Chapitre 17.

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Le soleil s'était couchée et la nuit était tombée.

La maison était sombre.

Dos contre la porte d'entrée, je baladai ma main sur la gauche en vue d'allumer la lumière. J'atteignis l'interrupteur sans souci et en un mouvement les pièces s'illuminèrent me permettant de mieux distinguer les choses.

Les pas lourds, je montai les escaliers. J'étais épuisée et ce n'était même pas à cause de mon shoping mais à cause de Parker.

Il m'intriguait tellement que mon cerveau s'épuisait à le cerner.

Une fois dans les couloirs de l'étage, je frissonnais. Il devait avoir une fenêtre ouverte dans l'une des pièces. Passant d'abord dans ma chambre, je déposai mes affaires avant de sillonner les couloirs pieds nus à la recherche de l'origine de ce courant d'air.

Devant l'une des chambres de l'étage, je remarquai que la porte de celle-ci était entrouverte. Je fronçais les sourcils persuadés qu'elle était fermée à clé ce matin.

Le cœur battant, j'entrai dans la pièce. La chambre était sombre, les baies vitrées donnant accès au balcon étaient grandement ouvertes. Des vêtements trainaient à même le sol et des bruits me parvenaient de l'une des pièces de la chambre.

Un intrus. Il y avait un intrus dans ma maison.

J'avais peur. Je ne savais quoi faire. Reculant ne sachant où aller, je me cognai contre la petite commode du lit, la lampe tomba et se brisa dans un bruit assourdissant amplifiant davantage ma peur.

Un silence pesant s'installa dans la pièce. L'intrus avait cessé tout bruit et cela ne me rassura pas. Sur la pointe des pieds, je me dirigeai vers la sortie pressée de quitter au plus vite cette maison.

Sécurité, mon œil ! Ce n'étaient que des incapables les gardes à l'entrée.

New York était dangereux et mon frère me le répétait souvent. Jason, j'aurai tellement voulu qu'il soit là. A ses côtés, je ne craignais rien.

Une ombre défila sous mes yeux et mon cœur rata un battement. A peine eu-je le temps de crier que la lumière de la chambre éclaira la pièce.

- Jason ! Sortis-je ce nom de ma bouche dans un cri affolé.

Dressé face à moi, une simple serviette enroulée au rein et les cheveux plaqués au front, il se contenta simplement de hausser un sourcil.

Ma peur autrefois ressentie se transforma très vite en colère. J'étais en colère contre lui, je lui en voulais pour cette frayeur.

Face à lui, je le foudroyai d'un regard avant de lui frappe le torse.

- Je te déteste Jason, tu m'as fait peur.

- Et moi je t'en veux. Me dit-il d'une voix froide avant de me dépasser.

Il s'engouffra dans le dressing et moi je restai interdite.

Je me secouai la tête afin de reprendre mes esprits puis le rejoignit dans le dressing. Je m'étonnai de voir que ses vêtements y étaient parfaitement rangés.

- Puis-je savoir pourquoi tu m'en veux ? Lui demanda tout en croisant mes bras sur ma poitrine.

Face à moi, il me regarda de haut comme il savait le faire quand il était en colère. Mon regard encrer dans le sien d'un marron noisette pareil au mien, je ne cillai pas.

- Tu n'as pas oublié quelque chose ou plutôt quelqu'un.

- Non, je ne...

Je m'interrompu quand je compris où il voulait en venir. Je l'avais abandonné et pourtant je lui avais promis. Un regard froid en mon honneur et il sortit du dressing.

- Jason ! Je suis désolé, vraiment désolé. Criai-je sur ses pas tandis qu'il descendait au salon.

Sans un regard à mon honneur, il empoigna le combiné puis composa un numéro.

- Oui... Une pizza... Royale... Grande... Commandait-t-il au téléphone.

Dans son dos, j'entremêlai mes doigts ne supportant pas qu'il m'en veule, qu'il soit froid avec moi. Et pourtant, je le méritai. Je l'avais planté à l'aéroport.

Je lui avais promis que je viendrai le chercher. Je le lui avais promis.

Entre-temps, moi je me faisais disputer par ce psychopathe de Parker.

C'était ce qu'il était un psychopathe, un vrai malade mental car je ne comprendrai que l'on puisse prendre du plaisir à briser une personne, à la détruire.

- Jason s'il te plait pardonne-moi. Lui dis-je les yeux de chiens battus et une moue enfantine au visage.

Il soupira bruyamment avant de me faire face. Il me tint par les épaules et je levai haut la tête pour croiser son regard.

- Seulement si tu trouves une véritable excuse pour ton absence. Me dit-il avant de me lâcher pour s'installer dans le salon.

Je soufflai longuement sachant que je devais lui parler de ma princesse Patricia et de son horrible de père, James Parker.

*

- Laisse-moi récapituler. Ta nouvelle meilleure amie qui aura six ans demain à un père exécrable, cruelle et mauvais qui te rend la vie difficile et qui t'a promis de te détruire et d'y prendre un réel plaisir. Résuma Jason en utilisant mes mots.

J'hochai énergiquement la tête. C'était tout à fait ça !

- Tu aurais pu trouver mieux comme excuse Reyma. Me dit-il en me foudroyant d'un regard méchant.

Il était en colère contre moi et il pensait que je lui mentais, ce qui le mettait deux fois plus en colère qu'il ne l'était déjà.

Les mains derrière le dos, il faisait les cents pas dans le salon essayant ainsi d'évacuer sa colère.

- Je déteste quand tu me mens Ebiéreyma parce que nous savons tous les deux où cela nous mène. Me dit-il froidement tout en me foudroyant d'un regard glacial.

Je déglutis douloureusement.

Une peur sans nom m'envahit et je ne pourrais dire si c'était à cause de son ton froid, du fait qu'il m'ait appelé par mon prénom entier ou plutôt de ces souvenirs sombres qu'ils avaient réveillés en moi.

Peut-être les trois.

Je baissai sagement la tête et laissai m'échapper une larme.

Une larme de douleur.

Je détestais quand il était en colère contre moi.

Je détestai quand il m'appelait par mon prénom complet.

Je détestais mon passé.

Je me détestai moi-même.

- Je suis désolé, Reyma.

Accroupi face à moi, il essuya de son pouce la seule larme que j'avais versée. De ces bras énormes, il m'enlaça et je profitai de son étreinte, me rendant seulement compte à présent qu'il m'avait manqué.

- Je ne te mens pas, Jason. Lui soufflai-je.

Il se contenta de hocher la tête ne voulant briser le calme qui s'installait.

Cling clong

A contre cœur, il se sépara de moi et se dirigea à l'entrée. Il revint vite, une pizza en main qui dégageait une odeur appétissante.

- La royale, ça te dit ? Demanda-t-il un large sourire aux lèvres.

Je lui souris à mon tour et nous finîmes ensemble dans la cuisine dégustant notre pizza dans la joie et dans les rires.

Juste Une Dernière FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant