Cela fait plus d'un an que je n'ai pas écrit. Je n'avais pas le temps. J'ai eu tellement de choses à faire ! Glisser des tracts la nuit dans les boîtes aux lettres, déchirer toutes ces affiches nazies, placer des explosifs, détourner des trains, faire des plans pour déterminer où les allemands sont le plus présent...
Je pensais ne plus avoir besoin d'écrire ce journal. Que se battre suffisait à oublier la douleur. J'avais tort. On a beau chasser le malheur, il revient toujours. Faire semblant d'être heureux permet juste de repousser l'inévitable. Dans sa dernière lettre, Jean m'a annoncé qu'il allait embarquer dans le Surcouf, le plus grand sous-marin militaire du monde. Qu'il allait couler des vaisseaux allemands. Mais c'est lui qui a coulé. Suite aux attaques japonaises sur Pearl Harbor, le 7 décembre, ils ont été envoyés en renfort, avant d'être sabordé dans la nuit du 18 au 19 février. 130 morts. Aucun survivant. Aucun espoir pour mon frère. Il devait rentrer en héros, mais il ne rentrera pas du tout. Il aura pour seule tombe cet océan qu'il aimait tant.
Je déteste cette guerre. Je la déteste tellement ! Tant d'innocents ont été tués alors que tant de criminels vivent encore...
Comme si cela ne suffisait pas, Isabelle vient de m'annoncer qu'elle déménageait à Boulogne-sur-Mer. Notre réseau perd une fière combattante, moi je perds une fidèle amie.
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Journal d'une résistante
Fiction HistoriqueMon frère est parti à Londres rejoindre le Général de Gaulle. Il m'a seulement laissé un carnet. Alors j'écris. Pour lui. Pour moi. Pour ne pas oublier. Ne pas oublier les joies, ni les peines. Car c'est tout ce qu'il me reste. C'est ça ma vie mai...
