Chapitre 72.

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- Non... non... Lâche-moi...Lâche-moi ! Ne me touche pas ! Je t'en supplie Tom ne me fais pas du mal !

James se figea instantanément et sa prise sur moi se fit légère. J'en profitai pour me retirer de ses bras d'un mouvement brusque. Mon dos rencontra le mur derrière moi, et je me laissai tomber au sol, encore en larme.

Je remontais mes jambes à ma poitrine et posai ma tête sur mes genoux. Mon corps entier tremblait de peur et mes larmes ne cessaient de sillonner mon visage. L'air autour de moi avait changé et j'avais l'impression d'être encore dans cet entrepôt avec Tom.

Me balançant d'avant en arrière dans cette position, je ne cessais de me répéter que ce n'était qu'un cauchemar.

- Ebiéreyma...

J'entendis des pas avancer et je paniquai. Je me levai brusquement et mis mes mains devant ma tête comme pour me protéger.

- Ne m'approche pas... s'il te plaît Tom... ne m'approche pas...

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Ebiéreyma, c'est moi James. Insista-t-il en s'approchant de moi.

Ebiéreyma, s'il te plaît... pardonne-moi, je suis désolée...je ne sais ce qui m'a pris. Ebiéreyma... Dit Tom en s'approchant de moi.

- Non ! Me mis-je à crier hystériquement. Je ne veux pas que tu t'approches ! Je ne veux plus que tu me touche ! Va-t'en. Criai-je. Va-t'en, s'il te plaît Tom, tu as eu ce que tu voulais. Chuchotais-je à la fin.

Le corps de James se figea à nouveau et une lueur indescriptible traversa son regard. Il tenta une fois de plus de se rapprocher de moi, mais une voix le stoppa dans son mouvement.

- Papa...

Il détourna son attention une seconde et j'en profitai pour courir à l'extérieur sans m'occuper des cris dans mon dos. Je n'arrivais à dissocier mon imagination du réel, je voyais à la fois James et Tom, et j'avais besoin de sortir de cet enfer pour retrouver mes idées.

J'empruntai l'ascenseur et priai pour que les parois de l'engin se renferme avant que James ou Tom ne me rattrape. Le Ciel exauça mes prières et je me terrai au fond de l'ascenseur pour pleurer à nouveau cette blessure que je croyais guérie.

Il y a des blessures qu'on ne peut guérir et des douleurs qu'on ne peut oublier...

*

Enfermée dans ma chambre depuis trois jours maintenant, j'avais répondu à aucun des milliers appels de James, n'y encore ouvert la porte à chacun de ses coups. Et même si je ne doutais pas qu'il aurait pu défoncer cette porte s'il l'avait voulu, je le remerciais de ne pas l'avoir fait.

Je ne lui en voulais pas d'avoir réveillée cette douleur en moi, j'avais juste besoin d'être seule, seule dans mon coin à me reconstruire à mon rythme...

Alors que les premiers rayons du soleil entrèrent dans ma chambre, j'entendis sonner à la porte. Habituée aux tentatives de James chaque matin avant qu'il ne parte au travail et chaque soir quand il en revenait, je fermai les yeux, prête à me faire bercer par la sonnerie, sachant que je ne lui ouvrirai par la porte et qu'il n'abandonnera pas avant une demi-heure.

Mais quand après une sonnerie, je n'entendis plus rien. Je me levai du lit, surprise. Avait-il déjà abandonné ? N'étais-ce pas lui à la porte ? Et pourtant, c'était son heure. Il était sept heures et demi du matin, et depuis trois jours maintenant c'était à cette heure que ma porte commençait à chanter.

Poussée par la curiosité, je sortis de ma chambre, les sourcils froncés. J'arrivai devant ma porte d'entrée et inspectai les alentours grâce au judas. Je ne vis personne et cela me fit de la peine.

Juste Une Dernière FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant