25 juin 1943

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Le prêtre m'a amené Simon ce matin, enfin. Il m'a juré sur la Bible qu'il serait en sécurité après m'avoir quittée. J'ai serré mon enfant très fort dans mes bras. Je lui ai dit que je l'aimais. Mais les mots ne suffisent pas. Tous les mots du monde ne suffiront jamais à décrire l'amour que je lui porte. La douleur de le quitter est physique, je sens mon cœur se briser, mes organes se déchirer, je voudrais hurler ma souffrance mais mes poumons ne reçoivent plus d'air. Et si, les années passant, il oubliait sa maman ? Il est si jeune, comment pourrait-il se rappeler de moi ? J'ai tellement mal, j'aimerais tant pouvoir m'enfuir avec lui ! Mais ils me cherchent et me chercheront jusqu'à la mort. J'ai humilié l'un des soldats. Il viendrait me chercher au bout du monde pour me détruire. Rester auprès de mon petit ange serait le condamner. Je l'aime tant que je dois le laisser. Les allemands auront beau me torturer, jamais ils ne pourront égaler mon supplice actuel. 

Journal d'une résistanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant