Juste Une Dernière Fois

Chapitre 61.

J'écarquillai les yeux, surprise et perdue à la fois. Que voulait-il dire par « il m'a sauvé la vie » ? Combien de fois avait-il frôler la mort ? Car je n'oubliai cette cicatrice qu'il portait sur la poitrine gauche à un centimètre de son cœur.

- Enfin sauvé c'est un grand mot... disons plutôt qu'il m'a aidé à rester debout, à faire les bons choix et à aller de l'avant. Se corrigea-t-il pressement comme-ci il avait lu l'inquiétude dans mon regard.

Je soufflai, soulagée que ce ne fut pas une situation des plus extrêmes où sa vie était en danger, tandis qu'une curiosité des plus brut remplaça très vite l'inquiétude dans mon regard. J'étais curieuse de savoir ce qui lui était arrivé pour qu'il accepte l'aide de Jason, car depuis le peu de temps que je connais James, je sais qu'il préfère se relever seul avec difficultés qu'avec l'aide de quiconque.

En d'autres termes, il devait tout aussi être dans une situation extrême pour accepter d'avaler sa fierté...

- Que s'est-il passé pour que toi, le plus orgueilleux des hommes ait besoin d'aide pour rester débout ? Lui demandai-je sérieusement.

Un rictus se dessina au coin de ses lèvres quand le qualificatif que j'utilisai pour le décrire sortir de ma bouche, mais son visage prit un air d'une impassibilité froide quand j'eus fini de poser ma question.

Le regard baisé sur ses mains posées sur la table, je le voyais serrés les poings tellement forts que ses phalanges se mirent à rougir. Le goût amer de la culpabilité m'empara et je me grondai intérieurement d'être aussi curieuse et égoïste. Je n'aurai jamais dû lui poser cette question, je n'avais pas le droit de lui faire revivre son douloureux passé seulement pour assouvir ma curiosité... surtout que je n'acceptais pas qu'il fasse pareil avec moi.

- Je suis désolé, je suis beaucoup trop curieuse. M'excusai-je honteuse.

Je pris les deux plateaux sur la table, le sien et le mien, me levai de mon siège et m'apprêtai à aller les débarrasser à la poubelle quand sa voix domina le silence.

- Elle est morte... elle est morte et je suis devenu fou...

Je fermai les yeux et expirai légèrement avant de me retourner vers lui et croiser son regard. La lueur qui flamboyait dans ses yeux m'effrayait. Moi qui pensait trouver de la tristesse à l'état pur dans son regard, je fis fasse à une haine sans pareille.

Je me doutais bien qu'il devait parler de cette Adriana, mais n'osai plus poser de questions...

- Jason a été aussi affecté par la mort d'Adriana mais il a su prendre sur lui pour m'apporter son soutien et son aide... et Dieu seul sait à quel point j'en avais besoin, car sans lui, j'aurai sûrement fait une folie...

Son regard se perdit à nouveau, et sa haine laissa place à de la culpabilité.

- Elle est morte par ma faute... et je ne me pardonne pas...

Son téléphone sonna brusquement et il décrocha tout en encrant son regard au mien comme pour analyser ma réaction. Je lui tournai le dos et allai à la poubelle, où je débarrassai nos plateaux avant de les ranger dans la barque prévue pour.

Elle est morte par ma faute...

Cette phrase se répétait sans cesse dans mon esprit et je ne savais quoi en penser. J'avais l'impression qu'à chaque fois que j'apprenais plus sur James, je me perdais davantage.

- Il faut qu'on y aille, maintenant. Tonna ce dernier une fois à ma hauteur avant de dévaler l'escalier et de sortir du fast-food en un éclair.

En courant, je le suivis jusqu'à le rattraper à la voiture.