Aujourd'hui j'ai appris de merveilleuses nouvelles : Hannah a accouché ce matin. Simon, mon petit filleul, est enfin parmi nous ! Il est si petit, il est tellement beau ! Un petit rayon de soleil dans ce monde si triste. J'étais déjà extrêmement heureuse d'être tante, mais le rôle de marraine que m'a confiée ma meilleure amie est si important à mes yeux ! En posant le regard sur ce minuscule visage, j'ai su que je pourrais donner tout mon univers pour le protéger.
De plus, j'ai reçu une lettre de Jean. Mon frère va bien, il est en vie !
Ma petite sœur adorée
Pardonne-moi pour ce long silence. J'espère que tu n'étais pas trop inquiète...
Tu as surement entendu parler de la Grande Bataille d'Angleterre où nous avons perdu tant de nos soldats, de nos amis, de nos frères.
Je n'ai jamais évoqué devant toi mon métier dans l'armée mais je crois qu'aujourd'hui il est temps. Pendant la Grande Guerre, beaucoup de mes amis sont morts. D'autres ont perdu un œil, un bras, une jambe. Moi il ne m'est jamais rien arrivé. Je suis persuadé que c'est parce qu'un ange veille sur moi et me pousse à faire les bons choix.
Mon avion s'est écrasé dans la campagne anglaise où une famille absolument merveilleuse m'a recueilli et a pansé mes plaies. Je ne suis pas encore prêt à retourner au combat, alors en attendant de pouvoir aider ma Patrie j'aide cette famille dans les travaux des champs, dans la mesure de ce que mon actuelle faiblesse me permet.
Avec moi se trouve le commandant Yves Grébert, qu'ils ont également recueilli. Il m'a parlé du capitaine du sous-marin Le Surcouf qui recherche de courageux marins pour enrichir son équipage. En fier malouin que je suis, je me porterai bien sûr volontaire, dès que mon état me le permettra. Et, tu connais ma résistance au mal, ça ne saurait tarder. Je penserai à toi en coulant des vaisseaux allemands.
Prends bien soin de toi mon petit ange.
Veille bien sur Maman et sur Papa, sur Martine et surtout sur ma douce Hannah.
Jean, ton frère qui t'aime
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Journal d'une résistante
Fiction HistoriqueMon frère est parti à Londres rejoindre le Général de Gaulle. Il m'a seulement laissé un carnet. Alors j'écris. Pour lui. Pour moi. Pour ne pas oublier. Ne pas oublier les joies, ni les peines. Car c'est tout ce qu'il me reste. C'est ça ma vie mai...
