puis tu me quitteras ? Lui demandai-je d'un ton d'amusement.

Son visage se fit froid et il finit par retourner la cuillère dans sa propre bouche.

- Je ne compte pas te quitter, non jamais, que tu sois obèse ou défigurée. Me dit-il d'un ton sérieux sans me quitter du regard.

Je lui arrachai le pot de glace de la main et m'y concentrai pour éviter son regard brûlant.

- Je te veux...

Mes battements cardiaques s'interrompirent à la minute et mon souffle se coupa à la seconde.

- Je te désire si ardemment et je veux réveiller en toi un pareil désir... Allumer ces flammes qui me consument, que tu me supplies de les éteindre...

Le regard baissé sur mon pot de glace, je ne savais si c'était de la peur ou de l'excitation que je ressentais à ces mots. Peut-être un mélange des deux...

James me releva le menton et souda son regard au mien.

- Je vais te punir Ebiéreyma, mais de la plus délicieuse des façons...