Appartiens-moi

30- Légère comme une plume

Je pose l’album sur la table à côté de nos tasses à café vides et grimpe à califourchon sur les cuisses de mon apollon. Ses mains trouvent naturellement leur place sur mes fesses et ses yeux s’ancrent au fond des miens. Mes doigts viennent caresser sa nuque, puis je les laisse glisser sur ses larges épaules. Je sens ses muscles se tendre sous la paume de mes mains tandis que je continue d’explorer sa musculature par-dessus le tissu de sa chemise. Je descends lentement sur ses pectoraux et crochète mes doigts pour laisser mes ongles tracer leur chemin le long des sillons de ses abdominaux. 
Mes yeux toujours plongés au fond des siens, ses mains se crispent sur mes fesses tandis que je défais le dernier bouton de sa chemise, celui du bas.
Sa respiration s’accélère et sa langue vient humidifier sa bouche quand il voit mes dents se planter dans ma lèvre inférieure.
Je fais sauter le deuxième bouton et sa main remonte le long de ma colonne vertébrale pour atteindre le haut de ma fermeture éclair.
Il tire lentement sur le zip lorsque le troisième bouton cède.
Ses mains quittent mon dos et remonte ma robe sur mes cuisses alors que le quatrième bouton de sa chemise n’est plus qu’un lointain souvenir.
Ses paumes se régalent de la chaleur de ma peau lorsque le cinquième et dernier bouton s’ouvre et que le tissu laisse place à sa peau douce et soyeuse. Instinctivement nos bassins se frottent l’un contre l’autre et l’excitation qu’il a fait naître sur le plan de travail de la cuisine revient au galop.
Je laisse la pulpe de mes doigts se nourrir du contact de sa peau et fais glisser sa chemise le long de ses bras pour l’en débarrasser.
Délicatement, il fait passer ma robe par-dessus ma tête et je me retrouve en sous-vêtements, bas et escarpins.
Il lorgne sur mon soutien-gorge sans bretelle et les paillettes dorées qui inondent ses pupilles laissent place à un éclat de désir intense. Son souffle est saccadé lorsqu’il me parle

- Bordel Hazel tu es magnifique. Ses mains longent mes cuisses, mes mollets et s’arrêtent sur mes chevilles. Si douce, continue-t-il, je verrais bien ces escarpins sur mes épaules…
Son sourire sexy ne se fait pas attendre alors que je meurs déjà de désir pour lui.
Nos bassins ondulent l’un contre l’autre. Son odeur boisée attise tous mes sens et je crois devenir folle lorsqu’il approche sa bouche tout près de la mienne sans me toucher. Nos souffles se mélangent, il sent la menthe et le café, son nez frôle le mien et j’ai la sensation de m’envoler lorsque sa bouche prend enfin possession de la mienne. Ma poitrine s’écrase sur son torse lorsqu’il me serre contre lui et qu’il se lève du canapé pour nous amener dans sa chambre.
Les volets sont fermés et seul quelques lumières tamisées éclairent la pièce.
Il m’allonge délicatement sur son lit et se penche pour prendre quelque chose sur la commode à côté de lui.
Aussitôt, les premières notes retentissent et je reconnais tout de suite la voix d’annie lenox (i put a spell on you).
Mon souffle s’accélère et mon intimité palpite d’anticipation.
Liam, debout devant moi, caresse mon corps du regard.
Il entreprend de m’ôter mes bas sans oublier de me remettre mes escarpins avec un clin d’œil qui en dit long sur ses intentions.  Je serre les cuisses lorsque je le vois ôter le bouton de son jean puis le faire glisser le long de ses jambes tout en me servant son sourire de charmeur.
Son caleçon suit rapidement le même chemin et je me lèche les lèvres lorsque je vois Alvin, prêt pour moi.

- Tu es prête pour la surprise d’Alvin ma noisette ?
- Plus que prête. Lui dis-je en souriant
- Tu me fais confiance n’est-ce pas ?
Je ris avant de lui répondre : tu ne vas quand même pas me demander quel est mon mot d’alerte si ?
Il rit à son tour avant de me répondre : Non, rassures-toi, pas de fouet ni rien de ce genre… D’autant que… continue-t-il en laissant ses lèvres parsemer ma peau de baiser… si tu n’as pas remarqué, je n’ai pas repeins ma chambre en rouge.
Ses lèvres s’emparent des miennes dans un baiser rapide mais brulant qui met le feu à mon entrejambe. Liam se penche au-dessus de moi et me demande de fermer les yeux. Je m’exécute et presqu’aussitôt un tissu soyeux recouvre mes paupières. Liam empoigne mes mains et les place au-dessus de ma tête. Il m’intime de ne pas bouger et je le sens se déplacer à côté de moi, un léger courant d’air caresse ma peau lorsqu’il s’éloigne et son contact me manque aussitôt. Je sens le matelas s’affaisser lorsqu’il revient près de moi et un tissu s’enroule autour de mes poignets. Ma peau frissonne d’anticipation et je suis trempée de désir à l’idée de ce qui va suivre.
Je sens Liam se pencher et son souffle caresse mon cou lorsqu’il murmure près de mon oreille que je suis plus belle que jamais et qu’il n’a jamais autant bandé de sa vie. Il m’ôte mon soutien-gorge et un soupir m’échappe lorsque quelque chose de doux frôle ma peau. Je ne sais pas de quoi il s’agit, ça ressemble à une plume. Liam la fait glisser sur mon cou, puis descend entre mes seins avant de revenir sur eux pour taquiner mes tétons tendus et durcis par le désir. La plume au bout de ses doigts effleure toutes les zones érogènes de mon corps. Je ne vois rien et je ne peux pas bouger. Mes sens sont comme décuplés, la musique emplit la pièce, le parfum de Liam me plonge en apesanteur et cette plume attise mon désir comme de l’huile sur le feu. Je gémis lorsque la bouche de Liam se mêle au doux duvet qui caresse ma peau et qu’il explore à son tour les parcelles les plus réceptives de mon corps.
Ses mains agrippent ma dentelle et je l’entends grogner d’anticipation lorsqu’il la fait glisser le long de mes cuisses. Il caresse mes pieds enfermés dans mes escarpins puis ses dents viennent mordiller ma cheville. J’ai à peine le temps de découvrir que cette partie de mon corps est on ne peut plus érogène qu’il progresse le long de mon mollet. Il fait une pause lorsqu’il arrive à la moitié de ma jambe et je crois défaillir lorsque sa langue vient titiller le creux situé derrière mon genou. Puis doucement, il remonte progressivement le long de ma cuisse, alternant baiser et coup de langue. Je remue, impatiente de le sentir là où le désir est le plus fort. Lorsqu’enfin sa bouche se pose sur mon intimité, je gémis, soupir, halète, de plaisir et d’excitation. Ses lèvres, sa langue, ses doigts qui entrent en moi me font perdre pied et mon esprit s’envole. Sa main emprisonne ma hanche pour m’empêcher de bouger. Je sens sa barbe de trois jours sur mes cuisses. Je crève d’envie de glisser mes doigts dans ses cheveux mais le lien autour de mes poignets m’empêche de bouger. Sa langue se fait plus entreprenante et plus dure et j’explose dans un orgasme dévastateur qui semble durer des heures.

Je reviens doucement à moi en entendant mes escarpins tomber sur le parquet. La bouche de Liam se pose sur mon ventre, mes côtes, mes seins. Je le sens détacher mes poignets et ôter mon bandeau. J’ai la sensation de flotter dans les airs lorsque sa bouche se pose sur mes lèvres. Mes bras l’enlacent, son bassin se glisse entre mes cuisses. Je sens Alvin pulser contre moi. Il se positionne à l’entrée de mon vagin et me demande d’ouvrir les yeux. Mes paupières se soulèvent et mon regard rencontre ses deux émeraudes assombries par le désir. Il entre enfin en moi et sa bouche s’empare de mes lèvres à nouveau. Il glisse en moi, son visage est plongé dans mon cou, je l’entends parler mais seul quelques mots me parviennent distinctement, "chaude", "douce", "chez moi" sont les seuls mots que j’arrive à distinguer.  Je profite d’un instant où il ralentit la cadence pour le faire basculer et je me retrouve à califourchon sur lui. Une de ses mains agrippe ma hanche tandis que l’autre cajole ma poitrine. J’ondule sur lui, d’abord doucement, puis de plus en plus vite. Au bout de plusieurs minutes mes cuisses me brûlent mais je n’y prête pas attention. Seul notre plaisir compte. Il empoigne mes hanches fermement, ses yeux me transpercent, ses dents se plantent dans sa lèvre et sa respiration devient de plus en plus saccadée. Il n’est pas loin, je le sais. Je me cambre un peu plus et rejette ma tête en arrière, je sens l’orgasme arriver au galop. Liam accompagne mes mouvements, nos corps s’accordent à la perfection. Il se met à me pilonner un peu plus fort et je me resserre autour de lui lorsqu’un nouvel orgasme me traverse. Il atteint à son tour le point de non-retour et je m’écroule sur son torse. Il m’enveloppe de ses bras et me murmure à nouveau que je lui ai manqué, qu’il m’aime, qu’il est fou de moi et je me sens légère comme une plume.

La journée avec Liam se déroule comme elle a commencée. Faire l’amour, manger, faire l’amour, boire un verre, recommencer encore et encore jusqu'à ce que nos corps s’épuisent et que l’heure soit trop avancée. Il est 18h 30 et dans une heure environ je vais devoir partir et le laisser seul. Cette pensée me torture et je me force à ne pas y penser durant ces dernières soixante minutes.
Après une bonne demi-heure durant laquelle nous avons passé notre temps à nous embrasser, nous tripoter et rire comme des ados, il me propose un petit en-cas que j’accepte avec plaisir. Alors que nous sommes tous les deux dans la cuisine à nous manger du regard comme des amoureux transis, son téléphone sonne. Il décroche en m’indiquant qu’il s’agit de sa sœur.

Lorsque j’entends les pleurs d’Alexa à l’autre bout du fil et que je vois la mâchoire de Liam se serrer, je comprends qu’il y a un problème

- Alexa calme toi
- …
- Non, ce n’est pas comme ça que ça s’est passé
- ….
- Je crois que ce serait mieux si je venais te voir non ?
- …
- D’accord répond-il à sa sœur dans un soupir
- …
- Ok, à demain. Je t’embrasse

Je me lève et vais me glisser entre ses jambes pour l’enlacer. Je ne sais pas ce qu’il se passe avec sa sœur mais je sais à la tête qu’il fait que quelque chose ne va pas.
Il me serre contre lui avant de me dire d’une voix étranglée
- Elle sait.
Je comprends qu’il parle de Patrick et lui jette un regard interrogateur

- Cet enfoiré lui a fait croire que c’était maman et moi qui l’avions envoyé en prison avec de fausses déclarations, Alexa est allée trouver maman et elle a été contrainte de tout lui dire.

Je lui caresse la joue et remet une de ses mèches de cheveux en place
- Ta sœur est intelligente Liam, laisse lui le temps de digérer tout ce qu’elle vient d’apprendre, ça ne doit pas être facile pour elle.

Il hoche la tête, la pose sur ma poitrine comme le ferait un enfant avec sa mère et me serre contre lui.
- Je n’ai pas envie que tu partes. Me dit-il. Il lève un regard suppliant sur moi et ajoute : restes avec moi cette nuit s’il te pait.

Mon cœur se déchire face à cet homme qui à cet instant est plus fragile que n’importe qui. Il a dû faire face à son bourreau deux jours plus tôt et il apprend aujourd’hui que sa sœur lui en veut pour quelque chose dont il n’est absolument pas responsable. Je serais une garce de le laisser comme ça et je ne m’en sens pas capable.

Je lui demande une minute, et sors dans le couloir pour appeler Simon.
Je lui sers une excuse bien ficelée sur ma sœur et sa déprime. Je m’attends à un flot de reproches mais il n’en fait rien et je suis surprise de l’entendre me dire que je peux rester tranquillement auprès de ma frangine, que ce n’est pas un souci et qu’il déposerait Mila chez ses parents demain en allant travailler.
Interloquée mais soulagée de ne pas devoir subir une crise à mon retour demain, je rejoins Liam et me blottis dans ses bras. Il me serre un peu plus fort contre lui et me chuchote un « merci » rempli de gratitude lorsque je lui dis que c’est ok pour cette nuit.

Il m’embrasse chastement et sa bonne humeur revient lorsque je lui propose un bain chaud rempli de mousse. Il m’entraîne vers la salle de bain où il me déshabille pour la énième fois de la journée.