10- La proposition

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Quinze jours se sont écoulés depuis l’anniversaire de Lucie.
Quinze jours que je me consume de l’intérieur
Quinze jours que mes rêves sont peuplés de prunelles vertes qui me lancent des regards enflammés.

Souvent je me dis que je n’aurais pas dû lui dire non… Puis la raison revient et je me dis que j’ai bien fait. Mais bordel je suis frustrée comme jamais !

Je suis tellement bouleversée par tout ça que je n’en ai même pas parlé à Mél. Même si je sais que lui en parler me permettrait de remettre un peu  d’ordre dans mon esprit, c’est un tel bazar dans ma tête que je ne saurais pas trouver les mots pour lui expliquer ce que je ressens.

Les vacances approchent à grand pas et je passe beaucoup de temps au bureau pour mettre à jour mes dossiers avant de partir en congés pour un mois complet. Au moins cela me permet de ne pas penser uniquement à Liam et son corps d’apollon.

La semaine suivante mon état émotionnel ne s’est toujours pas arrangé. Je suis sur les nerfs, comme montée sur pile électrique. Je me fustige intérieurement de ne pas réussir à me sortir mon guitariste de la tête. Je ne comprends pas comment en l’espace d’une soirée il a réussi à faire remonter autant  d’émotions.
J’essaie tant bien que mal d’arrêter de penser à lui et de me raisonner. Je suis mariée et je ne peux pas continuer à voir des images de lui et moi défiler dans ma tête de manière presque incessante.
Je cumule les rendez-vous dans l’espoir d’occuper au maximum mon esprit. Mais je suis bien obligée d’admettre que rien ne semble apaiser ce feu qu’il a allumé.
J’ai beau chercher un moyen de l’éteindre, je n’en trouve aucun.

Un soir, ma collègue Andréa  avec qui je m’entends très bien et qui est devenue une amie au fil du temps me propose d’aller boire un verre au pub du coin. J’accepte alors avec entrain, accueillant cette distraction à bras ouverts.

Nous sommes installées sur la terrasse du pub au soleil avec notre deuxième coupe de champagne et nous commençons à être légèrement pompettes. Nous n’avons pas souvent besoin de la compagnie d’autres personnes et nous piquons souvent des fous rire à nous deux. Ce qui est agréable avec Andréa c’est que c’est une personne avec du vécu et avec qui je peux rire et parler de tout sans me soucier de la choquer.

Alors que nous sommes justement en train de rire à propos d’une histoire de sex toy, mon portable vibre et m’annonce l’arrivée d’un message.

-Bonsoir Hazel, je voulais juste savoir si tu vas bien.
Je pense à toi. Je t’embrasse
Liam

Mon esprit torturé depuis 3 semaines se met en marche automatiquement et les deux coupes de champagne aidant je réponds

-Bonsoir Liam. Je vais bien même si une grande frustration sexuelle me suit comme mon ombre depuis presque 3 semaines. Et toi ? Comment vas-tu ?

Il me répond aussitôt

-Je ne m’attendais à une telle réponse. Tu veux que je sois aussi transparent que toi ?

-Evidemment que je veux que tu le sois

-Et bien je suis un peu dans  le même état que toi. Si ce n’est que je n’appellerais pas ça de la frustration mais plutôt de la torture mentale. Ton parfum, la douceur de ta peau, le souvenir de ton sein dans ma main, le goût de tes baisers… Je suis incapable de penser à autre chose. Je regretterais presque de t’avoir laissé le choix. J’aurais dû te faire l’amour toute la nuit

Ouah…. Je ne me doutais pas qu’il en était au même point  que moi et mon envie de lui prend encore plus d’ampleur.

Je respire un coup et décide de continuer à mener ma discussion avec Andréa avant de lui répondre.

Appartiens-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant