14 mai 1943

112 29 12
                                    

Je ne fais que relire la lettre de Monsieur Grébert depuis deux jours. Entre les mots solennels, je lis l'affection et la tristesse. Et si je m'étais trompée ? Et si ce n'était pas sa faute ? C'est lui qui a parlé à Jean de ce sous-marin mais il ne l'a pas fait couler, il n'est pour rien dans ce drame.

Daniel s'inquiète de me voir si pensive, il préfère me voir dans l'action. Mais quelle action ? Nous ne pouvons rien faire. Les allemands, furieux de notre dernier coup d'éclat, sont plus fermes et cruels qu'ils ne l'ont jamais été. Nous l'avions prévu, c'est l'occasion pour nous de reprendre des forces en exerçant une surveillance plus discrète encore.

Je ne suis plus habituée à simplement rester chez moi, je ne tiens pas en place. C'est pourquoi je répondrais à Yves. Son projet est louable, et Jean, comme ces pauvres hommes qui ont péri avec lui, méritent de ne jamais être oubliés.

Journal d'une résistanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant