9- Arrêtes-moi si tu peux

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Liam m’a amenée jusqu’à l’étage et m’a laissée seule dans la chambre pour aller prendre une douche.

Je prends mon sac et sors mes affaires afin de me changer pour dormir

- Eh merde !!!

N’ayant pas prévu de dormir accompagnée, je n’ai rien pris de plus que d’habitude, soit un simple débardeur.

Je me dis que si je fais vite, je serai déjà sous les draps lorsque Liam reviendra de la douche et de cette manière il n’aura pas le temps de me voir en sous-vêtements.

Je me dépêche de me démaquiller et me brosser les dents dans la deuxième salle de bain et rejoins la chambre pour me changer.

Rassurée de voir que Liam n’est pas revenu, j’ôte ma jupe et mon haut.
Je suis sur le point d’enfiler mon t-shirt lorsque la porte s’ouvre.

Je pousse un cri de surprise.
Liam se tient dans l’embrasure de la porte, habillé seulement d’un boxer blanc. Quelques gouttelettes d’eau ruissellent encore sur sa peau et descendent entre les lignes de ses abdominaux. Je les suis du regard et peux constater qu’il a en effet une musculature plus imposante qu’avant. Je passe ma langue sur mes lèvres et remonte les yeux jusqu'à croiser son regard.

Ses prunelles me détaillent et son regard s’enflamme  lorsque ses yeux se posent sur le seul petit triangle de dentelle noir qui me couvre encore, il se mord la lèvre et ses yeux continuent leur chemin. J’ai la sensation de sentir la douceur de ses caresses sur leur passage. Ma respiration s’accélère et mon ventre se contracte dans une vague de désir.
Je peux voir à la bosse formée sous son boxer que je lui fais moi aussi de l’effet, et il rompt soudain le contact

- Je retourne prendre une douche…. FROIDE !
Et il tourne les talons pour rejoindre à nouveau la salle de bain.

Je me secoue mentalement, mets enfin mon t-shirt et me glisse sous les draps.
Je fixe le plafond depuis plusieurs minutes lorsqu’il passe de nouveau la porte.

Il s’allonge à côté de moi sans rien dire et éteind la lumière.
Nous avons laissé la fenêtre ouverte pour profiter de la fraîcheur de la nuit et seule la lune éclaire la pièce.

- Bonne nuit Hazel
- Bonne nuit Liam

Au bout d’un certain temps et après avoir essayé plusieurs positions, je réalise que j’aurai bien du mal à m’endormir à ses côtés.
Son parfum m’enveloppe, la chaleur de son corps parvient jusqu'à moi et je n’ai qu’une envie c’est de me blottir dans ses bras pour enfin trouver le sommeil. Je pousse un profond soupir en me traitant d’imbécile pour avoir réussis à me mettre dans une situation pareille. Liam doit percevoir mon malaise car il me dit :

- Si tu veux je peux dormir par terre, ce sera peut-être plus facile pour nous deux.

Je me tourne vers lui, surprise de voir qu’il ne dort pas car lui ne bouge pas d’un pouce depuis tout à l’heure.

- Non, ce n’est pas ta présence qui me gêne. Rassures-toi.

- Qu’est ce qui t’empêche de dormir alors ?

Comme je ne réponds pas il ajoute

- C’est difficile pour moi de t’avoir à côté, comme ça, et de devoir garder mes distances. Je ne suis qu’un homme et tu es toujours aussi belle Hazel…

Même si je sais que je dois garder mes distances,  ses paroles prononcées avec tendresse me procurent une vive émotion et je pose machinalement une main sur sa joue pour lui répondre.

Hormis la bise rapide que nous avons échangé à mon arrivée, c’est la première fois que je le touche de nouveau depuis 15 ans et ça a pour effet de déclencher une douce chaleur en moi, comme si le contact de sa peau réveillait une partie de mon être endormie depuis toutes ces années.

- Toi aussi tu es toujours aussi beau… Peut-être même plus je crois.

Il ne me quitte pas des yeux tandis que je caresse toujours sa joue de mon pouce. Son regard glisse jusqu'à ma bouche et il me dit
- Je vais t’embrasser Hazel

Je ne réponds rien. Tant de choses se bousculent dans mon esprit. Je sais qu’il ne me prévient pas mais qu’il me demande l’autorisation et je sais que je n’ai pas le droit de succomber mais l’envie est trop forte. Comme je ne dis rien il prend mon silence pour un oui et s’approche.

Il entoure ma taille de son bras puis me tire vers lui pour me coller à son torse. Aussitôt, une vague de frisson prend possession de moi. Je brûle de nouveau de le sentir si près de moi. Ma main descend dans sa nuque et après quelques secondes qui me paraissent interminables il pose enfin ses lèvres sur les miennes. A l’instant où nos lèvres se retrouvent, c’est un véritable déferlement d’émotions et de sensations qui prennent place dans tout mon être. Il me serre un peu plus fort. Sa langue vient taquiner mes lèvres et j’ouvre la bouche pour lui céder le passage. Lorsqu’elle rencontre la mienne, il me fait basculer sur le dos pour se positionner au-dessus de moi. Instinctivement j’écarte les jambes et il trouve sa place entre mes cuisses. Un tas d’émotions se diffusent dans ce baiser, la frustration d’avoir été séparés, le manque que nous avons ressenti, la joie de se retrouver et bien sûr le désir que nous avons toujours l’un pour l’autre.
Je sens son sexe en érection contre moi et celui-ci gonfle un peu plus lorsque sa main se faufile sous mon débardeur pour trouver mon sein gauche. Je pousse un gémissement lorsque ses doigts se mettent à jouer avec la pointe durcie de mon mamelon. Des vagues de désir intenses me traversent de toute part et le souvenir de nos étreintes qui  me revient de plein fouet augmente encore mon envie de le sentir à nouveau au fond de moi. Nos bassins ondulent l’un contre l’autre. Je caresse son dos et ses épaules tandis qu’il quitte ma bouche pour faire voyager ses lèvres sur ma mâchoire et dans mon cou.

- Ton parfum m’a tellement manqué ma noisette. Tu es toujours aussi douce.

Il se redresse pour plonger son regard dans le mien et ajoute dans un souffle saccadé:
- Arrêtes-moi Hazel si tu ne veux pas aller plus loin car dans une minute ce sera trop tard

Son regard semble torturé, il est clair qu’il a envie autant que moi d’aller plus loin dans notre étreinte, mais il sait aussi ce que ça implique pour moi,  à savoir tromper mon mari et il ne veut pas être celui qui me poussera à la faute.
De mon côté, j’ai la sensation d’être à un croisement sans savoir quel chemin emprunter.
Combien de fois après notre rupture ais-je rêvé de pouvoir me retrouver une dernière fois dans ses bras, de sentir à nouveau son grain de peau sous mes doigts. Je ne sais pas si je le reverrai après cette nuit et l’occasion est là, à porter de main, elle est même juste au-dessus de moi, dans mes bras et entre mes cuisses.
Mais je pense aussi à Simon, et à tout ce que ça peut engendrer.

- J’en ai envie autant que toi Liam...

- Mais tu ne peux pas. Finit-il à ma place.

Je hoche la tête,  il pose ses lèvres une dernière fois sur moi et me donne un baiser plein de tendresse et de désir contenu. Puis il se recouche à mes côtés dans un profond soupir et m’attire dans ses bras.
Ma tête retrouve sa place au creux de son épaule comme autrefois et après m’avoir embrassé une dernière fois sur le front je peux enfin trouver le sommeil, enveloppée par sa chaleur.



Lorsque j’ouvre les yeux le lendemain nous sommes toujours attachés l’un à l’autre. Nous nous faisons face, chacun couché sur le côté, collés dans les bras l’un de l’autre et nos jambes emmêlées. Mon nez se trouve dans son cou et s’imprégne de son odeur.
Je le sens bouger et sa main se met à me caresser le dos sous mon t-shirt. Un soupir de satisfaction mêlé à un gémissement de plaisir m’échappe ce qui le fait pouffer de rire. Il continue ses caresses tandis que mes doigts courent sur son biceps.

- Tu as bien dormi ma belle ?

- Parfaitement bien.  Et toi ?

- Pas assez. J’ai mis du temps à m’endormir

- Ah bon ?

Je lève la tête pour le regarder et il me répond :

- Oui… enfin j’ai mis du temps à me clamer… plus précisément. T’avoir collée à moi n’a pas facilité les choses.

- Tu aurais dû me pousser sur le côté

- Sûrement pas ! me répond-il en riant et en me serrant de nouveau contre son torse musclé .

Puis après avoir déposé un rapide baiser sur mes lèvres il se lève et s’étire avant d’enfiler son jean et son t-shirt.
Alors que j’en profite pour le mater sans retenue il se retourne et me dit avec un clin d’œil :

- Je vais te faire du café.

Et il sort de la chambre, me laissant complètement  déboussolée, et frustrée comme jamais.

Après avoir pris une bonne douche et m’être légèrement maquillée pour cacher les preuves de mon manque de sommeil je mets les vêtements de rechange que j’ai apportés, un short en jean avec un débardeur en soie kaki, et descends dans le séjour.

Liam et Lucie sont installés au bar de la cuisine et boivent chacun un café. Lorsque je m’assieds à côté de Liam, celui-ci pousse une tasse devant moi et je lui souris en le remerciant.
Il s’est souvenu que ma journée ne pouvait décemment pas commencée sans ma dose de caféine et il me l’a préparé comme je l’aime, bien noir mais pas trop corsé.

Je bois tranquillement mon « carburant » lorsque mon portable émet un bip m’annonçant un message.
Je fais la moue en constatant qu’il provient de Simon

Tu penses rentrer un jour ? Ta fille t’attend !

Je soupire. Ni un « comment vas-tu » ni même un « bonjour » n’accompagne son message.
La parenthèse prend fin et il va falloir que je revienne à la réalité.
Je regarde l’heure et constate qu’il est déjà 10h30. Je réponds vite fait à son message.

BONJOUR ! Tu es passé chercher Mila ?

Sa réponse ne tarde pas

Non je ne suis pas encore rentré. Dépêches-toi, tu devrais déjà être à la maison.

Non  mais je rêve ! Il n’est lui-même pas encore rentré et il se permet de me sermonner !
Je grogne de frustration et Lucie me demande s’il y a un problème avec Mila.

- Non aucun problème avec Mila, mais il va falloir que je vous laisse pour aller la chercher. Simon commence à s’impatienter.

A l’entente de ces mots Liam détourne son attention de sa tasse de café pour me regarder et fronce les sourcils en constatant mon changement d’humeur.

- Ok, me répond Lucie. En tout cas tu ne peux pas savoir à quel point ça m’a fait plaisir de te voir ! Tu reviens vite d’accord ?

Je lui promets de ne plus rester éloignée aussi longtemps, la prend dans mes bras et empoigne mes affaires pour partir

- Je te raccompagne me dit Liam en prenant mon sac  et en posant une main dans le creux de mon dos.

Devant ma voiture, nous sommes un peu comme deux imbéciles ne sachant pas vraiment comment se comporter.

Au bout d’un moment je lance :

- Ça m’a fait du bien de passer du temps avec toi Liam.

- A moi aussi.

Puis il me prend le visage de ses deux mains et écrase sa bouche sur la mienne.
Il me relâche rapidement et après un dernier sourire échangé je monte dans ma voiture pour rentrer chez moi.

Appartiens-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant